Recherche:Sur l’extension des genres grammaticaux en français/-arde, -ard

Dans le corpus considéré concerne lézarde et lézard, pendarde et pendard.

Réflexions paradigmatiques
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Le couple suffixal -arde, -ard découle du vieux-francique -ard : dur, fort, qui a donné l’allemand hart de même sens. Il servent souvent à former des termes péjoratifs, comme bâtarde ou vicelard. Il peut être noté que certains termes comme salopard sont d’usage familier fréquent tandis que pour son pendant saloparde ne se trouvent que de très rares attestations[1][2][3][4][5][6].

Cela dit, la même terminaison connote par ailleurs quelque accointance plaisante, populaire, voire argotique, comme dans pénarde ou veinard. Elle sert aussi à indiquer l’appartenance, le lien avec une activité, un objet, une époque, un lieu, un mouvement ou une cause à laquelle on adhère comme dans montagnard ou thésarde. Il se trouve même dans des gentilés comme Heyriard, ou Houcharde. Ainsi que dans des noms d'animaux comme cocard ou épaularde, encore que comme souvent pour les noms de vivants non-humains, l’attestabilité de l’alternance est souvent rare, voir contrevient à l’usage qui propose une alternance radicale. De même, et de manière plus systématique encore lorsque la terminaison forme des désignatifs d’objets abiotiques, comme billard ou carde.

Pour l'isonèphe une première possibilité intuitive serait -airde, qui à l'avantage de ne pas connaître d'emploi dans des termes existant, mais qui du fait de sa consonance à merde pourrait sembler sous-entendre une péjoration forte qu'il serait souvent préférable d'éviter.

De son côté -âtre sert de suffixe formant des adjectifs, souvent subséquemment substantivé, donnant un sens d’excès dans l’insuffisance, comme nullâtre, ou dans la suffisance, comme dans opiniâtre. Il peut aussi marquer une nuance d'atténuation de la notion exprimé par le radical comme dans surdâtre, ou d’approximation affaiblissante comme fillâtre. Enfin, souvent concurremment à l'une des connotation précédente, il peut avoir une valeur de péjoration comme dans finâtre ou gentillâtre. D'origine latine, son ascendant -aster a également le sens de variété sauvage, notamment dans les noms de plante tel oleaster : olivier sauvage.

Les sémantiques préexistantes se recoupent donc de façon suffisamment ample pour rendre un isonèphe en -âtre cohérent pour les cas échéants. Quand à la forme tous trois sont descriptibles par l’expression rationnelle [aâ](dr|rt)e?, c’est à dire entre composé d’une voyelle ouverte antérieur (/a/) suivi d’une consonne alvéolaire spirante (/ɹ/) autour de laquelle gravite une consonne alvéolaire occlusive (/d/ ou /t/) suivi d'un éventuel e caduque terminal.

Un isonèphe alternatif paraîtra plus judicieux lorsque toute forme de connotation dépréciative veut être éviter, dans ce cas -aidre ou -aistre semblent tout indiqué. Voir -ate, -at -aîstre pour une réflexion plus détaillée sur ce dernier suffixe.

Références

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  1. « La saloparde et autres histoires - Brigitte Prados », sur Babelio (consulté le 10 mars 2023)
  2. Didier Porte, « MediaPorte : « Morano saloparde » », sur Mediapart (consulté le 10 mars 2023)
  3. « La saloparde Laure Adler sur France-Culture », sur france.champagne-ardenne.narkive.com (consulté le 10 mars 2023)
  4. Merlin Pinpin, « Coucher le premier soir ne fait pas de moi une femme de m*rde - Narcity », sur www.narcity.com (consulté le 10 mars 2023)
  5. « "𝑇ℎ𝑒 𝐵𝑎𝑑 𝐵𝑜𝑦" 𝑇𝑜𝑚𝑒 1 𝐵𝑇𝑆 𝑓𝑓 𝑓𝑟 𝐽𝑒𝑜𝑛 𝐽𝑢𝑛𝑔𝐾𝑜𝑜𝑘 - Chapitre 12 - Wattpad », sur www.wattpad.com (consulté le 10 mars 2023)
  6. (en) « Google Books Ngram Viewer », sur books.google.com (consulté le 10 mars 2023)