Recherche:Sur l’extension des genres grammaticaux en français/-femme-, -homme-

La mise en relation de femme et homme en alternance l’un de l’autre advient dans de multiples contextes des sémantiques variées. C’est pourquoi il a été jugé ici qu’un unique isonèphe ne saurait suffire à rendre toutes ces nuances allusives convenablement. Les inspirations pour chacune des propositions sont données ci-après, elles ont toute en commun le soucis du maintien de l’emploi d’un terme monosyllabique épicène existant et désignant des humains.

Le terme brave connote aussi bien une notion initialement laudative, incorporant le courage et la serviabilité. Cependant ce sens est souvent inversé de manière ironique une personne considérée sotte qui se laisse dominer et tromper. C’est bien la même configuration sémantique qui accompagne les termes bonhomme et bonne-femme.

Le terme clerc désigne une personne qui a incorporé une assemblé religieuse[1][2][3]. Le terme est épicène, bien que l’ambigu clergesse est également attesté[4][5]. Il convient donc pour tous les désignations de personnes étant entrées dans les ordres. Le membres du clergé se dissocient des personnes extérieur à leur groupe en les qualifiant de profanes, de laïcs ou de lais.

Le terme docte désigne une personne qui possède une érudition conséquente, notamment littéraire ou historique. Il pourrait donc potentiellement être employé avec tout type d’activité qui à réputation de nécessité une vaste connaissance du domaine en plus d’une expertise pratique. Le terme dérive du latin doctus : qui a appris, instruit, savant, docte, lui-même de doceo, qui sert également de racine au grec ancien didaskō/διδάσκω : enseigner, instruire, à comparer avec dogma/δόγμα : décision juridique. D’où un emploi d’autant plus judicieux de docte pour les métiers ayant trait au droit, à la justice et à la loi.

Le terme hère est notamment employé dans la locution pauvre hère, mais avant cela il semble s’être popularisé en Haute-Normandie, ou la hère signifie alors la dame, la maîtresse[6]. Plus avant son origine est incertaine, et des théories divergentes sont proposées. Il pourrait venir de l'allemand Herr, maître, seigneur. D’autres le rapproche du latin herus : maître. D’autres encore propose un ;emploi substantivé de l’ancien adjectif haire : pauvre, malheureux[7]. L’emploi épicène est aisément attestable[8], et il signifie dans ce contexte personne sans mérite, sans considération ou sans fortune. Il serait donc plutôt à employer pour des termes dépréciatifs, pérojatifs ou rabaissant, ou tout au moins associé à une notion de misère, d’infortune ou de vagabondage affligeant.

Le terme ponte désigne, entre autres choses, une personne importante, influente. Cela correspond généralement assez bien à l’archétype attaché aux personnes motrices dans les milieux d’affaires.

Le terme thète vient de la classification citoyenne athénienne antique, et désigne parmi les personnes libres celles qui, disposant de peu de ressources financières, sont contraintes à travailler contre salaire pour subvenir à leurs besoins[9]. D’où la proposition d’emploi dans les professions salariés.

Les expressions femme de main et homme de main, dont le pluriel traditionnel est gens de main forme supplétive à étymologie distincte[10]. Il sert d'abord à désigner des personnes d’exécution, souvent affublées du qualificatif brave[11], chargées d’exécuter les tâches. Et par extension, il sert à désigner un tueur à gage ou une tueuse à gage, c'est à dire une personne exécutant un projet homicide décidé par des commanditaires. D’où les suggestions d’alternance suivantes :

  • gjaks, meurtrier, personne qui perpètre une vendetta en application du droit coutumier albanais, le kanun[12][13][14] ;
  • croche, qui au Canada désigne une personne malhonnête, moralement douteuse ;
  • sicaire, personne embauchée pour perpétrer un assassinat.

Ce type de sélection peut être généralisée de façon ad hoc, et pour se faire tout en maintenant l’aspect monosyllabique il est possible de puiser dans la liste suivante de termes : 

Références

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  1. « ecclésial », dans Wiktionnaire, (lire en ligne)
  2. « clergé », dans Wiktionnaire, (lire en ligne)
  3. Académie française, « Dictionnaire de l’Académie française », sur www.dictionnaire-academie.fr (consulté le 26 février 2023)
  4. Dominique Iogna-Prat, « Claire Le Ninan, Le Sage Roi et la clergesse. L’Écriture politique dans l’œuvre de Christine de Pizan », Archives de sciences sociales des religions, no  164, 2013-12-30, p. 228 (ISSN 0335-5985) [texte intégral (page consultée le 2023-02-26)]
  5. Anne Paupert et Bernard Ribémont, « Les femmes, les lettres et le savoir au Moyen Âge », Cahiers de recherches médiévales et humanistes. Journal of medieval and humanistic studies, no  23, 2012-06-30, p. 209–210 (ISSN 2115-6360) [texte intégral (page consultée le 2023-02-26)]
  6. « hère : définition de hère et synonymes de hère (français) », sur dictionnaire.sensagent.com (consulté le 26 février 2023)
  7. Académie française, « Dictionnaire de l’Académie française », sur www.dictionnaire-academie.fr (consulté le 26 février 2023)
  8. jostein59, « J’ai tout dans ma tête - Rachel Arditi », sur Sur la route de Jostein, (consulté le 26 février 2023)
  9. « Les quatre classes censitaires (τὰ τέτταρα τέλη) | Odysseum », sur eduscol.education.fr (consulté le 26 février 2023)
  10. « gens de main », dans Wiktionnaire, (lire en ligne)
  11. « homme de main », dans Wiktionnaire, (lire en ligne)
  12. « gjaks », dans Wiktionnaire, (lire en ligne)
  13. « BD-Basiliensis », sur www.bd-basiliensis.ch (consulté le 2 mars 2023)
  14. « Huy Thông MAI's review of Avril Brisé », sur www.goodreads.com (consulté le 2 mars 2023)