Sondage/Le redressement et le filtrage

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Le redressement et le filtrage
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Chapitre no 5
Leçon : Sondage
Chap. préc. :Questionnaire et entretien
Chap. suiv. :Les théories
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Sondage/Le redressement et le filtrage
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Introduction

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Découvrez comment les instituts de sondage modifient les résultats ainsi que l'échantillon pour, d’après eux, une plus grande représentativité...

Le redressement

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Les raisons

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Il existe deux types de redressement répondant chacun à deux problèmes distincts : le redressement dit « sociodémographique » et le redressement politique.

Le redressement sociodémographique a pour but de faire respecter la méthode des quotas. En effet, lorsqu’un institut de sondage réalise une enquête selon la méthode des quotas, il se fixe un objectif chiffré pour chaque catégorie de la population : par exemple, cinq hommes et quatre femmes retraités entre 40 et 54 ans habitant dans une commune rurale du Sud-Est… Si cet objectif n’est pas atteint, le sondeur va devoir procéder à un redressement afin de corriger ce manquement.

Le redressement politique consiste, lui, à essayer de corriger les mensonges des sondés. En effet, beaucoup de personnes interrogées n’osent pas dire qu’elles voteront pour un parti d’extrême-droite ou d’extrême-gauche ou au contraire ont plus facilement tendance à dire qu’elles voteront pour un parti modéré. C’est pour corriger cet effet pervers qu’a été mis en place le redressement politique.

Le principe

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Le principe du redressement sociodémographique est d’affecter un poids plus important à une catégorie de population qui aurait été sous-représentée dans l’échantillon ou au contraire d’en affecter un plus faible à une population surreprésentée. Ainsi, si l’on observe dans son échantillon un pourcentage d’ouvriers inférieur à l’objectif attendu, on peut choisir de multiplier le poids de chaque ouvrier d’un coefficient tel que l’ensemble des ouvriers, après cette opération se trouve égal à la valeur attendue. Inversement il sera nécessaire de « dépondérer » telle autre catégorie qui a été surreprésentée.

Le principe du redressement politique, lui, est de demander aux personnes interrogées quel a été leur vote à la dernière élection nationale ou à une élection intermédiaire comme les régionales. Les résultats de ces élections étant connues, il est ensuite facile de calculer le rapport entre les deux résultats. Ainsi, si un parti politique a obtenu 20% des suffrages à l’élection présidentielle de 2007 mais que seules 10% des personnes interrogées admettent avoir voté pour le candidat du parti à cette élection, on estime que le vote pour ce parti est sous-estimé de moitié. Les intentions de vote pour le parti dans le sondage seront donc multipliées par deux afin d’essayer de rendre le sondage le plus juste possible.

La fiabilité

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Ce procédé étant utilisé par l’ensemble des instituts de sondage français, on pourrait raisonnablement penser que la méthode peut être considérée comme fiable. Cependant, des critiques subsistent sur cette méthode.

Ainsi, le souvenir politique n’est ni plus ni moins fragile que tout autre souvenir. Les résultats du redressement peuvent donc être faussés pour des erreurs de mémoire. Il se peut aussi que les élections antérieures ne fournissent pas des bases de comparaison réellement efficaces parce que les forces politiques ne sont pas identiques entre l’élection précédente et l’élection que l’on cherche à prévoir. Dans ce cas, il devient difficile de replacer les forces politiques à leur juste place.

De surcroît, pour le redressement sociodémographique, la pondération repose sur l’hypothèse que les individus dont le poids est ainsi artificiellement gonflé « représentent » la catégorie politique ou sociale à laquelle ils appartiennent. Cette hypothèse est discutable.

Enfin, chaque institut possédant sa propre méthode de filtrage, les techniques peuvent varier de manière importante entre les instituts, ce qui peut mettre en doute la fiabilité de la technique.

Le filtrage

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Les raisons

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Lors d’une enquête d’intentions de vote, le but du sondage n’est pas, comme c’est le cas des sondages classiques (opinion ou marketing), de connaître l’opinion de l’ensemble de la population française mais seulement de celle qui se rendra effectivement aux urnes.

Le but de cette opération sera donc de « filtrer » l’échantillon de manière à ce qu’il ne reste que les électeurs certains d’aller voter et sûrs de leur choix.

Cette méthode est utilisée, le plus souvent, conjointement avec la méthode du redressement précédemment présentée.

Le principe

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Pour remplir cet objectif, deux catégories de questions sont généralement posées, la première portant sur la probabilité de participer au scrutin, la seconde sur la fermeté du choix partisan qui a été déclaré.

Les personnes répondant qu’elles n'iront pas voter à la première question ne seront pas comptabilisées dans les résultats finaux mais, concernant les réponses des sondés ne se déclarant pas surs de leur choix, les résultats sont différents selon leurs enquêtes. Pour certaines, leurs réponses sont tout de même comptabilisées et il est simplement fait état que seul une partie de l’échantillon est certain de son choix. Pour d’autres, leurs réponses sont ignorées.

La fiabilité

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Il est évidemment logique de ne pas prendre en compte les personnes que l’on tient pour des abstentionnistes probables et dans cette perspective ceux qui reconnaissent qu’ils ne sont pas fermement décidés à aller voter peuvent être écartés en priorité.

Toutefois, que faire de ceux qui, tout en affirmant leur intention de participer au scrutin, signalent que leur choix peut encore changer ? La situation de doute dans laquelle ils se trouvent va-t-elle les conduire à l’abstention ? C’est d’autant plus probable qu’ils appartiennent à des tranches de la population, de fait, un peu plus abstentionnistes que la moyenne. Et si ces hésitants votaient, le feraient-ils comme la moyenne de la population (alors peu importe qu’ils n’aient pas été pris en compte) ou selon des orientations politiques spécifiques ?

De nombreuses questions se posent donc encore quant à la fiabilité et à l’utilité du redressement des résultats et du filtrage de l’échantillon. Il reste cependant communément admis que ces méthodes, bien que difficiles à maitriser et incapables de corriger l’ensemble des erreurs d’échantillonnage ou de réponses, restent la meilleure solution actuellement pour garantir plus de justesse et de fiabilité dans les résultats des enquêtes.