« Colonisation et travail forcé aux XV-XVIème siècles » : différence entre les versions
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Mais avaient-ils le droit de les asservir? Les colons et beaucoup de théoriciens n'en doutèrent pa. Le plus influent fut Oviedo. En effet, il formula ses théories dès 1519 contre Las Casas, y revint en 1525 dans son ''Sumario de la nature de las Indias'', qui reflète l'esprit des colons. Oviedo adhère à la théorie d'Aristote ; il y a des races qui, par nature, sont tellement inférieures aux autres que, par droit naturel, elles sont destinées à l'esclavage. Or, les Indiens sont de cette catégorie. Ils sont paresseux, vicieux, mélancolique, couards, menteurs et bêtes. De plus, leur mariage est une collection de sacrilèges. Ils sont des idolâtres, libidineux, sodomites. Ils ne songent qu'à manger, boire, adorer des idoles païennes, commettre des obscénités bestiales. S'ils sont décimés, c'est qu'ils sont châtiés par Dieu, commes Sodome et Gomorrhe, pour leur péchés sexuels. Ils sont impossible à civiliser donc ils doivent être tenus en esclavage par la force et cela jusqu'à leur mort.
Heureusement tous les hommes n'ont pas la même vision
Montesinos fut relayé par Bartlomée de Las Casas. Prêtre, encomienda à Hispañola depuis 1502, et à Cuba depuis 1512, tueur d’indiens, il fut frappé de la grâce lors de la préparation d’un sermon en 1514. Convaincu que le traitement des Indiens était injuste et tyrannique, il abandonna ses propriétés, libéra ses Indiens et se fit leur champion depuis son premier mémoire de 1516 pour le Roi d’Espagne. Pour Las Casas, l’autorité du Roi sur les Indiens est illégitime, car tous les hommes sont libres, de droit naturel et responsables de leurs actes. En fait, personne n’a le droit de tuer ou de chasser les Indiens. Quant à les réduire en esclavage, c’est également illégitime puisque les Indiens sont des hommes comme les autres. D’ailleurs les Grecs antiques, les peuples tartares, les Indiens, les Espagnols sont tous des variétés de la même espèce humaine, partie du même degré de sauvagerie, mais qui, en raison de circonstances différentes, sont arrivés à divers degrés de développement.
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