« Systèmes monétaires/Monnaie Locale & Complémentaire » : différence entre les versions

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==Conclusion==
 
Dans nos sociétés, la mesure de la richesse se calcule à partir d’activités économiques conduisant à des flux monétaires. Comme en témoigne le calcul du produit intérieur brut (PIB), cette méthode ne s’intéresse pas à la nature des biens produits et des activités réalisées, à ses impacts sociaux, écologiques et à la finalité de l’échange. Ainsi le PIB, indicateur suprême de la richesse d’un pays, comptabilise le nombre d’accidents, de destructions écologiques ou humaines, tant qu’un flux monétaires est engendré. En revanche, les plus-values environnementales, sociales et éthiques des activités de l’économie sociale et solidaire ne sont pas prises en compte.
Aujourd'hui, 98 % des flux monétaires ont lieu dans la sphère financière et non dans l'économie réelle et 85 % de la monnaie est créditée<ref name="G_Lesieu">Georges Lesieu (Président de la commission Économie Sociale à la Macif)</ref>. Ces constats posent de vraies questions quant au pouvoir de création monétaire et au contrôle démocratique de la monnaie.
 
L’économie se doit pourtant d’utiliser un ensemble de moyens et d’outils mis au service des populations dans une relation respectueuse des équilibres naturels. Pour cela, il nous apparaît que les différentes monnaies locales constituent réellement un outil permettant aussi bien la compensation des conséquences liées aux crises spéculatives financières, de plus en plus fréquentes, que le renforcement de l’exercice de la citoyenneté.
En effet, l’utilisation de monnaies locales permet un renforcement majeur des liens sociaux à travers les échanges réalisés, tout en favorisant d’une manière significative la consommation locale par des circuits courts de proximité. Cette même consommation est ainsi le plus souvent gage de qualité.
 
Une monnaie à vocation locale permet au final, pour reprendre D. Clerc et J.B. de Foucauld (4’), de limiter les opérations financières à haut risque et les bulles spéculatives dont l’explosion est dramatique par les effets collatéraux qu’elle provoque ainsi, et, parallèlement, de réduire les effets de « coagulation » de la richesse dans certains pôles.
 
A l’image du Bou'sol, les monnaies locales permettent de fidéliser une clientèle et l’inciter à consommer local, ce qui peut être un avantage dans un centre-ville où la fermeture de nombreux commerces locaux devient de plus en plus menaçante. L’autonomie et la responsabilité entrepreneuriale sont alors favorisées, tout en refusant la spéculation ambiante.
 
Toutefois, comme le souligne avec lucidité Bernard Lietard, l’un des meilleurs spécialiste mondiaux de ce sujet : « Il serait naïf de considérer les monnaies locales complémentaires comme une potion magique susceptible de résoudre tous les problèmes présents et à venir. Néanmoins, repenser la monnaie est un élément indispensable à toute réflexion, si elle doit déboucher sur des solutions opérationnelles» (5). En effet, ces MLC ne sont pas assez développées pour permettre à elles seules, aux petits commerces locaux de s’en sortir rien qu’en étant payés par ce moyen. Il faudrait alors coupler ces monnaies à d’autres aides ou initiatives.
 
==Références==