« Utilisateur:Ambre Troizat/Ouvrages à propos de Saint-George » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
→‎Violons & Violonistes afridescendants, 1750-1950 : Violin Society of America / H. K. Goodkind Collection, 1659-1996
→‎1792 : Texte à inclure & modifier
Ligne 254 :
 
== 1792 ==
 
[[Fichier:French-Liberty-British-Slavery-Gillray.jpeg|100px|gauche|vignette|James Gillray (1756–1815).- Un sans culotte en 1792]]
[[w:1792|1792]]
 
== Texte à modifier ==
 
<big><big>'''Texte à modifier'''</big></big>
 
=== Gendarmes de la garde du Roi ===
 
En 1761, il fut admis dans les [[Gendarme de la garde|gendarmes de la garde du Roi]]{{Référence nécessaire}}<ref>Selon Pierre Bardin, Joseph de Saint-George, écuyer, demeurant rue Saint-André des Arts, est inscrit sur les registres des gendarmes de la garde du Roi au {{1er}} juillet 1764 et non en 1761 comme d’autres biographes l’ont mentionné. {{ouvrage|année=2006|prénom1=Pierre|nom1=Bardin|titre=[http://books.google.fr/books?id=IjHiGAAACAAJ&dq=Pierre+Bardin Joseph, sieur de Saint-George : Le Chevalier noir] : {{s-|XVIII|e}} : 1739-11799|lieu=Paris|éditeur=Guénégaud}}.Notice Bnf n° [http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb40973268c/PUBLIC FRBNF40973268], {{p.|58-60}}</ref>. Quand [[François-Joseph Gossec|Gossec]] lui dédie ses trios en 1766, ''Monsieur de Saint-George'' est [[écuyer (gentilhomme)|écuyer]] et [[gendarmerie|gendarme]] du roi<ref>
{{ouvrage|année=2000| prénom1=Claude|nom1=Role| titre=[http://books.google.fr/books?id=Wzv7tfMqQx4C&lpg=PA69&dq=%22Monsieur%20de%20Saint-George%22&pg=PA69#v=onepage&q=%22Monsieur%20de%20Saint-George%22&f=false François-Joseph Gossec (1734-1829): un musicien à Paris de l'Ancien Régime à Charles X] : {{sp-|XVIII|e|-|XIX|e}} : 1734-1829| lieu=Paris|éditeur=Éditions L'Harmattan}}. {{BNF|37204351c}}</ref>. « Il devint ensuite écuyer de {{Mme}} de Montesson, l'épouse secrète de l'avant-dernier duc d'Orléans, puis capitaine des gardes du duc de Chartres », nous dit [[Louis-Gabriel Michaud]]<ref name="michaud1825SG">{{ouvrage|année=1825|prénom1=Joseph Fr.|nom1=Michaud|prénom2=Louis Gabriel|nom2=Michaud|titre=[http://books.google.fr/books?id=VbIFAAAAQAAJ&dq=Biographie%20universelle%2C%20ancienne%20et%20moderne%20Saint-George&pg=PA581#v=onepage&q&f=false Biographie universelle, ancienne et moderne], ou Histoire, par ordre alphabétique, de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes. Ouvrage entièrement neuf, vol. 39 : {{sp-|XVIII|e|-|XIX|e}} : 1745-1825|lieu=Paris|éditeur=chez Michaud frères}}. {{BNF|37519607n}}. Voir l'[[:s:Biographie universelle ancienne et moderne|édition de 1845]]</ref>.
 
La question reste en suspens de savoir si Saint-George a participé à la [[Guerre d'indépendance des États-Unis|guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique]]. Celle-ci a débuté juste au moment où Saint-George perd son régiment.
 
=== Contrôleur ordinaire des guerres ===
 
Le 10 mai 1763 Georges de Bologne achète pour son fils une charge de [[Conseiller du roi]] et contrôleur ordinaire des guerres, une [[sinécure]] de l'administration de l'armée<ref> [http://books.google.fr/books?id=_5rC7WEjkwsC&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false Hiérarchies sociales et ennoblissement : les commissaires des guerres de la maison du roi, 1691-1790]</ref>, qui lui donne droit au titre d’écuyer sans la noblesse<ref>[https://books.google.fr/books?id=XZhAAAAAcAAJ&pg=PA291&lpg=PA291&dq=%22contrôleurs+des+guerres%22+anoblissant&source=bl&ots=MMP2elW623&sig=G_G2EIA3DmHKCCJUvNXo71nUvbs&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjA6YDorp_MAhXL6RQKHakWDakQ6AEIODAJ#v=onepage&q=%22contrôleurs%20des%20guerres%22%20anoblissant&f=false Borel d'Hauterive, ''Annuaire de la pairie et de la noblesse de France'', 1845, {{p.|291}}.]</ref> et le 8 juin en la Grande Chancellerie de France, les magistrats donnent officiellement leur agrément à cette vente. Une dispense lui a été octroyée. On peut présumer que Georges de Bologne a fait jouer à plein l’article 59 du Code Noir selon lequel « les affranchis ont les mêmes droits, privilèges et immunités dont jouissent les [[Gens de couleur libres|personnes nées libres]] ». Joseph de Saint-George conservera cette charge pendant onze années.
 
=== La décennie 1789 - 1799 ===
[[Fichier:The Duke of Orléans in 1785 by Joshua Reynolds (British Royal Collection).jpg|vignette|alt=tableau : Philippe d'Orléans|Philippe d'Orléans par Sir [[Joshua Reynolds]].]]
[[Fichier:Manuscrit déclaration des droits de l'homme et du citoyen.jpg|vignette|right|[[Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789|Déclaration des droits de l'homme et du citoyen]]. Assemblée nationale, 20, 21, 25 et 26 août 1789, sanctionné par [[Louis XVI]]<ref>Manuscrit. Estampe, Saint-Omer scripsit ; James sculpsit, {{Gallica|http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb40251840j}}</ref>.]]
[[Fichier:Organisation de la légion franche des Américains, 6 décembre 1792.jpg|vignette|upright=0.8|Décret d'Organisation de la légion franche des Américains, 6 décembre 1792, an {{1er}} de la République Française<ref>{{ouvrage|année=1792|prénom1=France. Assemblée nationale|nom1=Souverain (1774-1792 : Louis XVI)|titre=[http://books.google.fr/books?id=WbwsAAAAYAAJ&printsec=frontcover&hl=fr Collection générale des loix, proclamations, instructions, et autres actes du pouvoir exécutif : ] publiés pendant l'Assemblée nationale constituante & législative, depuis la convocation des Etats-généraux jusqu'au 31 décembre 1791-[1794] ; avec tables chronologiques & de matières, vol. 12 : {{s|XVIII|e}} : 1789-1794|lieu=Paris|éditeur=De l'Imprimerie royale}}. {{BNF|359510288}}</ref>.]]
[[Fichier:Lettre de Saint-George. Archives des maîtres-d'armes de Paris. 1888.jpg|upright=0.8|vignette|Saint-George accepte le commandement des hussards du midy<ref>Lettre aux présidents de section, signée "[http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k743602.image.hl.r=Le+Chevalier+de+Saint-George.f187.langFR Saint-George]". Imprimé.</ref>]]
[[Fichier:Fondation de la République-IMG 2356.JPG|vignette|upright=0.8|right|[[Journée du 10 août 1792]]. Fondation de la République. Anonyme, 1792-1793.]]
 
Au début de la Révolution française, Saint-George séjourne en Angleterre. Revenu en France, il revient peu à peu aux fonctions militaires des débuts de sa vie active. D'abord enrôlé dans la [[Garde nationale (France)|Garde nationale (Révolution française)]] de Lille puis à la tête d'une légion qu'il a suscité, il va consacrer les dix dernières années de sa vie à la Révolution française et mettre en œuvre toutes les compétences qu'il a forgé précédemment.
 
==== Garde nationale à Lille ====
 
Installé à [[Lille]], Saint-George s’enrôle dans la [[Garde nationale (France)|Garde nationale]] avec le grade de [[Capitaine (France)|capitaine]]. Il est alors au service du duc d'Orléans qui l'envoie à [[Tournay]] aux environs du 13 juin 1791. Les émigrés l'obligent à quitter la ville<ref>Saint-George. An 1791. Est obligé, par les émigrés, de quitter la ville de Tournai, 173.'' {{ouvrage|année=1802|prénom1=Girardin|nom1=(''Libraire'')|titre=[http://books.google.fr/books?lpg=RA1-PA465&dq=Saint-Georges+Tournay+Moniteur+universel&pg=RA1-PA465&id=WtUTAAAAYAAJ&ots=d-VVS0wzpQ Révolution française, ou Analyse complette et impartiale du Moniteur] : suivie d'une table alphabétique des personnes et des choses, Tome second, L — Z : {{s-|XVIII|e}} : 1787-1799|lieu=Paris|éditeur=Publié par Girardin}}. Notice Bnf n° [http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb305105255/PUBLIC FRBNF30510525]</ref>.
{{Citation bloc|Engagé dans quelques intrigues politiques au commencement de la révolution, par ses relations avec le Palais-Royal, Saint-George fut envoyé à [[Tournay|Tournai]], au mois de juin 1791, par le duc d'Orléans, sous prétexte d'y donner un concert, mais en réalité pour essayer de rattacher quelques émigrés aux intérêts du prince. Il ne réussit pas dans cette mission, et reçut même l'ordre de quitter la ville.|François-Joseph Fétis<ref name="Fétis1877SG">{{ouvrage|année=1864|prénom1=François-Joseph|nom1=Fétis|titre=[http://books.google.fr/books?id=LM09AAAAcAAJ&dq=Saint-George&lr&pg=PA12#v=onepage&q&f=false Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique], vol. 7 : {{sp-|XVIII|e|-|XIX|e}} : 1745-1864|lieu=Paris|éditeur=Firmin-Didot et C°}}. {{BNF|30432158r}}. {{Gallica|http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k697249.image.r=Saint-George.f373.langFR}}</ref>.}}
 
==== 1792-1793 : Légion franche des Américains ====
 
La [[monarchie]] étant abolie le 21 septembre 1792<ref>[[s:Procès-verbal de la proclamation de l’abolition de la royauté (dans Histoire parlementaire de la Révolution française)|La Convention nationale décrète que la royauté est abolie en France]].</ref>.
[[Louis Mortimer Ternaux]], affirmant l'état civil de Saint-George, nous présente la création de la [[13e régiment de chasseurs à cheval|Légion franche des Américains]] comme l'opération d'un Saint-George investisseur capitaliste, capable de mobiliser des subventions d'État pour une cause militaire.
{{Citation bloc|Saint-georges, né à la [[Guadeloupe]] le 25 décembre 1745, avait organisé à ses frais, mais avec subvention du gouvernement, en vertu de la loi du 7 septembre 1792<ref>"A la date du 15 septembre 1792, nous trouvons la création « d'une légion franche de cavalerie des Américains et du Midi, en vertu de la loi du 7 septembre 1792, dans {{Lien web|url=http://books.google.fr/books?id=SCMSAAAAIAAJ&q=7+septembre+1792+Saint-Georges&dq=7+septembre+1792+Saint-Georges&lr=&cd=9|titre=Saint-Georges et la "légion noire", Revue du Nord, Volumes 32-33|auteur=Alexandre Saint-Léger, université de Lille. Faculté des lettres et des sciences humaines, université de Lille|année=1950|éditeur=université de Lille|site=|Consulté le= 20 mai 2010}}. Au lendemain des [[massacres de Septembre]], l'an {{1er}} de la République.</ref>, la [[13e régiment de chasseurs à cheval|Légion franche des Américains du Midi]], qui devint bientôt le [[13e régiment de chasseurs à cheval|13e chasseurs]]. Il s'en fit naturellement nommer colonel.|[[Louis Mortimer Ternaux]]<ref name="Ternaux">{{ouvrage|année=1867|prénom1=Louis Mortimer|nom1=Ternaux|titre=[http://books.google.fr/books?id=OGgPAAAAYAAJ&dq=Beurnonville%20Saint-George&pg=PA573#v=onepage&q&f=false Histoire de la terreur, 1792-1794], d'après des documents authentiques et inédits, vol. 6 : 1792-1794|lieu=Paris|éditeur=Michel Lévy frères}}. {{BNF|37309503f}}.</ref>.}}
Saint-George imite-t-il alors l'entreprise de la [[guerre d'indépendance des États-Unis]] ? Utilise-t-il le modèle des milices formées de gens de couleur usuel dans les colonies ? La formation et le commandement de cette légion est-elle le pendant de sa candidature à la direction de l'Opéra — et qui va tourner tout aussi mal ? Plusieurs légions se sont formées dans la même période et Saint-George semble bénéficier de l'aide de [[Julien Raimond]] en sus des subventions du gouvernement.
 
Après la [[Journée du 10 août 1792|Révolution du 10 août 1792]] et le renversement de la [[monarchie]] constitutionnelle, [[Julien Raimond]] vint à l'assemblée avec une députation de citoyens de couleur le 7 septembre 1792<ref>{{ouvrage|année=2000|prénom1=Laënnec|nom1=Hurbon|titre=[http://books.google.fr/books?id=-Qurbdl0IvEC&lpg=PA24&dq=Julien%20Raimond&pg=PA24#v=onepage&q&f=false L'insurrection des esclaves de Saint-Domingue: 22-23 août 1791] : {{sp-|XVIII|e|-|XXI|e}} : 1791-2000|lieu=Paris|éditeur=Karthala}}. {{BNF|371860985}}.</ref>. La députation demandait l'abolition de l'esclavage mais aussi la formation d'une [[légion]] de [[gens de couleur|soldats de couleur]] pour défendre la révolution<ref>{{ouvrage|année=1995|prénom1=Marcel|nom1=Dorigny|prénom2=Association pour l'étude|nom2=de la colonisation européenne|titre=[http://books.google.fr/books?id=jm24AAAAIAAJ&q=Julien+Raimond+L%C3%A9gion+des+Am%C3%A9ricains&dq=Julien+Raimond+L%C3%A9gion+des+Am%C3%A9ricains&hl=fr&ei=AHt-TOGOFpDHswb916SWCQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=6&ved=0CEoQ6AEwBQ Les abolitions de l'esclavage: de L.F. Sonthonax à V. Schœlcher, 1793, 1794, 1848]. Actes du colloque international tenu à l'Université de Paris VIII les 3, 4 et 5 février 1994 : {{sp-|XVII|e|-|XX|e}} : 1650-1995|lieu=Paris|éditeur=Presses universitaires de Vincennes et Editions UNESCO}}. {{BNF|357888420}}.</ref>.
Par décret de la Convention Nationale en date du 6 décembre 1792, an {{1er}} de la République Française<ref>6 décembre 1792 : Publication du décret relatif à l'organisation de la [[13e régiment de chasseurs à cheval|légion franche des Américains]] (L. XII, 322.— B. XXVI.21). {{ouvrage|année=1824|prénom1=France|nom1=Conseil d'Etat|titre=[http://books.google.fr/books?id=PUEUAAAAYAAJ&pg=PT174Tables générales des lois, arrêtés, décrets], ordonnances du roi, arrêts et avis du conseil d'état et réglemens d'administration publiés depuis 1789, vol. 1 : {{s-|XVIII|e|-|XIX|e}} : 1789-1824|lieu=Paris|éditeur=Ménard et Desenne fils}}.<br />{{ouvrage|année=1834|prénom1=Jean-Baptiste|nom1=Duvergier|titre=[http://books.google.fr/books?id=XkIUAAAAYAAJ&pg=RA4-PA6 Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlemens avis du Conseil d'état], ordonnances du roi, arrêts et avis du conseil d'état et réglemens d'administration publiés depuis 1789, vol. 1 : {{s-|XVIII|e|-|XIX|e}} : 1788-1824|lieu=Paris|éditeur=A. Guyot et Scribe}}. Notice Bnf n° [http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30391495m/PUBLIC FRBNF30391495]</ref>, est organisée la [[13e régiment de chasseurs à cheval|Légion franche des Américains]]. Saint-George devient [[colonel]] de cette légion quelquefois dite ''Légion Franche des Américains et du Midi'' qui est devenue de nos jours le [[13e régiment de chasseurs à cheval|{{13e}} régiment de chasseurs à cheval]]<ref>[[Légion#Un corps d'armée|Légion du Midi ou des Américains]]<br />« De retour à Paris, il organisa un corps de chasseurs à cheval, dont il fut le colonel, et qu'il conduisit à l'armée du Nord. Il s'y distingua par sa bravoure. » Dans {{ouvrage|année=1877|prénom1=François-Joseph|nom1=Fétis|titre=[http://books.google.fr/books?id=LM09AAAAcAAJ&dq=Saint-George&lr&pg=PA12#v=onepage&q&f=false Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique], vol. 8 : {{sp-|XIX|e|-|XIX|e}} : 1835-1877|lieu=Paris|éditeur=Firmin-Didot et C°}}. {{BNF|38779780q}}.<br /> Le titre exact de cette légion est {{ouvrage|année=1792|prénom1=Pierre-Henri-Marie|nom1=Lebrun Tondu|prénom2=DominiqueJoseph|nom2=Garat|prénom3=Convention|nom3=nationale|prénom4=''Légion franche''|nom4=''des Américains'' :|titre=[http://books.google.fr/books?id=YuslGwAACAAJ&dq=l%C3%A9gion+des+Am%C3%A9ricains Décret de la Convention nationale, du 6 décembre 1792, l’an premier de la République françoise : Organisation de la legion franche des Américains]. « Signé Lebrun. Contresigné Garat. » : {{s-|XVIII|e}} : 1792|lieu=France, Imprimerie nationale du Louvre|éditeur=Publié par l’Imprimerie nationale exécutive du Louvre}} ;[http://books.google.fr/books?id=7UMUAAAAYAAJ&pg=PA140&dq=légion+franche+des+Américains#v=onepage&q=légion%20franche%20des%20Américains&f=false (2)].</ref> . Moins pour ses qualités d’escrimeur que parce qu’il a fait une carrière militaire, acquis des compétences de gestionnaire et surtout par patriotisme. L'[[Africain]] Louis Ferrand, né à [[Île de Gorée|Gorée]] est à leurs côté ainsi que [[Georges Milscent]], né à [[Saint-Domingue (colonie française)|Saint-Domingue]]<ref name="Bardin2006">{{ouvrage|année=2006|prénom1=Pierre|nom1=Bardin|titre=[http://books.google.fr/books?id=3j4jAQAAIAAJ Joseph, sieur de Saint-George: le chevalier noir] : {{sp-|XVIII|e|-|XXI|e}} :1739-2006|lieu=Paris|éditeur=Guenegaud,}}. {{Bnf|40973268c}}.</ref>. L’un des officiers sous ses ordres se nomme [[Thomas Alexandre Dumas|Alexandre Dumas]], futur [[général]] de la [[Révolution française|Révolution]]<ref>{{ouvrage|année=1997|prénom1=John G.|nom1=Gallaher|titre=[http://books.google.fr/books?id=zZ-ALXkowCEC&lpg=PA24 General Alexandre Dumas :] soldier of the French Revolution : {{sp-|XVIII|e|-|XX|e}} : 1762-1997|lieu=Carbondale, Illinois, Usa|éditeur=Southern Illinois University (SIU Press)}}. {{BNF|388119959}}</ref> et père de l’auteur des [[Les Trois Mousquetaires|Trois Mousquetaires]].
{{Citation bloc|C'était le moment des enrôlements volontaires, et la France présentait au monde un spectacle qui pouvait passer pour un exemple. […] La France sentit la main de la Mort qui s'étendait sur elle, et, par une puissante et terrible contraction, déjà les pieds dans son linceul, elle s'élança hors de son tombeau. […] Jamais nation n'avait été si près de sa perte que l'était la France de 1792, […] Saint-Georges avait été nommé colonel de la [[13e régiment de chasseurs à cheval|légion franche de cavalerie des Américains du Midi]].|[[Alexandre Dumas]]<ref>[http://www.dumaspere.com/pages/bibliotheque/chapitre.php?lid=m3&cid=3&highlight=Saint-Georges&pos=2214#res Alexandre Dumas, fils.]</ref>.}}
 
La Légion est formée à [[Laon]] avant de rejoindre [[Lille]] — où le colonel Saint-George est bien connu de la bourgeoisie<ref>{{ouvrage|année=1851|prénom1= Pierre|nom1=Legrand|titre=[http://books.google.fr/books?id=GYr8YEQ1cEAC&pg=PA5 Le Bourgeois de Lille: esquisses locales] : {{sp-|XVIII|e|-|XIX|e}} : 1745-1851|lieu=Paris|éditeur=Beghin}}. {{BNF|}}</ref> et l’[[Armée du Nord (Révolution française)|armée du Nord]] sous la nouvelle désignation de [[13e régiment de chasseurs à cheval|{{13e}} régiment de chasseurs à cheval]]. La légion est envoyée au feu contre les [[Autriche|Autrichiens]].
{{Citation bloc|Lasource : Je demande la permission de déroger à la règle que s'est prescrite la Convention, de ne pas entendre de lettres particulières : celle que je présente n'a que trois lignes.
 
Je vous annonce, mon cher concitoyen, que je reçois à l'instant la nouvelle que nos troupes ont repris [[Saint-Amand]] et le camp de Moulde, et que ce camp va être rétabli. Votre ami et concitoyen, Saint-George. ([[Convention nationale]], 20 septembre 1792<ref>{{ouvrage|année=1840|prénom1=A.|nom1=Ray|titre=[http://books.google.fr/books?id=z5IFAAAAQAAJ&pg=PA74#v=onepage&q&f=false Réimpression de l'ancien Moniteur : depuis la réunion des États-généraux jusqu'au Consulat (mai 1789 - novembre 1799)] vol. 14 : {{sp-|XVIII|e|-|XIX|e}} : 1650-1840|lieu=Paris|éditeur=Au Bureau central}}.</ref>.
Elle sera à [[Révolution liégeoise|Liège]] le 11 novembre 1792<ref name="Bardin2006"/> et sera sous le commandement de [[Charles-François Dumouriez|Dumouriez]] au moment du contrôle des commissaires de la [[Convention nationale|Convention]]. Après l'affaire [[Charles-François Dumouriez|Dumouriez]], en avril 1793, alors que [[Julien Raimond]] et la [[Société des citoyens de couleur]] demandent un décret abolissant l'[[esclavage]] et que le mouvement révolutionnaire s'accélère à [[Saint-Domingue (colonie française)|Saint-Domingue]], la légion des Américains reçoit l’ordre de se dissoudre<ref>{{Citation|Lille, le 6 brumaire. — Le thermomètre de l'esprit public est ici au plus haut degré d'élévation. Il ne manquait à cette ville qu'une armée révolutionnaire, qui vient d'être organisée par les soins des patriotes. Il y a d'autant plus à compter sur son zèle et la fermeté de ses principes, que les officiers qui la commandent, sont de vrais [[Jacobinisme|Jacobins]].<br />Le corps dit de Saint-Georges, 18{{e}} des chasseurs, était le seul dont la composition pût ne pas inspirer toute confiance. Il n'a pas échappé à la surveillance du ministre de la guerre, qui vient de lui donner pour chef un vrai sans-culotte.}}<br />''Gazette nationale'' ou ''Le Moniteur universel'' {{numéro|52}}. Duodi, {{3e}} décade de Brumaire, l'an 2. (mardi 12 novembre 1793, ''vieux style''.) {{ouvrage|année=1860|prénom1=Léonard-Charles-André-Gustave|nom1=Gallois|titre=[http://books.google.fr/books?id=MQY7AAAAcAAJ&pg=PA393 Réimpression de l'ancien Moniteur], seule histoire authentique et inaltérée de la Révolution française, depuis la réunion des Etats-Généraux jusqu'au Consulat: (mai 1789 - novembre 1799) : {{s-|XVIII|e}} : 1789-1799|lieu=Paris|éditeur=Plon}}. {{BNF|304776465}}</ref>.}}
{{Citation bloc|SERRE, jeudi 16 mai 1793, au nom du comité de la guerre — Citoyens, vers les premiers jours de septembre dernier, 1792, il fut créé une légion dite [[Légion|légion des Américains]] ; la première compagnie de ce corps fut réellement composée d’hommes de couleur. Cette compagnie intéressante pour tous les vrais amis de l’humanité et de l’égalité, a fait la guerre dans la Belgique avec un courage et une discipline au-dessus de tout éloge ; elle a reçu l’ordre de s’embarquer pour les colonies ; elle, vous en demande la révocation, et se fonde sur ce que la plupart de ces citoyens ont encore leurs maîtres ou leurs agents dans les colonies. Ils craignent que leur dévouement au maintien de la liberté, à la défense de leur patrie adoptive, n’ait servi qu’à les replonger dans les fers. « Car, disent-ils, nous n’avons à opposer aux réclamations de nos ci-devant maîtres que la déclaration des droits de l’homme, et malheureusement dans les colonies la déclaration des droits de l’homme n’est point faite pour nous. Votre comité de la guerre vous propose le décret suivant : Sur le rapport de son comité de la guerre, la Convention nationale décrète : {{Citation|Que le ministre de la guerre emploiera ailleurs que dans les colonies la première compagnie des chasseurs de la légion dite des Américains du Midi. En conséquence, l’ordre que le ministre a donné pour le transport de cette compagnie dans l’île de Saint-Domingue, demeure révoqué.}}|D’après [[Alexandre Ray]] & [[Léonard-Charles-André-Gustave Gallois]]<ref name="Serre">Publié dans la Gazette Nationale ou Le Moniteur Universel, jeudi 16 mai 1793. {{ouvrage|année=1840|prénom1=Léonard-Charles-André-Gustave|nom1=Gallois|prénom2=Alexandre|nom2=Ray,|titre=[http://books.google.fr/books?id=DZsFAAAAQAAJ&pg=PA400&dq=SERRE,+au+nom+du+comit%C3%A9+de+la+guerre+:+Citoyens,+vers+les+premiers+jours+de+septembre#PPA400,M1 Réimpression de l’ancien Moniteur]. Seule histoire authentique et inaltérée de la révolution française depuis la réunion des Etats-généraux jusqu’au consulat (mai 1789-novembre 1799) : {{s-|XVIII|e}} : 1793|lieu=Paris|éditeur=Au Bureau Central, Quai Malaquais, 13}}. Notes explicatives et édition scientifique de [[Gustave Gallois]] ; Tables et édition scientifique de [[Alexandre Ray]]. [http://books.google.fr/books?id=DZsFAAAAQAAJ Tome seizième] du Lundi 1er avril 1793 au 30 juin 1793 (An 2 de la République Française). {{Bnf|311819153}}.</ref>}}.
 
Vendredi 17 mai 1793, les soldats de la [[Légion des Américains]] publient une ''{{Citation|Adresse à la Convention, à tous les Clubs et sociétés patriotiques pour les nègres détenus en esclavage dans les colonies françaises}}''. Une note à la fin du fascicule précise la date de l'adresse et le nom des rédacteurs : "Paris, le 17 mai 1793, l'an deuxième de la République Française. J. [[Labuissonniere]]. Narcisse, lieutenant des hussards américains. Hellot, ''idem''. [[Saint-George Milscent]]<ref>Né à Grande Rivière, Saint Domingue. Joseph Bologne de Saint-George est alors sous le coup d'une arrestation.</ref>, maréchal-des-logis. [[Lapais]], ''idem''. [[Ferant]], adjudant [et al.] Approuvé par tous les braves républicains"<ref name="AdresseLégionAméricains1793">{{ouvrage|année=17 mai 1793|prénom1=Soldats de la |nom1=Légion des Américains|titre=[url google Adresse à la Convention nationale, à tous les clubs et [[sociétés patriotiques]] pour les Nègres détenus en esclavage dans les colonies françaises de l'Amérique, sous le régime de la République], 15 pages : {{sp-|XVIII|e|-|XX|e}} : 1793-1968|lieu=Paris|éditeur=Imprimerie de [[Guillaume-François Galletti]]}}. {{BNF|}}, {{Gallica|Url}}. vol. 5 de [http://www.google.fr/search?tbs=bks:1&tbo=p&q=+bibliogroup:%22Traite+des+Noirs+et+esclavage%22&source=gbs_metadata_r&cad=3 Traite des Noirs et esclavage], EDHIS, 1968</ref>. ''Ce texte est un véritable manifeste en faveur de l'abolition immédiate de l'esclavage dans les colonies'' et propose un projet de société<ref>{{ouvrage|année=2000|prénom1=Laënnec|nom1=Hurbon|titre=[http://books.google.fr/books?id=-Qurbdl0IvEC&lpg=PA36&dq=Julien%20R%C3%A9mond%20Saint-Domingue&pg=PA25#v=onepage&q&f=false L'insurrection des esclaves de Saint-Domingue : 22-23 août 1791]: {{sp-|XVIII|e|-|XXI|e}} : 1793-2000|lieu=Paris|éditeur=Khartala}}. {{Bnf|371860985}}</ref>.
 
==== L'Affaire Dumouriez ====
 
L'affaire [[Charles-François Dumouriez|Dumouriez]] est l'un des plus complexes épisodes de la Révolution française. Elle se déroule à partir d'avril 1793, sous la [[Terreur (Révolution française)|Terreur]], et oppose le général [[Charles-François Dumouriez|Dumouriez]] à la Convention alors que Saint-George commande la place de Lille. L'enjeu est l'établissement d'une monarchie constitutionnelle, après la décapitation du roi Louis XVI. Mais Dumouriez a des intérêts personnels à défendre : la diplomatie ennemie lui propose le gouvernement de la Belgique. En défendant la ville de Lille contre les troupes envoyées par Dumouriez, Saint-George provoque l'échec des plans du général de l'[[Armée du Nord (Révolution française)|armée du Nord]]<ref>« Il (Dumouriez) envoya ordre au général Miaczinsky, qui était à Orchies, de se présenter avec sa division devant Lille, d'y entrer, de faire arrêter les commissaires de la convention et les principaux clubistes, et, dès que cela serait fait, de se rendre à Douai, d'en chasser le général Moreton, d'y faire reconnaître, ainsi qu'à Lille, le vœu unanime de l'armée pour la constitution, et de se rendre ensuite par Cambray à Péronne, où il devait prendre poste. Ce malheureux officier général ne connut pas assez l'importance de sa mission, la confia à tout le monde, entre autres au fameux mulâtre Saint-George, colonel d'un régiment de hussards, qui le trahit, l'attira dans Lille avec une très-petite escorte : dès qu'il fut entré, on ferma la porte sur lui, on l'arrêta, et il fut conduit à Paris, où il a été décapité: Cet infortuné Polonais avait, en 1770, été un des chefs de la confédération de Pologne, à l'époque où Dumouriez était chargé, par la cour de France, de la diriger. Il avait été pris par les Russes dans un combat ; il était ensuite venu réclamer des indemnités en France ; et le général n'ayant pas pu réussir à les lui faire obtenir, lui avait fait avoir le grade de maréchal de camp, la permission de lever un corps franc, et l'avait employé très-utilement à l'armée. »<br />{{ouvrage|année=1823|prénom1=Charles François|nom1=Du Périer Dumouriez|prénom2=Saint-Albin|nom2=Berville|prénom3=François|nom3=Barrière|titre=[http://books.google.fr/books?id=tb4WAAAAQAAJ&pg=PA139&dq=fameux+mulâtre+Saint-George,+colone La vie et les mémoires du général Dumouriez], Charles François Du Périer Dumouriez. vol. 4 of La vie et les mémoires du général Dumouriez: avec des notes et des éclaircissements historiques : {{s-|XVIII|e|-|XIX|e}} : 1739-1823|lieu=Paris|éditeur=Baudouin Frères, Collection des mémoires relatifs à la révolution française}}. Notice Bnf n° [http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb36283087t/PUBLIC FRBNF36283087].<br />Voir l'affaire Dumouriez dans l’ancien Moniteur {{ouvrage|année=1860|prénom1=Léonard-Charles-André-Gustave|nom1=Gallois, notes explicatives et édition scientifique|prénom2=Alexandre|nom2=Ray,tables et édition scientifique|titre=Réimpression de l’ancien Moniteur : seule histoire authentique et inaltérée de la révolution française depuis la réunion des États-généraux jusqu’au consulat (mai 1789-novembre 1799). Tome ? du lundi 1{{er}} avril 1793 au 30 juin 1793 (An 2 de la République française) : {{s-|XVIII|e}} : 1793|lieu=Paris|éditeur=Publié par H. Plon}}.<br />« Dumouriez vit alors qu'il n'avait plus de temps à perdre ; il fit partir à l'instant le général Miacsinski, avec sa division, pour aller prendre possession de Lille. Il espérait que le colonel Saint-George, qui commandait un régiment de la garnison, lui livrerait la place. Mais les représentants du peuple y étaient : le général fut arrêté, et la division qu'il commandait enlevée et dispersée. » {{ouvrage|année=1842|prénom1=Philippe|nom1=Le Bas|titre=[http://books.google.fr/books?pg=PA793&dq=Chevalier+de+Saint-George+duel&lr=&id=kxEsAAAAIAAJ#v=onepage&q=Chevalier%20de%20Saint-George%20duel&f=false L'Univers: histoire et description de tous les peuples], ''Dictionnaire encyclopédique de la France'', tome sixième : {{s-|XIX|e}} : 1836-1863|lieu=Paris|éditeur=F. Didot frères}}. Notice Bnf n° [http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30758677s/PUBLIC FRBNF30758677]</ref>. Cette période est, avec toute la rigueur militaire de l'époque, la mieux renseignée de la vie de Saint-George. De très nombreux récits existent qui retracent les « événements de Lille » et leurs conséquences.
 
Avec l'affaire [[Charles-François Dumouriez|Dumouriez]], suspecté de sympathies [[royalisme|royalistes]], Saint-George est arrêté, le 4 novembre 1793, à [[Château-Thierry]] et, malgré le soutien de la municipalité, jugé. Il est incarcéré d’abord à [[Chantilly]], puis au château d’[[Hondainville]], dans l’[[Oise (département)|Oise]]. Saint-George est encore dans ce lieu de détention le 11 nivôse de l'an II (31 décembre 1793 quand, avec 46 détenus, il signe une pétition adressée au conseil municipal d'[[Hondainville]], "protestant que les frais de garde sont trop élevés et qu'ils ne peuvent les payer". Saint-George est libéré, après presque une année de détention<ref>Saint-George est donc en prison au moment du vote du décret de l'abolition de l'esclavage du 16 pluviose an II (4 février 1794)</ref>.
 
{{Citation bloc|Victime des excès de la révolution, il fut arrêté comme suspect, et vraisemblablement il aurait péri sur l'échafaud, si la réaction du 9 thermidor (27 juillet 1794) ne l'avait rendu à la liberté.|François-Joseph Fétis)<ref name="Fétis1867J"/>.}}
 
Destitué de son commandement par [[Jean-Baptiste Bouchotte]], nommé ministre de la Guerre par la [[Convention nationale]] en remplacement de [[Pierre Riel de Beurnonville]] du 4 avril 1793 au 20 avril 1794. Tombant sous le coup d’une loi visant à épurer l’armée de ses [[officier]]s royalistes après l’[[Insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV|insurrection de vendémiaire]] du 5 octobre 1795, il est définitivement révoqué.
 
{{Citation bloc|Durant la [[Terreur (Révolution française)|Terreur]], il fut arrêté et ne fut mis en liberté que le [[Chute de Robespierre|9 thermidor]]. Il rentra dans la vie privée et mourut à l'âge de cinquante quatre ans, le 12 juin 1799.|[[Louis Mortimer Ternaux]]<ref name="Ternaux"/>.}}
 
== 1793 ==