« Recherche:À propos de l'universalité des droits de l'homme » : différence entre les versions

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[[Fichier:Declaration_of_Human_Rights.jpg|thumb]]
 
== Introduction ==
 
Cet article a pour but de réfléchir sur le sens que peut prendre le terme universalité dans le cadre d'une analyse sur les droits de l'homme tel qu’ils sont conçu au sein des [[w:Nations Unies|Nations Unies]]. Les informations utilisées dans la rédaction de cet article, sont issues principalement des documents vus aux cours ainsi que ceux consulté sur internet tel que sur le site des Nations Unies, le site de la Radio Télévision Belge Francophone et l'encyclopédie Wikipédia en langue française. Je sais que l'encyclopédie Wikipédia n’est pas une source d'informations très valorisée dans le milieu universitaire. Pourtant, je trouve que cette encyclopédie peut apporter une information neutre et objective dans le sens où tout ce qui y est écrit reste critiquable et critiqué, revu et corrigé par un grand nombre de « lecteur-rédacteur » comme il ne saurait être le cas pour la plupart des ouvrages scientifiques.
 
== Les origines des droits de l'Homme ==
[[Fichier:Cyrus Cylinder front.jpg|vignette|[[w:Cylindre de Cyrus|Cylindre de Cyrus]]]]
 
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Un autre fait historique important dans ce contexte de transformation social fut certainement la [[w:sécularisation|sécularisation]]. La séparation du pouvoir et de l'église, comme peut l'être une révolution, est un processus de longue haleine. On peut toutefois croire que ce processus de séparation tire ses origines de la [[w:Réforme protestante|Réforme protestante]] du XVI siècle des pays germaniques et anglo-saxons. Cette grande scission au sein de l’[[w:Église catholique|Église catholique]] fut à l'origine de nombreuses guerres et de nombreux massacres tels que celui de la [[w:Massacre de la Saint-Barthélemy|St Barthélémy]]. Ce n'est qu'après la perte de nombreuses vies humaines que l'Europe ressentit le besoin de séparer le pouvoir politique des dogmes religieux. Aussi la perte du cadre juridique que procuraient les écritures saintes engendra la nécessité de créer de nouveaux droits. À cette époque fut donc nécessaire l'élaboration de nouveau textes qui aboutirons plus tard à la déclaration universelle des droits de l'homme votée par l’[[w:ONU|ONU]] en [[w:1948|1948]] .
 
== La déclaration Universelle des Droits de l'Homme ==
 
Suite aux deux grandes guerres mondiales, le monde occidental ressentit la nécessité de mettre en place une structure garantissant ou du moins favorisant la paix entre les grandes nations. C'est ainsi que furent créées les Nations Unies dont la charte (l'équivalent d'une constitution pour un pays) fut ratifiée le 24 novembre [[w:1945|1945]]. Cette charte est l'aboutissement d'un long processus de coalitions entre différents États. Trois ans plus tard, le 10 décembre [[w:1948|1948]], les 58 États membres des Nations Unies constitués en assemblée générale ont adopté la Déclaration universelle des droits de l’homme. Cette déclaration est présentée aujourd’hui sur le site Web des Nation Unies comme « le fondement du droit international relatif aux droits de l’homme », « le fondement de notre avenir commun » et « le document le plus traduit au monde »<ref>Voir: http://www.un.org/french/aboutun/dudh</ref>,à condition de ne pas compter la bible et le coran. Aussi, le terme « fondement », que je comprends dans le sens fondation, permet de relativiser la vision universelle que l’on pourrait avoir sur la déclaration des droits de l'homme. Car comme nous allons le voir, l’idée d'universalité est bien plus un désir qu'une réalité.
 
== L'universalité des droits de l'Homme ==
 
En abordant la notion d'universalité des droits de l'homme, il est bon de mettre en contexte le terme « universalité ». En effet dans le cadre d'une déclaration des droits de l'homme, on peut comprendre le mot « universalité » sous plusieurs sens, celui de l'universalité dans la création, celui de l'universalité dans la reconnaissance, celui de l'universalité dans l’application ou encore, celui de l'universalité dans le profit.
 
=== Universalité dans la création ===
 
Nous venons de voir à travers une brève présentation historique des droits de l'homme que la création de ce concept est étroitement liée à l'histoire des nations [[w:occident|occidentales]]. La création de ce texte ne peut donc prétendre à un caractère universel dans le sens de sa création. Toutes les nations, tous les peuples, tous les hommes de la terre n'ont pu contribuer à l'élaboration de ce texte ne fût-ce que par un procédé démocratique de représentation. De plus, il existe d'autres textes en la matière tel que la charte africaine des droits de l'homme et des peuples, adoptée le 27 juin [[w:1981|1981]] à [[w:Nairobi|Nairobi]] lors de la 18{{e}} Conférence de l’[[w:Organisation de l'Unité Africaine|Organisation de l'Unité Africaine]] et La Déclaration des droits de l’Homme en Islam, adoptée au [[w:Caire|Caire]] le 5 août [[w:1990|1990]] par l'organisation de la conférence islamique. Notons également qu’il existe au sein des Nations Unies une charte internationale des droits de l'homme reprenant un ensemble de nombreux textes et instruments législatifs. Cette charte est en constante évolution et comme nous allons le voir, les textes législatifs qu'elle reprend ne sont pas reconnus de façon unanime.
 
=== Universalité dans la reconnaissance ===
 
Le site des Nations Unies nous informe qu'« aujourd’hui, tous les États membres de l'organisation des Nations Unies ont ratifié au moins un des neuf traités internationaux relatifs aux droits de l’homme, et 80 % d’entre eux en ont ratifié quatre ou plus, imprimant ainsi une expression concrète à l’universalité de la DUDH et des droits de l’homme internationaux. »<ref>Voir: http://www.un.org/french/aboutun/dudh</ref>. Les droits de l'homme au sein des nations unies ne se résument donc pas à la déclaration universelle des droits de l'homme mais se constituent d'une charte composée de nombreux textes législatifs plus ou moins reconnus par les pays membres.
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Un pays comme l’[[w:Inde|Inde]] par exemple où le système de caste fait partie intégrante de la vie quotidienne ne pourrait se retrouver dans cette affirmation. En outre, dans nos pays occidentaux, pourtant à l'origine de ce traité, les sans-papiers ne peuvent pas non plus prétendre à une liberté, une égalité en dignité et en droits au même titre qu'un membre du gouvernement, qu'un riche homme d'affaire ou même que d'un simple citoyen aussi pauvre soit-il. Ainsi comme le dit [[w:Felipe Gómez Isa|Felipe Gómez Isa]] dans son ouvrage ''La protección internacional de los derechos. humanos en los albores del siglo XXI'', « Los derechos humanos son una especie de esperanto, que difficilment se puden convertir en el lenguaje cotidiano de la dignidad humana a lo largo del globo » (que je traduis par: Les droits humains sont une espèce d'espéranto qu’il serait difficile de convertir dans le langage quotidien de la dignité humaine à travers le monde) (Gómez Isa & Manuel Pureza, 2003,p. 122) Autrement dit, il faut se résigner au fait que les droits de l'homme sont avant tout une affaire de cultures et croire en un monde où les hommes, les femmes et les enfants seraient universellement égaux entre eux est de l’ordre de l'utopie.
 
=== Universalité dans l’application ===
 
Dans le contexte de globalisation actuel, le terme universalité rapporté à l’application des droits de l'homme prend tout son sens. Mais une application universelle est-elle possible? Dans son ouvrage sur la transition paradigmatique de nos sociétés Boaventurade SousaSantos souligne ceci « Because of their private character, these economic actors can commit massive violations of human rights with total impunity in different parts of the world, taking advantage of market-friendly expanded freedoms of movement and action in and out of the regional trading blocs» ( Que je traduis par: En raison de leur caractère privé, ces acteurs économiques peuvent commettre des violations massives des droits humains en toute impunité dans différentes parties du monde, profitant de libertés de mouvement élargies favorables au marché, et d'action dans et hors des blocs commerciaux régionaux) (SousaSantos, 2005, p.336).
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Nous devons tenir compte aussi que les Nations Unies et les représentants de ses 192 États membres, gèrent la question des droits de l'homme à travers deux organes principaux que sont le Conseil des droits de l'homme et le [[w:Conseil de sécurité|Conseil de sécurité]]. En consultant le site internet de l'ONU, nous apprenons que le Conseil des droits de l'homme a « la responsabilité de renforcer la promotion et la protection des droits de l'homme autour du globe », tandis que le Conseil de sécurité a « la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales »<ref>Voir: http://www.un.org/french/aboutun/dudh.htm</ref>. La question se pose maintenant quant à la représentativité de ces deux organes. Car si le Conseil des droits de l'homme est composé de « 47 États élus pour une période de trois ans et non rééligibles après deux mandats par l'Assemblée générale à la majorité absolue », la constitution du Conseil de sécurité par contre ne peut prétendre à un principe aussi démocratique. En effet, ce conseil est « composé de cinq membres11 permanent pour dix membres élus par l'Assemblée générale pour un mandat de deux ans ». De plus le conseil de sécurité est soumis à la règle de l'unanimité des grandes puissances qui consiste en un droit de véto permettant à l'un de ces cinq pays de bloquer une résolution selon cette procédure: « Chaque membre du Conseil de sécurité dispose d'une voix. Les décisions de procédure sont prises par un vote affirmatif de 9 au moins des 15 membres. Les décisions sur les questions de fond sont prises par un vote affirmatif de neuf membres également, parmi lesquels doivent figurer les cinq membres permanents. C'est la règle de l' « unanimité des grandes puissances », souvent appelée droit de véto. Si un membre permanent est opposé à une décision, il peut voter contre, ce qui revient à opposer son véto. Les cinq membres permanents du Conseil ont tous exercé un jour ou l'autre leur droit de véto. Si un membre permanent n’est pas entièrement favorable à une décision mais ne souhaite pas pour autant s'y opposer, il peut s'abstenir. »<ref>Voir: http://www.un.org/french/sc/members.asp</ref> Il est donc permis de croire que les résolutions et actions décidées par le Conseil de sécurité, tel que l'envoie de troupes internationales, ne se feront jamais à l'encontre des grandes puissances, ou de leur désirs. Dans se contexte, l’idée d'une universalité de l’application des droits de l'homme ne peut être respectée. Pour aller plus loin, nous pouvons maintenant nous interroger sur la notion de profit que peut apporter les droits de l'homme à l'homme mais aussi à l’État qui les dirigent.
 
=== Universalité dans le profit ===
 
À ce stade d'analyse, nous pouvons comprendre, que si les droits de l'homme ont été pensés au profit des hommes, ils peuvent aussi profiter aux États dans le grand jeu de la scène géopolitique. S. Sayyid dans un article sur l'islam, l'eurocentrisme et l’ordre mondial nous fait part d'un point de vue intéressant à ce sujet en nous disant que « a hegemonia do Ocidente baseou-se na convergência entre valores universais e ocidentais » (S. Sayyid, 2004, p.53-72) (je traduirais par: l'hégémonie de l'occident se base sur une convergence entre valeurs universelles et occidentales). Ces propos peuvent être recoupés par ceux de Boaventurade SousaSantos qui écrit dans son ouvrage précité « If we look at the history of human rights in the postwar period, it is not difficult to conclure that human right policies, by and large, have been at the service of the economic and geopolitical interests of the hegemonic capitalist states », « The truth is that hegemonic states have subordinated the internetional human right advocacy to their geopolitical interests and objectives » (SousaSantos, 1995, p. 335) (je traduis par: Si nous regardons dans l'histoire des droits de l'homme dans la période d’après guerre, il n’est pas compliqué de conclure que la politique du droits de l'homme, en gros, sont au service des intérêts économiques et géopolitiques des États capitalistes et la vérité est que les États hégémoniques ont subordonné le plaidoyer des droits de l'homme à leurs objectifs et intérêts géopolitiques). Enfin, Dans son article ''Pensar o Islão: Questões coloniais, interrogações pós-coloniais'', Abdoolkarim Vakil écrit: « O discurso da modernidade (ocidental), construído pela universalização de um percurso histórico específico (aliás múltiplo e diferenciado nas várias sociedades europeias e americana) cuja historicidade apaga, projecta como futuro único um mundo globalizado moldado à sua imagem, desqualificando como tradição ou reacção as vias alternativas de (trans)modernidades» (Vakil, 2004, p.17-52) (Je traduis par: Le discours de modernité (occidental), construit par l'universalisation d'un discourt historique spécifique (multiple et différent dans différentes sociétés européennes et américaines) dont l'historicité effacée, projette dans le futur unique un monde globalisé modelé à son image, disqualifiant les traditions ou réaction des voies alternatives de (trans)modernités).
Nous voyons donc par ces témoignages d'intellectuels que les droits de l'homme dans sa connotation universelle peuvent être perçus comme un outil de manipulation profitant à certains états en position d'hégémonie sur la scène géopolitique international. Placé dans un contexte de guerre médiatique cet outil prend tout son importance.
 
== Conclusion ==
 
Au terme de cette exposé, il nous apparait clairement que la notion de droits de l'homme tel qu'elle existe aujourd’hui au sein des Nation Unies peu difficilement prétendre à une universalité que se soit en termes d'histoire, de création, de reconnaissance, d'application ou de profit. La déclaration universelle des droits de l'homme pour ce limité à ce texte devrait dès lors être considérée comme un texte fortement lié à la culture Occidentale. L'occident, qui pour reprendre un extrait de l'ouvrage de S. Sayyid déjà précédemment cité écrit: « não é uma entidade geográfica mas sim uma entidade ideológica; não é um lugar, mas sim um projecto » ( Sayyid, 2004, p.64) (je traduit par: n’est pas une entité géographique mais une idéologique, n’est pas un lieu mais un projet). Un projet que l’on pourrait croire égocentrique et dont la prétention serait de se voir Universel. Universel jusqu'à son imposition?
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« L’Assemblée Générale proclame la présente Déclaration universelle des droits de l'homme comme l'idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les individus et tous les organes de la société, ayant cette Déclaration constamment à l'esprit, s'efforcent, par l'enseignement et l'éducation, de développer le respect de ces droits et libertés et d’en assurer, par des mesures progressives d'ordre national et international, la reconnaissance et l’application universelles et effectives, tant parmi les populations des États Membres eux-mêmes que parmi celles des territoires placés sous leur juridiction. »
 
== Références ==
 
<references />
 
== Bibliographie ==
 
Abdoolkarim Vakil, Pensar o Islão: Questões coloniais, interrogações pós-coloniais , Revista Crítica de Ciências Sociais, 69, Outubro 2004: 17-52