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Dans cet ouvrage, il était notamment question de la méthode d'[[w:Observation participante|observation participante]] redue plus tardivement célèbre par [[w:Bronislaw Malinowski|Bronislaw Malinowski]]. Pour compléter leurs récits et fournir les preuves de leurs observations, les grands voyageurs s'efforçaient aussi de rapporter au pays autant de témoignages de leurs découvertes que constituent toute une série d'objets, d'êtres vivants, et d'êtres humains. Tous ces trésors de voyages trouvés, échangés, mais le plus souvent considérés comme volés par les populations des lieux d'origines, dépassaient par leurs simples présences toute description aussi complète qu'elle puisse être.
 
De ces collections sont nées musés, zoos, et autres vitrines d'exposition dont les plus ignobles au vuevu de la morale d'aujourd'hui furent sans doute les zoos humains. De cette époque, nous retiendrons la singulière histoire de [[w:Saartjie Baartman|Saartjie Baartman]] (~1789-1815) surnommée la Vénus hottentote, importée sous contrat depuis l'Afrique du Sud pour exposer ses particularités physiques au monde occidental. Après sa mort dans des conditions d'extrême précarité, ses reliques furent conservées dans des musés avant d'être restitué en 2002 à son peuple d'origine après des décennies de demandes sporadiques.
 
Face à la complexité, au caractère onéreux et immoral de ces pratiques d'importation, l'anthropologie bientôt reconnue comme science, deviendra friande de techniques d'enregistrement les plus variés. L'appareil photo, la caméra, l'enregistreur audio-phonique, prirent place dans les valises des anthropologues dès leur apparition et le concept d'[[w:Anthropologie visuel|anthropologie visuel]] fut reconnu rapidement en tant que sous discipline. Parmi les précurseurs notables de celle-ci figure [[w:Rudolf Pöch|Rudolf Pöch]] (1870-1921) qui rapporta en Europe la preuve formelle de l'existence des Pygmées à travers une série d'enregistrements audio-visuels.
 
Avec la venue du numérique, ce sont de nouveaux outils d'observation, de récolte, de conservation, de partage, d'analyse, de discussion et d'évaluation qui furent adoptés par les anthropologues. Au Par-delà de ces nouveaux outils, le numérique apporta finalement de nouveaux questionnements et de nouveaux terrains ethnographiques. Des thématiques préexistantes tel que la [[w:Culture matériel|culture matérielle]], la dichotomie nature culture, le transhumanisme ou post-humanisme, furent remis au goût du jour. De nouveaux concepts firent leurs apparitions : ''Homo numericus'', cyberculture, cyberespace, le Web social ou Web 2.0, Internet des objets, Web des objets, le Web sémantique, le Web 3.0, l'E-santé, etc. Au sein de l'anthropologie numérique<ref>Le terme anglophone cyber anthropology a précédé à celui de digital anthropology et est toujours utilisé en langue allemande.</ref> enfin apparut le concept d'anthropologie ''du'' numérique clarifiant ainsi le fait que l'adjectif « numérique » s'applique avant tout aux nouveaux usages, espaces et communautés créés par la venue du numérique.
 
==Approches et principes en anthropologie numérique ==
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Exemple d'ouvrages : ''Immigration, the internet, and spaces of politics''<ref>{{Article|titre=Immigration, the internet, and spaces of politics|périodique=Political Geography|volume=21|numéro=8|date=2002-11-01|issn=0962-6298|doi=10.1016/S0962-6298(02)00083-5|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0962629802000835|consulté le=2017-12-30|pages=989–1012}}</ref>'', Children, Sexuality and Sexualization''<ref>{{Ouvrage|prénom1=Jessica|nom1=Ringrose|titre=Children, Sexuality and Sexualization|éditeur=Springer|date=2016-04-29|isbn=9781137353399|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=mGukCgAAQBAJ&pg=PA360&dq=ethnography+sexuality+facebook&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj6jIyN8rHYAhUQlxQKHfEHD6cQ6AEIVzAH#v=onepage&q=ethnography%20sexuality%20facebook&f=false|consulté le=2017-12-30}}</ref>, ect.
 
AuEn delàplus de cette typologie, six principes clef applicables à l'anthropologie numérique furent l'objet d'un consensus au sein d'un collectif de chercheurs pionniers en la matière<ref>{{Ouvrage|langue=|prénom1=Heather A.|nom1=Horst|prénom2=Daniel|nom2=Miller|titre=Digital Anthropology|éditeur=A&amp;C Black|date=2013-08-01|isbn=9780857852922|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=9KuPzBgus7oC&printsec=frontcover&dq=%22digital+anthropology%22&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjrvsHY6qrYAhWiCMAKHV8eAg4Q6AEIJzAA#v=onepage&q=%22digital%20anthropology%22&f=false|consulté le=2017-12-27|auteur1=|passage=|lieu=|pages totales=}}</ref> :
* Le numérique intensifie la dialectique nature culture.
* Le numérique offre une meilleure compréhension de la vie pré-numérique.
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==Au-delà de l'anthropologie numérique, la cyborg anthropologie ==
L'utilisation d'outils dans le but de dépasser ses capacités premières a toujours été reconnu comme trait caractéristique de l'être humain, mais la venue du numérique apporte une dimension nouvelle. C'est ainsi qu'en 1995<ref>{{Cite journal|last=Downey|first=Gary Lee|last2=Dumit|first2=Joseph|last3=Williams|first3=Sarah|year=1995|title=Cyborg Anthropology|url=|journal=Cultural Anthropology|volume=10|pages=264-269|via=Wiley Online Library}}</ref>, le concept anglophone de ''[[w:en:Cyborg anthropologie|cyborg anthropologie]]'' fit son apparition en tant que branche de l'anthropologie consacrée à l'étude de l'être humain en lien avec la [[w:Cybernétique|cybernétique]]. Quinze ans plus tard, en 2010, l'anthropologue [[w:Amber Case|Amber Case]]<ref>{{Lien web|url=https://www.ted.com/talks /amber_case_we_are_all_cyborgs_now|titre=We are all cyborgs now|auteur=Amber Case|site=https://www.ted.com|date=Décembre 2010|consulté le=}} ([https://www.ted.com/talks/amber_case_we_are_all_cyborgs_now/transcript?language=fr traduction française])</ref>, n'hésitera pas aà qualifiéqualifier de cyborg au sens neurologique du terme, ce que certains appelleront plus tard l' « ''homo connecticus »''<ref>{{Ouvrage|prénom1=Christophe|nom1=Médici|titre=Homo connecticus - Comment maintenir une Haute Qualité Relationnelle® à l’ère du numérique|éditeur=Dangles|date=2015-10-03|isbn=9782703311058|lire en ligne=https://www.amazon.fr/Homo-connecticus-maintenir-Relationnelle%C2%AE-numérique/dp/2703311052|consulté le=2017-12-30}}</ref>. Car de faite, l'accès audio visuel et instantané au contenu du Web et la capacité de contrôler des appareils à distance via un smartphone, de se géolocaliser ou de connaître et d'analyser son rythme cardiaque en temps réel avec une montre connectée, peuvent à ce jour réelementréellement être assimilés à des fonctions cybernétiques attribuées aux hommes.
 
Avec ces fonctions, ce sont de nouveaux pouvoirs en matière d'omniscience et d’extension de la mémoire cérébrale au sein d'une [[w:Noosphère|noosphère]], mais aussi en matière d'auto-analyse physiologique et topographique, ou encore en matière de [[w:Télékinésie|télékinésie]] au sein de l'[[w:Internet des objets|Internet des objets]] et d'omniprésence, voir d'invisibilité via les nouvelles technologies de communication qui feront de l'homme un cyborg.
 
AuÀ delàcôté de l'homme connecté, existe aussi le cas de figure des avatars utilisés dans des jeux vidéo multi joueurs. Ne peuvent-ils pas à leur tour, être considérés tel des cyborgs numériques doués d'intelligence humaine ? Replacer dans un contexte hors ligne, les drones, notamment ceux utilisés par les forces armées, ne sont-ils pas pas non plus des robots doué de raison ? Finalement, resurgiront ainsi les questions soulevées par le [[w:Transhumanisme|transhumanisme]] et le [[w:Post-humanisme|post-humanisme]] au sein de la cyborg anthropologie.
 
==Notes et références==