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Au final, c’est un univers très particulier qui s'offre à nous, bouleversant parfois les catégories de pensées lorsque l'on se penche sur les valeurs et l'idéologie qui sous-tendent le projet. Un lieu parfaitement singulier somme toute, où se côtoient, l'anonymat et la transparence, l'absence de hiérarchie et le positivisme. Un lieu aussi, qui semble avoir été inspiré de cette célèbre phrase : « [[W:De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins|De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins]] »
 
== [[Recherche:Culture fr.wikipedia/Annexe/Remerciements|Remerciements]] ==
Un travail d’observation participante ne peut aboutir sans la bonne volonté de la communauté qui vous accueille. C’est donc tout naturellement que je remercie la communauté des contributeurs de l’espace Internet fr.wikipedia, et tout particulièrement
{{Recherche:Culture fr.wikipedia/Annexe/Remerciements}}
[[w:Utilisateur:Azurfrog|Azurfrog]],
[[w:Utilisateur:Allauddin|Allauddin]],
[[w:Utilisateur:Binabik155|Binabik155]],
[[w:Utilisateur:Céréales Killer|Céréales Killer]],
[[w:Utilisateur:Capsot|Capsot]],
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[[w:Utilisateur:Xavier Combelle|Xavier Combelle]],
[[w:Utilisateur:Égoïté|Égoïté]],
[[w:Utilisateur:Freewol|Freewol]],
[[w:Utilisateur:Kropotkine 113|Kropotkine 113]],
[[w:Utilisateur:garfieldairlines|garfieldairlines]],
[[w:Utilisateur:Dr Brain|Dr Brain]],
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[[w:Utilisateur:Darkoneko|Darkoneko]],
[[w:Utilisateur:Meodudlye|Meodudlye]],
[[w:Utilisateur:rama|rama]],
[[w:Utilisateur:phe|phe]],
[[w:Utilisateur:Sebleouf|Sebleouf]],
avec une attention toute particulière à
[[w:Utilisateur:Theoliane|Theoliane]].
Avec la peur d’en oublier, toutes ces personnes furent pour moi, sur quelques lignes ou en longues tirades, des interlocuteurs directs sans qui la compréhension de leur univers n’aurait pas été possible.
 
Je tiens aussi à adresser une pensée toute particulière à tous les contributeurs dont les pseudonymes sont repris dans la partie « Sources et contributeurs de l’article » en fin de la version PDF de ce travail ou dans [http://fr.wikiversity.org/w/index.php?title=Recherche:Culture_fr.wikipedia&action=history l’historique de la version en ligne], sans oublier la centaine d’anonymes, qui se sont intéressés à mon travail, souvent de façon spontanée, pour m’apporter une aide précieuse en corrigeant l’orthographe de mes écrits. Je pense ici tout particulièrement à Michel Lemaire que j’ai reconnu caché derrière son adresse IP et qui consacra plusieurs heures à la relecture de ce manuscrit.
== [[Recherche:Culture fr.wikipedia/Annexe/Avant Propos|Avant Propos]] ==
 
{{Recherche:Culture fr.wikipedia/Annexe/Avant Propos}}
Merci aussi aux administrateurs de l’espace fr.wikiversity, principalement
[[Utilisateur:Crochet.david|David Crochet]],
[[Utilisateur:JackPotte|JackPotte]]
et
[[Utilisateur:Cynddl|Cynddl]]
qui m’ont grandement aidé pour l’édition et la mise en ligne de mon travail sur Wikiversité.
 
Je remercie de même mon ange gardienne wikipédienne, ma marraine [[w:Utilisateur:VonTasha|VonTasha]], qui fut sans conteste la plus grande relectrice de mon travail et grâce à qui j’ai découvert qu’une amitié peut se construire par un simple échange de mots…
 
Ma plus grande estime et toute ma gratitude se destinent enfin à [[w:Olivier Servais|Olivier Servais]], mon promoteur de mémoire, pour tous les conseils judicieux et les remarques pertinentes qu’il m’a prodigué, mais aussi pour la compréhension et l’écoute attentive qu’il m’a offertes durant les étapes difficiles rencontrées durant la réalisation de ce mémoire.
 
== Avant Propos ==
 
Bien que je me sois présenté, dès mon arrivée sur l’espace Wikipédia, comme un étudiant en [[w:anthropologie|anthropologie]] ayant pour projet de faire une [[w:Observation participante|observation participante]] au sein de la communauté Wikipédia, je fus plus d’une fois identifié en tant que sociologue. Il est vrai que mon étude aurait très bien pu être envisagée par un étudiant de sociologie et peut-être même que cela aurait semblé plus logique pour la plupart des gens. L’anthropologie reste une science mal connue et certainement mal perçue lorsqu’elle se pratique sur des terrains occidentaux. C’est pourquoi je tiens avant toute chose à répondre à cette légitime question :
<blockquote>Comment un étudiant en anthropologie en arrive-t-il à faire son mémoire de master dans l’espace Internet ?</blockquote>
Dans notre mémoire collective, l’anthropologie reste souvent associée aux terres reculées des anciennes colonies, à des mots quelque peu désuets tels que « tribu » ou « ethnie » et à des personnalités telles que [[w:Bronisław Malinowski|Bronisław Malinowski]] ou [[w:Claude Levi-Strauss|Claude Levi-Strauss]]. Cependant, [[w:Robert Deliège|Robert Deliège]] dans son ouvrage ''Une histoire de l’anthropologie'' relativise cette vision quelque peu obsolète de l’anthropologie et écrivant ceci :
<blockquote>
:« En corrigeant certaines de ses erreurs les plus patentes, le courant dynamiste a sauvé l’anthropologie d’une dérive exotisante où elle risquait de sombrer. Sous peine de se transformer en une espèce de discours sur les paradis perdus, elle se devait de s’intéresser aux transformations du monde contemporain et, plus généralement, de considérer que la société n’est jamais totalement figée. » {{harv|Deliège|2006|p=290}}
</blockquote>
Cette réflexion, je la prolonge avec des propos tenus par [[w:Georges Balandier|Georges Balandier]] lors d’une conférence et qui m’ont été transmis par [[w:Pierre-Joseph Laurent (anthropologue)|Pierre-Joseph Laurent]], professeur d’anthropologie à l'[[w:Université catholique de Louvain-la-Neuve|Université catholique de Louvain-la-Neuve]] : « L’anthropologie se doit d’étudier l’humanité partout où elle se trouve et dans son intégralité sans quoi elle risquerait de disparaître ».
 
D’un autre côté, si les anthropologues occidentaux se désintéressaient de leur propre culture ou de leur propre condition humaine, sous prétexte par exemple que ce travail est réservé aux sociologues, ne seraient-ils pas accusés à juste titre d’un manque flagrant de [[w:réflexivité|réflexivité]] dans le regard qu’ils portent sur l’humanité ? Qui serions-nous, anthropologues occidentaux, pour rendre compte des cultures qui nous sont étrangères sans rendre compte de notre propre culture ? Et ne serait-ce pas un comble d'[[w:ethnocentrisme|ethnocentrisme]] et d'[[w:égocentrisme|égocentrisme]] que d’adopter un point de vue extérieur et supérieur pour observer une humanité dont nous faisons partie ?
 
Dans l’introduction de mon premier cours d’anthropologie à l'[[w:Université libre de Bruxelles|Université libre de Bruxelles]], j’ai appris qu’« un des buts principaux que l’on doit assigner actuellement à l’anthropologie est donc de dresser l’inventaire de la diversité culturelle de l’humanité avant que tout n’ait été uniformisé par la civilisation occidentale moderne » {{Référence Harvard|de Maret|2006|p=2|id=deMaret2006}}. C’est là une mission importante pour l’anthropologue qui se voit malheureusement bien souvent forcé de se positionner dans une démarche rétrospective, tant le monde actuel est déjà influencé par la culture occidentale de façon avancée et dans les moindres recoins. Mais l’anthropologie, à l’image des gens qui la font et des gens qu’elle étudie, est une science en perpétuelle évolution.<br>
Dans l’avant-propos de son manifeste ''Pour une anthropologie des mondes contemporains'' {{Référence Harvard|Augé|2010|p=7|id=Augé2010}} [[w:Marc Augé|Marc Augé]] affirme que : « Nous avons fait le tour de tout, du monde et des idées. ». Mais le monde et les idées ne sont-elles pas en perpétuelle mutation ? Le tour du monde et des idées ne ressemblerait-il pas plus à une spirale qu’à une boucle fermée ? Chaque cycle n’est-il pas susceptible d’apporter un nouveau point de vue ?
 
En changeant d’Université pour continuer mes études de master à l'[[w:Université catholique de Louvain (1834-1968)|Université catholique de Louvain]], j’ai découvert le « [[w:Laboratoire d’anthropologie prospective|Laboratoire d’anthropologie prospective]] » qui possède depuis peu son propre [http://www.anthropologie-prospective.eu site Internet]. Dans ce laboratoire, des chercheurs et des enseignants ont fait le choix d’étudier l’humanité non plus de façon rétrospective mais plutôt prospective. Ce laboratoire a donc choisi pour mission de poser un regard sur l’avenir de l’humanité, des cultures et sociétés tout en assumant une plus grande part de subjectivité au sein de leurs discours. Dans un tel contexte, il devient donc normal et pertinent qu’un étudiant entreprenne un travail ethnographique au sein même d’un espace aussi prometteur que l’Internet. Rien de nouveau par ailleurs puisque divers travaux d’anthropologues bien connu(e)s par ce laboratoire ont déjà été réalisés ou sont en cours de réalisation dans l’espace Internet. C’est le cas par exemple des travaux en cours de [[w:Grégory Dhen|Grégory Dhen]] et sa thèse en cours au sein du [[w:MMOG|MMOG]] [[w:World of Warcraft|World of Warcraft]]. Ce fut aussi le cas de [[w:Tom Boelstorff|Tom Boelstorff]] et son ouvrage ''Coming of age in second live, An Anthropologist Explores the Virtually Human'' {{Référence Harvard|Boelstorff |2008| id=Boelstorff2008}} ou encore [[w:Christophe Lazaro|Christophe Lazaro]] et son ouvrage ''La liberté logicielle'' {{Référence Harvard|Lazaro|2008|id=Lazaro2008}}.
 
L’anthropologie, science dans laquelle l’humain étudie l’humain, n’échappe donc pas aux mutations de société. Dans un monde ou l’on parle déjà d’une révolution numérique, cette science a pris sa place sans trahir sa mission. D’ores et déjà l'[[w:anthropologie numérique|anthropologie numérique]], ou ''{{lang|en|[[w:en:digital anthropology|digital anthropology]]}}'' a vu le jour. L’histoire numérique de notre humanité ne fait pourtant que commencer.
 
== Introduction ==
 
Une étude [[w:fr:Ethnographie|ethnographique]] dans l'espace Internet n’est pas chose courante mais un travail ethnographique au sein de l'espace Wikipédia était probablement une première. Personne n'aurait donc pu me prévenir de ce qui m'attendait en prenant la décision de me lancer dans une [[w:monographie|monographie]] de l'espace communautaire des contributeurs de Wikipédia. Je me suis donc avancé durant ce travail de recherche ethnographique en ''terra incognita'' pour découvrir petit à petit un environnement somme toute très peu propice à ce genre d'études. Ce qui est demandé dans un travail d'ethnographie, c’est d'aller à la rencontre des gens sur leur terrain d'activité pour y partager une vie quotidienne, tout en établissant des dialogues favorables à la récolte d'informations qui serviront plus tard comme base d'interprétation de ce qu'est la culture Wikipédia. Après cet exercice, il faut ensuite faire part aux lecteurs de ce qu'est l'espace communautaire Wikipédia d'un point de vue à la fois « éthique », le regard de l'anthropologue, mais aussi « [[w:Émique et étique|émique]] » le regard du wikipédien {{harv|Olivier de Sardan|p=105}}. Mais comment remplir cette mission lorsque l’on découvre derrière une encyclopédie en ligne composée actuellement de plus d'un million de pages, trois fois plus de pages réservées à la communauté des contributeurs ? Soit trois millions de pages dont chacune d'entre elles possède une page d'historique permettant d'accéder à chacune des anciennes versions de celle-ci. Une quantité d'informations colossale, potentiellement toutes aussi intéressantes les unes que les autres pour quelqu’un qui cherche à comprendre dans quel type de lieu il a « mis les pieds ». D'un côté une mine d'informations sous forme d'archives en perpétuelle progression, et de l'autre une communauté dont les membres n'hésitent pas, en réponse à mes questions, à me renvoyer vers toutes ces pages, plutôt que de réécrire tout ce qui a déjà été écrit.