Troubles du comportement-Les problemes de comportement

(Redirigé depuis Définition du trouble)

Savoir reconnaître les problèmes de comportement.

durée 5 mn

Objectif :

modifier

Définition du problème de comportement

modifier

Il est important de faire la différence entre les problèmes de comportement et les troubles du comportement.

Un élève ayant des problèmes de comportement va perturber la classe. Par exemple, il se fait remarquer en bavardant et en rigolant fortement. Il va parfois s’opposer à l’adulte et peut devenir impoli. Il ne respecte pas ses camarades et se trouve souvent en conflit avec eux. Il ne respecte pas le matériel... Cependant, face à un rappel à la règle ou la loi ou à des sanctions, il va être capable de se raisonner et de se calmer. Parfois, il aura besoin d’être suivi par le maître G au sein du RASED afin d'apaiser son attitude. Si vous mettez en place les dispositifs proposés dans cette mallette et que son comportement s'améliore nettement, c'est qu'il s'agissait probablement de problèmes de comportement et non de troubles. Les problèmes de comportement peuvent être occasionnels, à un moment dans l'année en particulier (non inscrit dans la durée). Cela peut être dû à un passage difficile, quelque chose l'ayant perturbé dans sa vie, le besoin de tester les limites de l'adulte, une mauvaise fréquentation...

Exemples de problèmes de comportement

modifier

Exemple de Marie :

modifier

Marie était une petite fille de 8 ans qui n'avait pas de soucis particulier en classe jusqu'à une période difficile. Tout a été très rapide et de plus en plus grave. Elle s'est mise à mentir : "La maîtresse a attaché un élève dans la classe avec du scotch". Elle s'est mise à voler et à mentir pour couvrir ses vols. Elle a créé des conflits et fait des histoires dans la classe, même avec moi, la maîtresse :

Je prends un taille crayon dans mon armoire qui était fermée à clé et le prête à un élève. Ce dernier le repose sur sa table. Entre temps, Marie perd son taille-crayon et me le signale. Puis elle me dit que c'est celui posé sur la table de son camarade (c'était celui de la classe que je venais de prêter). Je lui explique que c'est celui de la classe et que je l'ai pris moi-même dans l'armoire. Elle insiste : "C'est mon taille-crayon !" Je lui dis : "Donc tu es en train de me dire que j'ai volé ton taille-crayon, que je l'ai rangé dans l'armoire puis fermé cette armoire à clé. Ensuite, quand ton camarade m'a demandé un taille-crayon, je lui ai donné. C'est ce que tu es en train de me faire comprendre. C'est ce que tu es en train de me dire ?" Elle me répond : "C'est mon taille crayon". Je lui explique que c'est grave d'accuser à tort les gens et que nous aurons une explication avec ses parents. Dix minutes après, elle me dit qu'elle a retrouvé son taille-crayon... qui ne ressemblait pas du tout à celui de la classe...

Après 15 jours de mensonges, accusations, vols, j'ai convoqué les parents en leur expliquant que ce qui se passait devenait grave. Les accusations portées étaient importantes et j'allais finir par déposer une main courante si cela se poursuivait pour me protéger. Mais ce que je leur ai dit, surtout, c'est qu'elle n'était pas comme ça avant et qu'il avait dû y avoir un bouleversement dans sa vie."Rien n'a changé à l'école. Que s'est-il passé chez vous ?" La maman m'a expliqué que son nouveau compagnon venait d'emménager chez elle 15 jours auparavant. Nous avons discuté avec Marie. Elle a pu s'exprimer par rapport à ses angoisses et les choses se sont apaisées.

Exemple de Jess :

modifier

Jess était un petit garçon ayant déjà eu des soucis de comportement en CP. Il est arrivé dans ma classe de CE1 alors qu'une orientation en ULIS avait déjà été présentée à la maman l'année précédente. L'enseignante de CP m'expliquait qu'il était difficile d'adapter le travail car il ne supportait pas de faire des choses différentes de ses camarades.

Il était en grande difficulté scolaire mais était très fier et ne voulait surtout pas que cela se remarque. Il faisait régulièrement des crises de colère dans la classe. Dans ces moments, il donnait des coups de poing dans la table, des coups de pied dans son sac, me provoquait, mettait le bazar dans la classe. Quand je le mettais dans un sas de décompression (endroit de la classe où il ne pourrait frapper personne et se calmer), il mettait parfois des coups de tête contre les murs. Il se bagarrait dans la cour. Ayant travaillé en ITEP l'année précédente, j'avais déjà des solutions à mettre en place dans la classe. J'ai donc mis en place les choses suivantes :

  • J'ai différencié le travail dans la classe mais en donnant le même format de fiche de lecture que les autres et les mêmes consignes (mais l'exercice était différent). J'avais fait 3 niveaux de lecture sur le même principe. La consigne étant similaire pour tous, il n'y avait plus de temps de flottement durant lesquels il aurait pu faire des bêtises. Par ailleurs, une fois le travail attribué, je prenais le groupe d'élèves en difficulté avec moi dans le fond de la classe sur une grande table pour travailler ensemble et le rassurer (il n'est pas le seul à présenter des difficultés, je suis là pour l'aider, nous travaillons tous sur la même fiche avec quelques différences mais ayant été expliquées préalablement à la classe dès le début d'année);
  • J'ai mis en place une classe référente, en cas de forte crise, sur laquelle deux enseignants travaillaient à mi-temps. Cela a permis à la classe de souffler, à moi aussi. Cela lui permettait de redescendre plus vite de ses crises. Cela me permettait de ne pas réagir à chaud lors d'une forte crise et de manière plus posée avec lui à son retour;
  • J'ai mis en place un contrat avec la maman et l'élève;
  • J'ai mis en place le tableau des engagements dans la classe;
  • J'ai mis en place les mots d'encouragements;
  • J'ai rencontré régulièrement la maman (famille monoparentale) pour faire des points, la rassurer, le rassurer et apprécier son évolution et faire état de ses besoins;
  • J'ai contacté le RASED pour une prise en charge.
  • J'ai réglé systématiquement tous les conflits en lui permettant de s'exprimer et de laisser les autres s'exprimer de manière bienveillante, en rappelant les règles et surtout sans décalage dans le temps. Être stricte mais juste, à l'écoute et flexible !

Au fur et à mesure des mois, il a diminué ses crises jusqu'à les arrêter complètement. Il s'est mis au travail et était fier de ses progrès. Il a arrêté de frapper les autres. En cas de conflits dans la cour, il se mettait devant l'élève qui l'avait embêté, poings serrés en attendant que j'intervienne. Grâce à ce climat de confiance, la maman a accepté son orientation en ULIS dans une autre école et lui aussi. A la rentrée suivante, il est revenu à l'école après la classe pour me dire qu'il était heureux dans sa nouvelle classe. J'ai appris qu'il avait enfin appris à lire (dans ma classe c'était encore difficile). C'est un de mes plus beaux souvenirs.

Cet élève avait de gros problèmes de comportement car il était en souffrance à cause de sa relation avec sa maman et de grandes difficultés scolaires. Ce n'était pas des troubles du comportement même si cela y ressemblait.