DMS 2/Authenticité et subjectivité
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MONOGRAPHIE n°33 Authenticité et subjectivité
modifierTout ce que nous éprouvons est du sujet (de notre sujet). Mais il serait faux de croire que tout ce qui est de notre sujet soit nécessairement subjectif dans le sens péjoratif d'arbitraire et d'opinion personnelle ou de conviction illusoire. Pour réduire la polysémie, je réserve donc le sens péjoratif d'arbitraire au signe (subjectif), ce qui me permet de dire que dans ce que nous éprouvons il y a du subjectif mais aussi de l'authentique. Reste à distinguer ce qui en nous est subjectif de ce qui est authentique. Or tout ce qui vient en nous résulte de nos fonctions mentales, il nous suffit donc d'examiner une à une ce qu'elles produisent. Je constate que toutes sont authentiques, car je ne peux pas les juger vraies ou fausses, ni douter de leur existence ou affirmer qu'elles sont illusoires, le songe creux d'une entité étrangère que j'ignore, sans tomber dans le scepticisme stupide d'un nihilisme radical et de son sophisme petitio principii, et sans nier moi-même que je suis (comme nier que l'on est, est un acte d'être, hi hi hi ! ... je vous laisse juger de la valeur de cette proposition). Par contre je (et nous) peux juger de l'authenticité, de la fiabilité, de l'efficacité, de l'éthique et de la beauté de ce quelles produisent, sans remettre en cause qu'elles produisent car c'est un fait non invalidable, et même si le produit est jugé médiocre, il est bien réel. Cet exercice consiste à passer en revue tout ce que vous éprouvez et à distinguer le subjectif de l'authentique. En le faisant moi-même je constate qu'il y a beaucoup d'authentique. Par exemple, vos émotions, votre énergie et même vos rêves (en phase de sommeil) sont authentiques, c'est votre interprétation de ces mêmes rêves qui est subjective. En fait, il n'y a que quatre sources de subjectivité en nous : Le jugement arbitraire 7j, la direction volontaire 7d, le joker 9 et l'analytique 2 (partiellement). Notre subjectivité (au sens péjoratif) n'est liée qu'à nos jugements, nos intentions, nos convictions, nos interprétations et nos représentations. Cela fait déjà beaucoup, j'en conviens, mais nous pouvons en réduire les effets négatifs et tout le reste en nous est fiable.
Les différents niveaux et aspects d’un quale
modifierDans la réalité de sa globalité, un quale, quel qu'il soit est toujours authentique, même s'il exprime une hallucination, un jugement ou un mensonge. Analysez ses différents aspects et constatez y trouver des émergences de vos fonctions mentales et leurs produits. Poursuivez cette analyse dans le souvenir du même quale qui vous permet d'exercer votre concentration 6, votre pouvoir analytique 2 et votre jugement arbitraire 7j, sans transformer le quale initial en quale purement analytique. Remarquez alors que l'aspect subjectif du quale ne concerne qu'une partie des produits de ces fonctions et pas la nature même de vos pouvoirs opératifs, c'est-à-dire que c'est le produit de votre jugement et les représentations dans lesquelles il s'inscrit qui sont subjectifs ainsi que toutes vos interprétations, mais que vos interprétations elles-mêmes sont objectivement les vôtres et telles qu'elles sont. Le produit d'un quale analytique d'un premier quale, comme je vous invite à le faire ici, sera nécessairement subjectif et plus ou moins pertinent et justifié, mais dans le quale initial vous pouvez distinguer des éléments subjectifs, s'il s'en présente, et des éléments objectifs comme son contenant, votre conscience. Et curieusement, quand vous jugez des éléments de subjectifs, vous faites preuve de votre objectivité.
Objectif du sujet et subjectif du sujet
modifierSi, en tant que dualistes, nous admettons comme Albert Einstein, l’existence d’un univers physique extra-personnel, nous n’avons de cet univers qu’une représentation scientifique imaginaire validé par des protocoles, et des images sensorielles intra-personnelles de notre sujet, qui sont des qualia de percepts sensoriels physiques. Dans un quale il y a toujours un contenant et un contenu, le contenant c’est l’émergence des fonctions mentales qui, par leurs pouvoirs opératifs, crée le quale, le contenu c’est l’objet, le produit inerte du quale. Le contenant d’un quale ne peut pas être mis en doute, son contenu, si ! Car il peut être à la fois tangible et illusoire. Dans le cas d’un quale sensoriel, son contenant est notre conscience (sans entrer dans les détails des autres fonctions mentales qui y participent, en particulier la motrice et l’analytique), son contenu est une image qui peut être une hallucination, donc illusoire. C’est notre analytique qui distingue les deux et peut nous prévenir : « Désolé, il y a eu un bug système, cette image est hallucinatoire ». Le contenu d’un quale sensoriel, hors défauts et altérations biologiques de nos sens, est une création structurée relativement fiable de notre fonction analytique, automatique donc objective, qui nous offre une image d’un certain niveau de perception de la réalité du monde physique qui nous entoure. Sans être cette réalité même, cette image est cohérente avec l’univers physique extra-personnel dont elle est une conséquence, c’est ce que nous prouve le fait que grâce à elle, nous pouvons agir habilement dans cet univers et en exploiter les ressources. Donc si nous ne vivons et n’éprouvons que des qualia, ces expériences pures immédiates de notre sujet, dont la réalité est tangible jusque dans ses infimes détails, nous (notre analytique) devons distinguer dans un quale, la réalité objective de notre sujet de la réalité subjective de notre sujet. Le contenant d’un quale est toujours objectif, qu’il soit conscience, concentration, analyse, désir ou jugement, et souvent un peu de tout à la fois, ce sont les opérateurs du quale, sans lesquels il n’existerait pas. Le contenu d’un quale possède quand à lui des propriétés objectives et des subjectives. Par exemple : l’intensité, les couleurs, les saveurs, le flou ou la netteté du sens, sont des propriétés objectives du contenu du quale. Le contenu d’un quale peut être totalement objectif, c’est le cas des qualia d’un rêve, d’une expérience mentale quelconque, en l’absence de tout jugement, de toute représentation, de toute conceptualisation, de toute projection volontaire. C’est quand nos opérateurs interviennent au second degré pour porter des jugements, des analyses, des représentations, des croyances et des convictions sur ce que formellement nous ignorons, que les contenus de ces qualia sont subjectifs. Ainsi, si les contenus des qualia d’un rêve sont objectifs, les contenus des qualia de(s) l’interprétation(s) du même rêve sont subjectifs. En pensée holistique infralingue, les choses sont plus simples, car tous nos opérateurs y sont des émergences créatrices que notre langage devrait exprimer par des verbes à l’infinitif, mais qui lui manquent. Ainsi, consciencer, éprouver, analyser, abstraire, juger, foire, examiner, rassembler, rejeter, désirer, choisir et décider, etc., sont les contenants objectifs de nos qualia, alors que les éléments et les plages de sens de notre champ sémantique sont des contenus objectifs ou subjectifs de ces qualia. Mais arrêtons là ce discours, empêtré des règles d’une syntaxe et d’une grammaire, qui ne lui permettent pas de s’exprimer très clairement.