Géométrie affine/Exercices/Sous-espaces affines
Exercice 1-1
modifierOn note et . Montrer que est un sous-espace affine de .
avec et , donc .
Exercice 1-2
modifierSoient un ensemble non vide, un élément de , et un scalaire. Montrer que l'ensemble est un sous-espace affine de l'espace affine des fonctions de dans .
Notons la direction de l'espace affine . Soit (par exemple l'application constante ) et soit (sous-espace vectoriel de , comme noyau de la forme linéaire ). Alors, .
Montrer que l'ensemble est un sous-espace affine de . En déterminer un point et la direction.
L'application appartient à , et l'ensemble est l'ensemble des fonctions -périodiques. C'est un sous-espace vectoriel de (comme noyau de l'application linéaire de dans lui-même qui, à toute fonction , associe la fonction différence entre et sa translatée de ) donc est un sous-espace affine de , de direction .
Exercice 1-3
modifierSoit un espace affine réel de dimension , muni d’un repère cartésien . Soient :
- les points ;
- les droites ;
- les plans .
- Donner une équation cartésienne de .
- Déterminer une représentation paramétrique de .
- Donner une équation cartésienne du plan contenant , et .
- Déterminer l'intersection .
- Donner une équation cartésienne du plan contenant et parallèle à .
- Déterminer .
- Déterminer l'intersection de avec la droite .
- Donner une représentation paramétrique de la droite passant par , parallèle à et coupant .
- Donner une équation cartésienne du plan passant par et contenant .
-
donc une équation cartésienne de est . - donc une représentation paramétrique de la droite est : .
- donc une équation cartésienne du plan est : .
- donc le point de l'intersection a pour coordonnées .
-
donc une équation cartésienne du plan contenant et parallèle à est . - Utilisons les questions 1 et 2. donc le point de est .
- Une représentation paramétrique de la droite est : .
donc le point d'intersection de avec est . - Cherchons d'abord le point de tel que soit parallèle à .
.
Une représentation paramétrique de la droite est . - Un plan d'équation contient si et seulement si , et contient si et seulement si .
.
Le plan passant par et contenant a donc pour équation cartésienne : .
Exercice 1-4
modifier- Montrer que dans , deux droites affines soit sont parallèles, soit se coupent en un unique point.
- Que se passe-t-il dans ?
- Dans , deux droites affines non parallèles sont supplémentaires donc (cf. cours) se coupent en un unique point.
- Dans , une troisième possibilité est que les deux droites soient non coplanaires. Exemple : et .
Exercice 1-5
modifierUn parallélogramme est un quadrilatère tel que . Montrer que les trois propriétés suivantes sont équivalentes.
- est un parallélogramme ;
- est un parallélogramme ;
- les diagonales et se coupent en leurs milieux.
: si alors .
: si alors, en notant le milieu de : donc est aussi le milieu de .
: si et ont même milieu alors .
Autre méthode :
: comme ci-dessus donc réciproquement, si est un parallélogramme alors aussi.
: soit la symétrie par rapport au milieu de . Alors, , donc .
Exercice 1-6
modifierSoient un espace affine, un sous-espace affine de , et un hyperplan affine.
Montrer que l'une des deux assertions suivantes est vérifiée :
- ;
- est un sous-espace affine de dimension .
Si , alors . Soient alors et . Il y a une identité vectorielle et donc . L'espace est alors et sa dimension est :
Exercice 1-7
modifierSoit un espace affine de dimension , d'espace vectoriel directeur .
- Soit une application affine non constante de dans . Montrer que est surjective. Montrer que est un hyperplan affine de . Réciproquement, montrer que tout hyperplan affine de est de cette forme.
-
- Dans , montrer que pour , tout sous-espace vectoriel de dimension est intersection de hyperplans vectoriels.
- En déduire que tout sous-espace affine de de dimension est de la forme pour une famille d'applications affines , c'est-à-dire est intersection de hyperplans affines.
- Montrer que dans ce cas, l'application affine produit est surjective.
- Réciproquement, montrer que si sont des fonctions affines telles que l'application affine produit est surjective, alors l'intersection est un sous-espace affine de dimension (on pourra procéder par récurrence sur , et utiliser l'exercice précédent).
Soient et deux points tels que . Alors, pour tout , on trouve , ce qui est une paramétrisation de . Donc est surjective.
Soit le noyau de l'application linéaire associée à . C'est un hyperplan de . L'ensemble est un sous-espace affine dirigé par .
Tout hyperplan affine admet un hyperplan directeur . On choisit une forme linéaire qui admette pour noyau. Soit alors un point de , tout point de s'écrit de manière unique , et l'on définit l'application affine : dont on vérifie facilement qu'elle répond au problème.
Dans un espace vectoriel de dimension , tout sous-espace vectoriel de dimension est intersection des noyaux de formes linéaires. Elles peuvent être obtenues par exemple de la façon suivante : on fixe un supplémentaire de dans , on choisit une base de adaptée à cette décomposition ; on considère la base duale associée, et la famille de formes linéaires convient.
Soit un sous-espace affine de de dimension . Sa direction est d'après ce qui précède, avec . On conclut comme précédemment en prenant .
L'application produit des est bien une application affine. Son image est un sous-espace affine de . Le noyau de l'application linéaire associée est . Par dimension, on obtient la surjectivité de l'application linéaire associée, donc de l'application affine.
Pour la réciproque, on procède par exemple par récurrence : le cas est traité ; supposons que l'assertion est vraie pour un certain . Soient fonctions affines telles que l'application produit soit surjective (sur ). Alors l'application produit sur les premières est aussi surjective (sur ). On note le sous-espace affine ; il est de dimension par hypothèse de récurrence. Sa direction n'est pas incluse dans (car sinon le noyau de contiendrait , serait donc de dimension au moins , et le rang de l'application serait au plus ). On conclut avec l'exercice précédent.
Exercice 1-8
modifierSoient un espace affine de dimension et hyperplans affines tels que l'intersection des espaces vectoriels directeurs soit réduite au vecteur nul. Notons des fonctions affines telles que .
- Montrer que l'application linéaire produit est injective. En déduire que la famille engendre l'espace des formes linéaires sur (les relations de colinéarité de cette famille s'identifient à l'orthogonal de dans muni du produit scalaire canonique).
-
- Justifier qu'on peut supposer que la sous-famille est une base.
- Montrer que l'intersection est réduite à un point (on pourra utiliser l'exercice précédent).
- Montrer que les trois assertions suivantes sont équivalentes :
- ;
- la famille de fonctions affines est liée ;
- pour tout repère affine , la matrice n'est pas inversible.
- L'application linéaire produit est injective de dans , donc de rang . Toute relation de colinéarité s'identifie au vecteur des coefficients , et induit pour tout la relation d'orthogonalité : . L'espace de ces relations de colinéarité est donc de dimension 1, en tant qu'orthogonal d'un sous-espace de dimension dans un espace de dimension . On en déduit que l'espace engendré par les a pour dimension , et donc la conclusion.
-
- De toute famille génératrice on peut extraire une sous-famille génératrice minimale ; cela justifie l'hypothèse.
- Le second point est un cas particulier de la dernière question de l'exercice précédent.
-
- : on suppose donc , et l'on se donne une expression . Alors pour tout point , , ce qui montre que la famille est liée.
- : il n'y a pas de dépendance linéaire non triviale dans ; il n'y en a donc a fortiori pas dans . On peut donc supposer qu'on a une relation de la forme . Le point est alors clairement dans .
- est clair : une relation de dépendance linéaire entre les fournit une relation de dépendance linéaire entre les colonnes de la matrice et réciproquement (car on a un repère).
Exercice 1-9
modifierSoit un espace affine de dimension . Soit des droites toutes parallèles ( un vecteur directeur). Montrer que les trois propositions suivantes sont équivalentes (on parlera de droites parallèles en configuration générique) :
- pour , tout -uplet de ces droites engendre un sous-espace de de dimension ;
- le sous-espace affine engendré par est tout entier.
- pour tout choix de , pour toute donnée de points ( ), en posant , est un repère affine de .
est évident.
. Le sous-espace affine engendré par ces droites est aussi le sous-espace affine engendré par les points ainsi donnés : une inclusion est évidente, l'autre provient facilement du paramétrage . Le -uplet de points engendre ; c'est donc un repère affine.
. La donnée d'un -uplet de droites revient à extraire une famille de points d'un repère affine ; ces points engendrent donc un espace affine de dimension .
Exercice 1-10
modifierSoient un espace affine dirigé par un espace vectoriel réel , une partie de , et un s.e.v. de .
a) Démontrer que (i),(ii),(iii),(iv) sont équivalents et impliquent (v) :
- i) et ;
- ii) est un sous-espace affine de de direction (c'est-à-dire — rappel — ) ;
- iii) ;
- iv) et ;
- v) .
b) Déduire de (a) une méthode pour prouver qu'une partie donnée de est ou n'est pas un sous-espace affine. Appliquer cette méthode pour prouver que tout singleton de est un sous-espace affine.
c) Montrer par un contre-exemple que (v) ne suffit pas pour que soit un sous-espace affine.
a)
- : immédiat.
- : si alors .
- : supposons que . Alors cet ensemble est non vide (contenant au moins le vecteur nul) donc est non vide. Soit (quelconque donc non nécessairement égal à ), alors donc (car est un s.e.v.).
- : pour tout , si alors .
- : d'après la boucle d'implications ci-dessus, (i),(ii),(iii),(iv) sont équivalents.
- : si et alors .
b)
- donc pour prouver que est un s.e.a. de , il suffit de choisir un point de et de montrer que est un s.e.v. de .
- donc pour prouver que n'est pas un s.e.a. de , il suffit (si ) de choisir un point de et de montrer que n'est pas un s.e.v. de .
- Soit , posons et prouvons que est un s.e.a. de : et est un s.e.v. de .
c) Il suffit de prendre pour une demi-droite affine et pour la droite vectorielle associée, par exemple dans vérifie (v) puisque est un s.e.v. de , et pourtant ne vérifie pas (iv) puisque pour on a et l'ensemble n'est pas un s.e.v. de .