Khmer/Initiation/Historique

Début de la boite de navigation du chapitre

Suivant les sources, on distingue entre trois et cinq périodes dans l’histoire de la langue khmère.

Historique
Icône de la faculté
Chapitre no 2
Leçon : Initiation à la langue khmère
Chap. préc. :Généralités
Chap. suiv. :Langue parlée
fin de la boite de navigation du chapitre
En raison de limitations techniques, la typographie souhaitable du titre, « Initiation à la langue khmère : Historique
Khmer/Initiation/Historique
 », n'a pu être restituée correctement ci-dessus.

Le khmer ancien

modifier

Avant le VIIe siècle, le khmer tel qu’il s’était construit à partir de la langue proto môn khmère est peu connu ; les seules traces sont quelques termes et phrases retrouvés au hasard de textes sanscrits de l’époque. C’est aussi à partir du IIIe siècle, probablement sous l’influence des marchands indiens, que la langue a emprunté de nombreux termes au sanscrit.

Le khmer préangkorien

modifier

La période préangkorienne, confondue par plusieurs sources avec la précédente, débute très précisément en 611 de notre ère, date à laquelle aurait été rédigée l’inscription K.600 retrouvée à Angkor Borey, dans la province cambodgienne de Takeo et qui serait la plus ancienne connue en langue khmère[1].

D’autres inscriptions certainement plus anciennes existent, mais elles ne sont pas datées.

Les sources sur cette période restent néanmoins très éparses.

Le khmer angkorien

modifier

Le khmer angkorien, parfois rattaché aux deux périodes précédentes, est, comme son nom l’indique, le langage utilisé par l’administration de l’empire khmer, du IXe siècle à son déclin vers le XIIIe siècle. Il est attesté par de nombreuses inscriptions sur les temples et a fait l’objet d'études, menées par des chercheurs tels que Saveros Pou, Phillip Jenner ou Heinz Jürgen Pinnow.

Le khmer moyen

modifier

Avec la décadence de l’empire khmer, la langue perd de sa structure et connait de profonds changements en termes de morphologie, phonologie et de lexicologie. Dans le même temps, elle emprunte de nombreux termes aux voisins siamois, cham, lao, et dans une moindre mesure, annamite.

À partir du XVe siècle, avec le développement du bouddhisme, la langue s’enrichit également de mots pâlis. Ces modifications feront qu’il ne sera pas possible pour une personne maîtrisant le khmer moyen, de comprendre le khmer ancien.

Durant cette période, les inscriptions se font plus rares et le sanscrit disparait.

Le khmer moderne

modifier
 
Statue de cire de Chuon Nath, au village culturel cambodgien de Siem Reap

Le khmer tel que parlé de nos jours ne surgissait qu’au début du XIXe siècle ; son apparition précède de peu celle du « protectorat » français sur le Cambodge, qui changera les règles du jeu ; la langue de la nouvelle puissance tutélaire devenait celle de l’aristocratie et de l’intelligentsia cambodgiennes.

C’est aussi dans cette période que la langue khmère s’enrichit de nombreux termes français, notamment dans les domaines techniques, administratifs et médical.

Toutefois, l’écriture n’était alors pas standardisée et il n’était pas rare de voir dans un ouvrage un mot orthographié de plusieurs manières différentes suivant le passage.

Une ordonnance royale de 1915 chargea l’institut bouddhique de Phnom Penh de combler cette lacune par l’édition d’un dictionnaire cambodgien dont la première édition paraîtra en 1938 (1er tome) et 1943 (2e tome).

À la fin des années 1960, plusieurs lettrés, conduits par un moine du nom de Chuon Nath entreprirent, au sein d’un « comité de khmérisation de l’enseignement », de remplacer les termes d’origines étrangères ou venant de la langue proto mon khmère par d’autres ayant des racines khmères, pâlies ou sanscrites.

Depuis la fin du XXe siècle l’émergence de nouvelles technologies amenèrent de nouveaux mots d’origine thaïe, vietnamienne ou anglaise.

Enfin, en 2005, l’académie royale du Cambodge publiait un dictionnaire largement inspiré de la dernière édition de celui de l’Institut bouddhique, publié en 1967-1968.

Sources

modifier
  1. Les serments de Strasbourg, prononcés par Charles le Chauve et Louis le germanique et qui comportent le plus ancien texte connu en langue romane, datent du 14 février 842.