Mallette pedagogique Enfants Intellectuellement Precoces-Reperer l EIP-Le domaine relationnel

En plus des caractéristiques cognitives, l’EIP présente aussi des particularités socio-affectives (Siaud-Facchin). On peut citer :

  • l’hypersensibilité, avec une surréaction à des situations, comparé aux enfants dans la norme, car il a dû mal à gérer ses émotions.
  • l’hyperesthésie, c’est-à-dire l’exacerbation des sens.
  • une grande sensibilité aux émotions des autres (empathie), car il les ressent
  • un sentiment d’injustice facilement ressenti et un besoin de vérité.
  • une anxiété, voire une angoisse, de par le décalage avec les autres élèves, et l’illusion de la pensée commune (l’EIP ne comprend pas que les autres ne fonctionnent pas comme lui) mais aussi de ne pas savoir tout exactement (besoin de précision);
  • une coopération pas toujours facile du fait de ce décalage, l’EIP préférant souvent travailler seul (mode et vitesse de travail différents) que d'être incompris dans un groupe.
Temps de lecture : 2mn30s

L’importance des émotions dans le quotidien de l’EIP peut interférer au niveau des tâches cognitives. La qualité du lien affectif avec l’enseignant sera particulièrement importante pour lui et il recherchera un rapport d’estime réciproque.

    Hypersensibilité

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L’EIP est une enfant d’une très grande sensibilité et d’une émotivité forte. Il prend les émotions et les informations de tout ce qui l’entoure, de tout son environnement (les personnes, les aspects climatiques, les informations TV radio,…)

On les qualifie, à tort, d’immature : c’est en fait une gestion incessante quotidienne entre toutes ses émotions, les siennes et celles des autres qui se déversent sur lui.

L’EIP a besoin d’être souvent rassuré tout au long de la journée. Il a besoin du regard de l’enseignant, d’un sourire, de sa main posé sur son épaule, qui va l’apaiser et le rassurer.

Cette hypersensibilité joue sur son implication dans les matières scolaires : s'il n’aime pas la matière, il ne peut pas s’y investir…

Cette hypersensibilité émotionnelle caractérise la personne intellectuellement précoce toute sa vie.

 

  Hyperesthésie

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Les enfants précoces, de par leur hypersensibilité, développent aussi une hyperesthésie.

Leurs 5 sens sont hypersensibles :

  • les odeurs peuvent les déranger (parfois à en vomir).
  • trop de lumière leur donne mal à la tête.
  • à la cantine, ils n’aiment pas un aliment car son goût est « trop fort ».
  • et ce que l’on relève le plus, c’est la sensibilité au bruit.

Un EIP est souvent sensible au bruit, cela le rend fatigable et irritable, il a mal à la tête, se sent fatigué, ne se concentre plus, se replie sur lui-même.

Il peut avoir une hyperacousie et si l'enseignant a des doutes, il convient d’en informer les parents pour qu'ils puissent voir un ORL et que l’enfant puisse bénéficier de bouchons diminuant les décibels. 

Jeanne Siaud Facchin l’explique ainsi : « Un enfant précoce voit ce que les autres ne voient pas, entend ce que les autres n’entendront jamais, perçoit ce qui est pourtant imperceptible. Et ce n’est pas uniquement une façon de parler, car il a été démontré que cet enfant dispose de capacités sensorielles au-dessus de la normale. Tous ses sens participent activement à sa façon de comprendre et d’être au monde. » 

Justice

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L’EIP ne supporte pas l’injustice : il cherche l'équité dans les jeux, les notes, dans les remarques, les punitions…

Il est toujours en recherche d’explication véritable des choses, il aime la précision (Ex : Un trait dans un dessin ne convient pas tant qu’il n’est pas bien droit ou il va se focaliser sur la précision de la lettre majuscule écrite en boucle). Il aime et recherche l’exactitude (quand on lui demande l’heure, il la donne à la seconde près).

L’injustice peut le mettre dans un état incompréhensible pour ses camarades ou les enseignants car sa réaction sera plus forte que ce qui est attendu.