Milieu de partie au jeu d'échecs/Bon ou mauvais fou
Nous allons étudier dans ce chapitre plus en détail la valeur combative d'un fou[1].
Définition de la notion de bon ou mauvais fou
modifierNous savons que la théorie accorde, en général, autant de valeur combative à un cavalier qu’à un fou (soit trois points). Le cavalier et le fou ont chacun un handicap que l’on considère, en moyenne, comme équivalent. Le cavalier est une pièce à faible portée et il lui faut, souvent, plusieurs coups pour aller d'un point à un autre. Le fou ne peut atteindre que les cases de l'échiquier de même couleur que la couleur de celle où il se trouvait au départ. Si le handicap du cavalier est en général constant, il n'en va pas de même du handicap du fou. En effet, supposons qu'un fou soit sur les cases blanches. Si les cases blanches de l'échiquier sont plus encombrées par des pièces et des pions que les cases noires, on imagine facilement que le fou aurait plus de mal à se déplacer que si c’était l'inverse. En fait, ce qui est le plus gênant pour un fou, c’est que les pions de son propre camp soient sur des cases de couleurs identiques à celles qu’il occupe. On qualifiera donc de mauvais fou, un fou qui, dans ses déplacements, est gêné par les pions de son propre camp.
Par exemple, observons les deux positions suivantes :
Dans la position 1, le fou en d7 peut être qualifié de mauvais, car sa marche est totalement obstruée par la position des pions noirs. Mais en plus, on constate que les noirs ne peuvent pas remédier facilement à la situation. Le pion noir, en f5, ne peut pas avancer, car il est bloqué par le pion blanc en f4. Les pions noirs en d5 et c6 sont bloqués par le pion blanc en d4. Une échappatoire du fou noir en allant sur la case e8 puis sur la case h5 est compromise par la présence de la dame-blanche en d1 et du cavalier blanc en g3.
Dans la position 2, le fou blanc en d2 peut être qualifié de mauvais, car il est bloqué par le pion blanc en b4 qui pourra difficilement avancer, par le pion blanc en d4 et par les pions noirs en f4 et g5.
Références
modifier- ↑ Dr Max Euwe : Les échecs, jugement et plan. Payot, Paris (ed.1966) chapitre 4.