Milieu de partie au jeu d'échecs/Cases fortes
Nous abordons dans ce chapitre la notion de case forte[1].
Définition d'une case forte
modifierNous définirons une case forte par les quatre conditions suivantes :
- Elle doit être proche des lignes adverses (ou même dans les lignes adverses).
- Elle est hors d'atteinte des pions adverses (si l’on y met une pièce, l'adversaire ne pourra pas la menacer avec un pion)
- L'adversaire ne peut pas l'atteindre facilement avec un fou ou un cavalier.
- On peut l'occuper avec une pièce.
Par exemple, observons les deux positions suivantes :
Dans la position 1, on peut dire que la case c4 est une case forte pour les noirs. Elle est proche des lignes adverses. Les pions blancs ne peuvent pas l'atteindre. Les blancs ne peuvent pas l'atteindre facilement avec un fou ou un cavalier pour y faire un échange dans le cas où les noirs y mettraient une pièce. Et enfin, les noirs peuvent l'occuper, soit avec le cavalier qui se trouve en d6, soit avec le fou qui se trouve en b5.
Dans la position 2, c’est la case d6 qui est une case forte pour les blancs. Elle est très proche des lignes adverses. Les pions noirs ne peuvent pas l'atteindre. C'est une case noire alors que le fou noir contrôle les cases blanches. Il faudrait quatre coups au cavalier noir pour l'atteindre (a6-c7-e8-d6). Les blancs peuvent y mettre de façon durable le cavalier se trouvant en b5.
Stratégie
modifierPour vraiment représenter un avantage, il faut que la case forte serve à quelque chose. Dans la position 2, par exemple, la case forte sera d'autant plus importante pour les blancs qu’ils ont aussi une majorité de pions sur l'aile dame. On peut donc penser que la présence d'un cavalier ou d'un fou en d6 devrait faciliter la promotion de l'un des trois pions formant la majorité.
Dans la position 1, l'utilité, pour les noirs, de la case forte en c4 est moins évidente. Toutefois, on peut penser que la présence d'un cavalier ou d'un fou en c4 devrait constituer une sérieuse épine dans le pied pour les blancs.
Références
modifier- ↑ Dr Max Euwe : Les échecs, jugement et plan. Payot, Paris (ed.1966) chapitre 8.