Analyse des Logiques Subjectives/La notion de "Parler"

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La notion de "Parler"
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Chapitre no 7
Leçon : Analyse des Logiques Subjectives
Chap. préc. :La notion de Point-de-vue (suite)
Chap. suiv. :La notion de "Parler" (suite)
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Définition de la notion de Parler (au sens de l'A.L.S.)

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Un Parler est l'extension, à l'échelle d'une vie, de la notion de Point-de-vue, cette notion de "Parler" recoupant la notion empirique de "personnalité" et la notion psychanalytique d'"identification" : chacun joue sa biographie (considérée dans sa texture verbale) comme un acteur interprète le texte de la pièce qu'il joue…

Parole et comportement : non seulement ce dialecte qu'est chaque Parler affiche les choix lexicaux de ses locuteurs lorsqu'ils s'expriment, mais il sous-tend leurs actions et comportements, ce que nous avons exprimé par la phrase "chacun joue sa biographie (considérée dans sa texture verbale) comme un acteur interprète le texte de la pièce qu'il joue". L'acteur sur scène ne fait pas que dire ses répliques comme on réciterait une poésie, il AGIT, et l'ensemble de ses actes - son comportement - est la traduction en mimiques, gestuelle et actions du texte de son rôle, qui en donne la clé. Chaque parler résulte ainsi en une mise en actes des significations qu'il véhicule.

Les quatre principaux Parlers

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Les Parlers, ces "sous-langues subjectives" qui s'entendent dans le discours quotidien comme autant de "dialectes" chez des locuteurs parlant pourtant la même langue (ici le français), recombinent dans le temps (de l’adolescence à la fin de la vie) les Points-de-vue 'I' (Introverti) et 'E' (Extraverti), ce qui aboutit à :

  • Un Parler « conservateur » (I → I), correspondant à la personnalité obsessionnelle : « Introverti incorruptible », nostalgique du Paradis perdu, qui commence “I” et finit “I”.
  • Un Parler « changement/destruction » (E → E), correspondant à la personnalité hystérique : « Extraverti incorrigible », tenté par l'Enfer, qui commence “E” et finit “E”.
  • Un Parler « du progrès » ou « constructeur » (E → I), sans équivalent séméiologique : « Extraverti repenti », transitant par le Purgatoire, qui commence “E” et finit “I”.
  • Un Parler « hésitant » (I ou E, abréviation de I → E → I → E ...), en gros la personnalité phobique : « éternel indécis », oscillant toute sa vie entre “E” et “I”.

Une astuce mnémotechnique simple :
DEUX FOIS DEUX ÉGALE... QUATRE
Cette fois le compte y est : combinaison TEMPORELLE de deux points de vue avec :

  • commencement "I" et fin "I" : Parler "conservateur" (I → I)
    • cliniquement : profil "obsessionnel"
  • commencement "E" et fin "E" : Parler "changement/destruction" (E → E)
    • cliniquement : profil "hystérique"
  • commencement "E" et fin "I" : Parler "constructeur" (E → I)"
    • cliniquement : "névrose d'ambition" (arrivistes et parvenus)
  • ... mais attention : la quatrième combinaison (commencement "E" et fin "I") n'est pas observée telle quelle (explication subtile, qui ne pourra être donnée qu'ultérieurement... À la place on trouve l'oscillation I → E → I → E, notée en abrégé I ou E : Parler "hésitant"
    • cliniquement : profil "phobique"

Les Combinaisons de Parlers

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  • Il existe un Parler « E → I raté » où le locuteur, au lieu de réussir le passage à la seconde phase, échoue (ou même meurt) au moment d'achever le chef-d’œuvre qui rachète son errance antérieure.
  • Les représentants du Parler « hésitant » peuvent "pencher" du côté du Parler I → I ou bien du Parler E → E : face à une situation angoissante, les premiers (Parler « attentiste »)Parler « attentiste ») se tiendront sur leurs gardes, les seconds (Parler « entreprenant ») fonceront quand même, tels des chevaliers « avec peur et reproche » ! Ces dénominations sont empruntées à Bernard Cathelat et son Socio-Styles-Système[1][2].
  • Il y a souvent chevauchement et/ou succession entre le parler I ou E et le parler E→I : à ce mélange particulier de doute sceptique et d'ambition constructive, nous avons choisi de donner le nom deParler « Montaigne », bien illustré par les écrits de ce philosophe.

L'existence de ces combinaisons (qui seront exposées en détail dans un chapitre intitulé "Les dix parlers de l'A.L.S.") montre bien au lecteur qui nous suspecterait de schématisme :

  • que la liste actuelle des possibilités n’est pas limitative puisqu'il existe déjà en fait, pour l'A.L.S., dix Parlers qui seront présentés en détail dans quelques leçons.
  • que cette liste se constitue de façon tâtonnante, sur le terrain, avant de se chercher une explication théorique : elle peut, si besoin est, s’enrichir de nouvelles combinaisons,
  • que l'adéquation à l’observation est toujours préférée à la combinatoire "aveugle" : à l'expérience, toutes les combinaisons ne se retrouvent pas forcément (un Parler "E→I" notamment ne nous semble pas devoir être retenu, point qui sera expliqué ultérieurement).

[ Nous l'annoncions précédemment en ces termes : « Que l'on se rassure ! Si jusqu'à présent "tout" (Séries,Valeurs, Points-de-vue) allait par deux − et ceci recevra une explication, hé bien au niveau de ces combinaisons de Points-de-vue que sont les Parlers on atteindra le chiffre de dix, éventail donc nettement plus conséquent que les oppositions binaires que nous avons rencontrées jusqu'ici... » ]

Comment se fait le "diagnostic" des Parlers ?

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La définition des Parlers indique que ce sont des recombinaisons DANS LE TEMPS (de l’adolescence à la fin de la vie) des deux Points-de-vue 'I' et 'E'. Par conséquent il faut au moins deux textes pris à des moments différents et suffisamment éloignés dans la biographie d'un locuteur donné pour pouvoir faire un diagnostic de Parler.

Dans le Parler "constructeur", le changement de Point-de-vue se fait dans la décennie de la trentaine. Pour pouvoir diagnostiquer ce Parler, il faut donc pouvoir comparer un texte produit entre 15 et 30 ans et un texte produit à partir de 40 ans.

Nous recommandons de choisir ces deux périodes pour tout diagnostic de Parler : ainsi, pour le Parler "conservateur" et le Parler "changement/destruction", on n'observera pas de changement de Point-de-vue, tandis que pour le Parler "constructeur" ce changement sera clairement constatable entre les deux périodes observées (voir notamment, dans un chapitre ultérieur, l'exemple développé du poète Louis Aragon).

En revanche, pour le Parler "hésitant", le diagnostic pourra se faire au départ dans des textes relativement proches dans le temps, avec deux cas de figure

  • L'oscillation entre les deux Points-de-vue peut être de période très brève, et pourra donc être constatée au sein d'un seul texte (voir plus bas l'exemple de l'écrivain Albert Camus) ; mais il faudra cependant confirmer cette observation par un texte éloigné dans le temps pour voir s'il ne s'agit pas du Parler "Montaigne" - en chemin depuis son pôle "hésitant" vers son pôle "constructeur".
  • L'oscillation entre les deux Points-de-vue peut-être de période plus longue : quelques heures, un jour, une semaine, un mois... et pour pouvoir la constater il faudra alors se pencher sur un autre texte prélevé dans cet intervalle de temps.

Exemples pour les quatre principaux Parlers

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Parler conservateur

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Parler changement/destruction

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Parler constructeur

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Parler hésitant

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Notes et références

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  1. Bernard Cathelat, « Le Socio-Styles-Système : Une intelligence systémique du citoyen-consommateur-audience pour s'adapter et anticiper », Décisions Marketing, vol. 2, 1994-05-01, p. 63 [texte intégral lien DOI (pages consultées le 2023-05-10)]
  2. « Sociostyle », dans Wikipédia, (lire en ligne)