Autisme TDC La punition et ses considerations ethiques

Présentation de la punition modifier

L’experte définit la punition dans la terminologie ABA. Elle explique ici comment cette procédure peut amener à un comportement à être moins fréquent.

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La punition modifier

Procédure qui amène un comportement à devenir moins fréquent.

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La punition négative modifier

Mise à l’écart modifier

Temps de visionnage : 24 min

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L’experte présente ici une première forme de punition négative. Elle donne premièrement une définition. Elle propose également quelques pistes pour pouvoir l’appliquer avec efficacité.

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Mise à l’écart du renforcement (time out) : modifier
  • Retrait de la possibilité de gagner du renforcement ou perte de l’accès à des renforçateurs pour un temps donné de manière contingente à l’émission du CD ;
  • Mise à l’écart ≠ mise au coin ;
  • Plus le "time-in" est renforçant, plus le "time-out" a de chances d’être efficace!
  • 2 types
    • Avec exclusion : la personne est retirée de l’environnement pour un temps défini suite au CD ;
    • Sans exclusion : l’accès au renforcement est perdu, mais la personne reste dans l’environnement.
  • Le 2nd est habituellement recommandé car le moins restrictif.
Mise à l’écart sans exclusion – applications modifier
  • Ignorer de manière planifiée (demande la coopération du groupe, ex : en classe) ;
  • Retrait de renforçateurs spécifiques (ex : arrêt télé si main dans le pantalon) ;
  • Observation contingente : continue à voir, mais pas d’accès
  • 3 possibilités
    • Dans une pièce dédiée sans renforcement (sécurisée, /!\ pas fermée à clef)
      • Points positifs → Peu de chances d’avoir du renforcement et risques d’agressions mineurs ;
      • Points négatifs → Opposition possible pour y aller, autostimulations, voir automutilations possibles, perte de temps d’enseignement et mauvaise image dans l’imaginaire collectif …
    • Dans la classe avec cloison
      • Vue sur l’activité coupée, mais contact avec les enseignements ;
      • Peut être vu comme discriminant.
    • Dans le couloir
      • Répandu dans les écoles, mais peu recommandé ;
      • Multiples sources de renforcement possibles ;
      • Surveillance difficile.
Mise à l’écart – considérations modifier
  • Application facile ;
  • Le faire de manière individuelle, non gênante ;
  • Mise à l’écart sans exclusion bien acceptée ;
  • Suppression rapide du comportement (en général, plus rapide qu'extinction) ;
  • A combiner avec DR ;
  • S’assurer que la politique d’établissement le permet.
Mise à l’écart – appliquer avec efficacité modifier
  • Environnement "time-in" riche ;
  • Définir les CD qui conduisent à la mise à l’écart, en informer l’élève, s’y tenir ;
  • Durée initiale brève : 2-10 min, jamais au-delà de 15 min
    • Sinon, la personne trouve des sources de renforcement ;
    • Développement de la tolérance aux longues durées ;
    • Retrait des situations éducatives.
  • Définir le critère de sortie du "time-out" – décompte du  temps à partir du moment où la personne est calme ;
  • Accord des parents, protocole clair ;
  • APPLIQUER DE MANIÈRE SYSTEMATIQUE ;
  • Résultats rapides, sinon, arrêt ;
  • Retour de "time-out" : renforcement rapide.

Coût de la réponse modifier

Temps de visionnage : 15 min

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L’experte présente ici une deuxième forme de punition négative. Elle donne premièrement une définition. Elle explique également comment appliquer le coût de la réponse avec efficacité.

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Le coût de la réponse modifier
  • La personne perd une quantité de renforcement spécifique suite au CD ;
    • Ex : minutes de récré, bons points, billes, …
  • Points positifs
    • Evite la confrontation ;
    • Effet assez rapide (2-3 sessions) ;
    • Utilisable dans une variété de contextes.
  • Points négatifs
    • L’attention se focalise sur le CD ;
    • A combiner avec DR ;
    • Comme pour toute punition, réaction émotionnelle possible.
Le coût de la réponse - appliquer avec efficacité modifier
  • Définir clairement
    • Le comportement cible ;
    • Quelle quantité de « contravention » correspond à quels CD.
  • Si la personne refuse de rendre ce qu’elle a perdu
    • Pénalité supplémentaire ;
    • Si accepte, en rendre un peu.
  • A utiliser avec parcimonie
Le coût de la réponse - considérations éthiques modifier
  • Avoir toujours le solde disponible ;
  • Banqueroute ;
  • Ne pas retirer des choses essentielles (ex : nourriture,  temps libre).
  • Possibilité d’utiliser le coût de la réponse bonus : bonus dispo gratuitement, perte possible du bonus ;
  • Possibilité de combiner avec du renforcement : (ex : points  gagnés pour tâches scolaires, perdus pour des CD) ;

La punition positive modifier

Fonctionnement modifier

Temps de visionnage : 12mn

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L’experte définit l’expression “punition positive” dans l’ABA. Elle présente également les controverses liées à cette action. Elle propose également quelques règles à appliquer pour que la punition positive soit efficace.

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La punition positive modifier
  • Processus par lequel la fréquence d’un  comportement diminue suite à l’apparition d’un stimulus (alors dit « aversif ») ;
  • Présentation d’un stimulus aversif
    • Ex : réprimandes ; amendes …
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  • Controversée
    • Souvent mal comprise ;
    • Souvent mal appliquée ;
    • Punition en ABA ≠ punition au sens commun
      • Pas définie par les actions de la personne ;
      • Pas définie par la nature de la conséquence ;
      • On punit un comportement, pas une personne.
  • Définie a posteriori (par ses conséquences)

Présenter quelque chose d’aversif (ex : réprimandes) évoque souvent un comportement incompatible (ex : écouter l’adulte, réaction émotionnelle, …) avec le comportement puni (ex : dérouler des  rouleaux de PQ) ;

Cet arrêt immédiat du CD n’implique pas forcément une diminution future du CD (effet réel de la punition).

  • Quelques règles d’efficacité :
    • Prévisibilité (≠ renforcement) ;
    • Immédiatement (= renforcement) ;
    • Bon choix de l’intensité ;
    • Inefficacité possible ou efficacité temporaire si pas de comportement alternatif enseigné.
Effets secondaires et problèmes modifier
  • Réactions émotionnelles et agressives ;
  • Echappement, évitement (ex : mensonges, dissimulation,…) ;
  • Modèle non souhaitable (même si application ni excessive, ni sévère, possibilité d’imitation future) ;
  • Renforcement du comportement de celui qui punit ;
  • Pairing négatif avec celui qui punit.

Quelques exemples d'interventions modifier

Temps de visionnage : 24mn

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L’experte propose ici quatre type de position positive. Pour chacune d’elle, elle énonce le principe, les effets et son utilisation.

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La réprimande modifier
  • Principes
    • Suite à un CD ;
    • Se mettre proche de la personne, éventuellement, mettre nos mains  sur ses épaules ;
    • Établir un contact oculaire ;
    • Prononcer un « non » ou « stop » ferme (≠ crier).
  • Effets
    • Si trop fréquente : habituation et perte progressive de l’effet ;
    • Si seule forme d’attention disponible → SR
    • A combiner au moins avec des encouragements fréquents de comportements adaptés
Le blocage de la réponse modifier
  • Principe : intervenir physiquement dès le début de l’émission  d’un CD pour empêcher ou bloquer l’achèvement de la réponse ;
  • Utilisation :
    • Ex : pour mises en bouche chronique de la main ;
    • Souvent utilisé pour les automutilations, parfois autostimulations ;
    • ≠ extinction
    • Utiliser le moins de contact possible ;
    • Pas de rapport de force – si la personne a beaucoup de force et des troubles graves, se former aux techniques de gestion de crise (ex : PCM : professional Crisis Management) afin de ne pas faire mal.
La sur correction modifier
  • Principe : la personne doit s’engager dans un comportement  qui  demande des efforts et qui est directement relié au  problème suite au CD ;
  • 2 types :
    • Surcorrection restitutionnelle : réparer le dommage causé par le trouble + au-delà
      • Ex : jeter son puzzle → ramasser les pièces + ranger la salle.
    • Surcorrection par pratique positive : l’élève doit répéter une  forme correcte de la réponse ou un comportement  incompatible avec le CD pendant un temps ou un nombre de fois défini.
    • (Il existe également la correction simple).
  • Utilisation
    • Immédiatement après le CD ;
    • Décrire la séquence de comportements attendus ;
    • Surveillance de la séquence, aides et feedback minimaux, pas de SR.
  • Limites
    • Coûteux en temps et en surveillance ;
    • S’assurer que la tâche de sur correction n’est pas renforçante ;
    • Si sur correction entraîne des CD, pas la bonne solution.
La correction simple modifier
  • La personne répare les dommages occasionnés par son  comportement. A utiliser pour les comportements
    • Non sévères ;
    • Peu fréquents ;
    • Non délibérés ;
    • Qui interfèrent peu avec les activités en cours / dérangent peu
      • Ex : renverser son bol de lait
L’exercice contingent modifier
  • Principe : suite au CD, la personne doit faire un comportement qui n’a pas de lien avec le CD
    • Ex : chaque fois qu’un enfant crache, il doit défaire des nœuds.
  • Utilisation : comme pour la surcorrection, l’exercice contingent
    • Nécessite la coopération de la personne ;
    • Ne doit pas être une activité appréciée de la personne.
Conclusion modifier

Un traitement de dernier recours

  • Dans tous les cas, la punition positive est utilisée en dernier recours, quand les autres procédures visant à faire diminuer le comportement cible ont échoué ;
  • Elle peut intervenir prioritairement quand il s’agit de  comportements vitaux (automutilations graves et autres mise  en danger de soi ou des autres) ;
  • Punition presque toujours combinée à d’autres interventions : DR, interventions antécédentes, …
  • Être préparé à des effets secondaires négatifs
  • Les effets de la punitions doivent être immédiats et importants
    • Si à l’issue de la 2nde session, pas cet effet, revoir.
  • Assez peu de recherches (problèmes éthiques). Or, quand tout a échoué, important d’avoir un dernier recours efficace…

Considérations éthiques modifier

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Considérations éthiques modifier

Pourquoi parler d'éthique ? modifier
  • Domaine de plus en plus important dans le champ de l’ABA – code éthique ;
  • Interventions appropriées? Légitimes? ;
  • Se baser sur un code professionnel plutôt que sur son vécu personnel
Le droit à un traitement sécurisant et humain modifier
  • 1ère  règle : Ne pas faire mal. Evident, mais pourtant…
  • Pas d’éléments dégradants ou irrespectueux ;
  • Traitement humain
    • Conçu pour son efficacité thérapeutique ;
    • Délivré avec compassion, compréhension et chaleur humaine ;
    • Evaluation et réajustements continus ;
    • Hautement individualisé : répond aux besoins physiques, psycho et sociaux généraux de la personne.
L’alternative la moins restrictive modifier
  • 2ème règle : l’intervention la moins intrusive possible
    • Dans l’absolu, R+ > R- > P- > P+
  • Punition est souvent considérée acceptable  si
    • Pas de douleur physique ;
    • Pas d’effets qui nécessitent une surveillance médicale ;
    • L’intervention est jugée dans la norme (ex : exercice contingent répandu).
  • Que choisir entre
    • une procédure - intrusive mais peu efficace
    • une procédure + intrusive mais + efficace?

→ Le 2nd choix est considéré moins restrictif car

  • changement + rapide ;
  • maintien de la procédure moins long ;
  • voire accès à d’autres environnement + rapide.
Le droit à un traitement efficace modifier
  • Important, spécialement pour les problèmes chroniques ou les comportement graves
    • Baer (1971) : « la punition peut être recommandée si elle soulage la  personnes de douleurs plus grandes qui résultent de leur propre  comportement » ;
    • Iwata (1988) : « si tous les traitements moins intrusifs avec des supports  de recherche suffisants pour espérer un succès ont échoué, l’utilisation  de la punition est l’unique option éthique ».

→ Heureusement, rarement le cas.

Quelques garanties modifier
  • Obtention du consentement éclairé (du bénéficiaire ou des substituts) :
    • explications claires et compréhensibles des programmes proposés ;
    • toujours obtenir approbation des interventions en cas de modifications ;
    • = signature des plans de gestion du comportement.