Fonctions trigonométriques/Équations trigonométriques
On appelle équation trigonométrique, une équation qui contient une ou plusieurs inconnues, certaines de ces inconnues se trouvant dans des fonctions circulaires. Dans ce chapitre, nous allons approfondir l'étude des équations trigonométriques. Celles-ci s'avèrent souvent utiles pour résoudre des questions liées à l'étude de fonctions contenant des fonctions trigonométriques. Par exemple, si est une fonction à étudier et si l'on souhaite trouver les abscisses des points d'interceptions de la courbe avec l'axe des abscisses, nous devrons résoudre l'équation .
Équations fondamentales
modifierNous reprenons, dans ce paragraphe les équations de base en cosinus, sinus et tangente.
Équations en cosinus
modifierSoit à résoudre l'équation :
- ,
connaissant une solution de cette équation dans l'intervalle (cette solution ayant été obtenue soit à l'aide d'une table, soit à l'aide d'une calculatrice). étant l'abscisse du point M d'abscisse curviligne , nous constatons (voir dessin ci-contre) qu'il existe un seul autre point sur le cercle trigonométrique ayant pour abscisse : le point d'abscisse curviligne . et sont donc les deux solutions de l'équation appartenant à l'intervalle . Les autres solutions sont obtenues en ajoutant un nombre entier (relatif) de fois à ces deux solutions.
Nous retiendrons :
Soit à résoudre l'équation :
dont nous connaissons une solution .
L'ensemble des solutions de cette équation est alors :
- .
Remarque : Le résultat précédent reste identique si l'équation avait été présentée sous la forme : .
Nous pouvons maintenant généraliser ce que l'on vient de dire en considérant des équations de la forme :
- ,
et étant des fonctions de l'inconnue .
En considérant le schéma précédent, nous devrions avoir bien compris que deux valeurs donnent le même cosinus si elles sont représentées par un même point sur le cercle trigonométrique ou si elles sont représentées par des points symétriques par rapport à l'axe des abscisses sur le cercle trigonométrique. Nous avons donc :
Résoudre l'équation : .
Nous avons :
qui s'écrit :
Nous remarquons que si dans la deuxième série de solutions , nous prenons égal à un multiple de , nous retrouvons une solution de la première série de solutions . Il nous reste donc :
- .
L'ensemble des solutions de l'équation à résoudre est donc :
- .
Équations en sinus
modifierSoit à résoudre l'équation :
- ,
connaissant une solution de cette équation dans l'intervalle (cette solution ayant été obtenue soit à l'aide d'une table, soit à l'aide d'une calculatrice). étant l'ordonnée du point M d'abscisse curviligne , nous constatons (voir dessin ci-contre) qu'il existe un seul autre point sur le cercle trigonométrique ayant pour ordonnée : le point d'abscisse curviligne . et sont donc les deux solutions de l'équation appartenant à l'intervalle . Les autres solutions sont obtenues en ajoutant un nombre entier (relatif) de fois à ces deux solutions.
Nous retiendrons :
Soit à résoudre l'équation :
dont nous connaissons une solution .
L'ensemble des solutions de cette équation est alors :
- .
Remarque : Le résultat précédent reste identique si l'équation avait été présentée sous la forme : .
Nous pouvons maintenant généraliser ce que l'on vient de dire en considérant des équations de la forme :
- ,
et étant des fonctions de l'inconnue .
En considérant le schéma précédent, nous devrions avoir bien compris que deux valeurs donnent le même sinus si elles sont représentées par un même point sur le cercle trigonométrique ou si elles sont représentées par des points symétriques par rapport à l'axe des ordonnées sur le cercle trigonométrique. Nous avons donc :
Résoudre l'équation : .
Nous avons :
qui s'écrit :
- .
L'ensemble des solutions de l'équation à résoudre est donc :
- .
Équations en tangente
modifierSoit à résoudre l'équation :
- ,
connaissant une solution de cette équation dans l'intervalle (cette solution ayant été obtenue soit à l'aide d'une table, soit à l'aide d'une calculatrice). étant l'ordonnée du point N intersection de la droite OM avec la tangente en A au cercle trigonométrique, nous constatons (voir dessin ci-contre) qu'il existe un seul autre point sur le cercle trigonométrique donnant l'ordonnée par le même procédé de construction : le point d'abscisse curviligne (ou ). et (ou ) sont donc les deux solutions de l'équation appartenant à l'intervalle . Les autres solutions sont obtenues en ajoutant un nombre entier (relatif) de fois à ces deux solutions. Ce qui revient à rajouter un nombre entier (relatif) de fois à la solution .
Nous retiendrons :
Soit à résoudre l'équation :
dont nous connaissons une solution .
L'ensemble des solutions de cette équation est alors :
- .
Remarque : Le résultat précédent reste identique si l'équation avait été présentée sous la forme : .
Nous pouvons maintenant généraliser ce que l'on vient de dire en considérant des équations de la forme :
- ,
et étant des fonctions de l'inconnue .
En considérant le schéma précédent, nous devrions avoir bien compris que deux valeurs donnent la même tangente si elles sont représentées par un même point sur le cercle trigonométrique ou si elles sont représentées par des points diamétralement opposés sur le cercle trigonométrique. Nous avons donc :
- .
Résoudre l'équation : .
Cette équation est définie si et seulement si et , c'est-à-dire et , avec un entier quelconque. Donc le domaine de définition de cette équation est :
- .
Pour tout :
- .
Après vérification avec le domaine de définition de l'équation, l'ensemble des solutions de l'équation à résoudre est donc :
- .
Équation dont l'inconnue n'intervient que dans un même type de fonction circulaire
modifierCe sont, par exemple, des équations comme :
- ;
- ;
- ;
- ;
- ;
- .
Nous considérerons aussi comme faisant partie de ce paragraphe, les équations qui, après transformation, se ramènent à une équation ayant un seul type de fonction circulaire comme :
- , qui peut s'écrire ,
- , qui se ramène à ,
- etc.
Pour résoudre ce type d'équation, on commence par déterminer le domaine de définition de l'équation.
On pose ensuite une inconnue auxiliaire égale à l'expression trigonométrique apparaissant dans l'équation.
Par exemple, pour l'équation :
on posera :
et l'on est alors ramené à résoudre l'équation :
- .
Résoudre l'équation : .
Les dénominateurs ne doivent pas être nuls et les arguments des tangentes ne doivent pas être de la forme . Le domaine de définition de l'équation est donc :
- .
Grâce à la formule de duplication :
- ,
nous pouvons poser et notre équation devient :
et se réécrit :
- ,
soit finalement :
- ,
équation du second degré dont les deux racines sont et .
Dans la table, nous voyons que et .
Mais nous avions posé . L'équation proposée est donc équivalente à :
c'est-à-dire (voir supra) à :
Finalement :
- .
Les deux sous-sections suivantes correspondent aux deux cas particuliers et avec .
Équations homogènes en sin x et cos x
modifierUne équation polynomiale en sin x et cos x est dite homogène si elle peut s'écrire avec un premier membre (le second membre étant nul) sous la forme de somme de termes (monômes trigonométriques) de la forme avec . étant une constante ( est le degré du monôme).
Par exemple :
est une équation homogène.
Comme , on pourra rendre homogènes des équations dont les monômes deviennent de degré constant après avoir multiplié certains termes par .
Par exemple, l'équation :
se ramène à une équation homogène en multipliant le second terme par ; en effet, on obtient ainsi :
qui s'écrit :
- .
Plus généralement, on pourra rendre homogène toute équation dont les degrés des monômes sont de même parité.
Pour résoudre une équation homogène, il suffira ensuite de diviser tous les termes par , ayant la valeur la plus élevée possible et de poser .
Résoudre l'équation : .
Le domaine de définition est .
Cette équation se ramène à :
- ,
qui se réécrit :
- .
Puisque tous les monômes sont de même degré (égal à 3), on sait qu'on va pouvoir la remplacer par une équation polynomiale en . En effet, en divisant par , on obtient :
- ,
c'est-à-dire :
- ,
ou encore :
- .
Comme est une racine évidente, nous pouvons mettre en facteur :
- .
Les trois solutions sont donc (en consultant la table) :
- , et .
Compte tenu du fait que nous avons posé , les solutions sont finalement :
- .
Équations symétriques
modifierCe sont des équations contenant des termes en et , qui restent inchangées lorsqu'on intervertit les et , c'est-à-dire lorsqu'on remplace par . L'ensemble des solutions d'une telle équation est symétrique par rapport à la valeur . En faisant le changement de variable et en remplaçant par , on se ramène à une équation en .
Résoudre l'équation :
- .
et ( ) sont des solutions évidentes, mais y en a-t-il d'autres ?
L'équation est symétrique. En posant , elle devient :
- ,
c'est-à-dire :
soit (en développant et en simplifiant) :
puis, en posant :
- .
Les solutions sont (racine double) et (racine simple). On obtient donc :
et comme on avait posé :
Les seules solutions sont donc les solutions évidentes repérées dès le début (on pouvait d'ailleurs le démontrer analytiquement).
Équation avec plusieurs types de fonctions circulaires (méthode générale)
modifierCe sont des équations en , et . Le changement de variable que l'on va étudier dans ce paragraphe donne en général des équations de degré plus élevé que les autres changements de variable. On n'utilisera donc cette méthode que si les autres méthodes, comme celles vues dans les paragraphes précédents, ne s'appliquent pas.
La méthode consiste à faire le changement de variable
et à utiliser les formules de duplication :
Avant de poser ce changement de variable, il faut s'assurer que existe. Il faut donc préalablement traiter à part le cas où , c'est-à-dire et voir si l'équation n'a pas de solutions de cette forme.
Voir, à titre d'exemple, le paragraphe suivant.
Équations de la forme a cos x + b sin x = c
modifierNous nous proposons d'analyser de façon générale la résolution de l'équation :
- .
Nous supposerons que et ne sont pas tous deux nuls, sinon l'équation est triviale à résoudre.
Il est possible de faire cette résolution en utilisant la « méthode générale » du paragraphe précédent.
Pour une méthode bien plus simple, voir Trigonométrie/Équations et inéquations trigonométriques#Cas général.
Le changement de variable ne pouvant être fait que si , nous devons préalablement voir dans quelle condition l'équation admet des solutions sous la forme .
En remplaçant dans l'équation, nous obtenons :
qui donne :
soit :
.
Nous voyons que nous sommes amenés à distinguer deux cas.
Premier cas : a + c = 0
modifierL'équation s'écrit :
,
c'est-à-dire :
.
En utilisant des formules trigonométriques, on obtient :
qui peut se simplifier et se factoriser sous la forme :
,
d'où l'on déduit :
Soit un nombre vérifiant .
Nous pouvons alors conclure :
Deuxième cas : a + c ≠ 0
modifierNous pouvons poser
qui donne :
et en portant dans l'équation :
nous obtenons :
qui donne :
et en faisant tout passer dans le premier membre :
qui est du second degré puisque .
Calculons le discriminant :
Premier sous-cas :
Le discriminant est négatif et l'équation n'a pas de solution.
Deuxième sous-cas :
C'est-à-dire :
Soit et deux nombres vérifiant :
Les solutions de l'équation seront alors :