Résultant/Définition et premières propriétés
Dans toute cette leçon, est un corps commutatif.
Résultant de deux polynômes
modifier- Le résultant de deux polynômes non nuls scindés sur ,
- (avec et )
- est défini par :
- .
- Le résultant de deux polynômes non nuls quelconques à coefficients dans est, par définition,
- leur résultant en tant que polynômes à coefficients dans une extension de sur laquelle ces deux polynômes sont scindés
- (par exemple la clôture algébrique de , qui pour est égale à ).
Les notations de cette définition sont reprises dans la suite de ce chapitre.
Conséquences immédiates
modifierSi avec , alors
- ;
- si ,
- en particulier, si
D'après la propriété 2 :
- si (polynôme constant non nul donc sans racine), alors
- car par définition, le produit vide est égal à ;
- si avec alors
- .
Faites ces exercices : Exercice 2-2 de la leçon sur les équations de degré 3. |
Si et alors, en posant :
Remarque : pour , on retrouve (avec des notations différentes) un cas particulier de l'exemple précédent :
- D'après les propriétés 1 et 2, .
- D'après la propriété 2, .
- , pour tout .
- si et seulement si et ont une racine commune (dans ), c'est-à-dire s'ils ne sont pas premiers entre eux.
La remarque 4 est la raison d'être de la notion de résultant. |
Propriétés supplémentaires
modifierLe résultant de deux polynômes non nuls à coefficients dans appartient à . Plus précisément :
- .
D'après la propriété 2, , où les sont les polynômes symétriques élémentaires en les racines de et où est un polynôme en n indéterminées à coefficients dans l'anneau . De plus, par construction, est de degré total inférieur ou égal à m donc le facteur vient compenser les puissances de qui apparaissent au dénominateur dans .
Nous redémontrerons ce corollaire 1 plus explicitement au chapitre 3.
Le corollaire suivant, joint à la propriété 1, est très utile pour calculer un résultant par un algorithme analogue à celui d'Euclide.
Le corollaire 2 permet, si n = 2 et m ≤ 3, de retrouver la formule de l'exemple précédent
Soient :
- ;
- ;
- .
La division euclidienne de par s'écrit avec
- .
On déduit alors du corollaire 2, de la propriété 1, et du premier exemple ci-dessus (cas n ≤ 1) :
- si ,
- et l'on trouve bien, en développant, l'expression calculée dans l'exemple précédent ;
- si et ,
- or l'expression calculée dans l'exemple précédent est, on l'a vu, égale à , donc ici à ;
- si , donc , or l'expression calculée dans l'exemple précédent est égale à , donc ici à .