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Féminin et masculin : autres stéréotypes associés
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De plus, André Martinet en 1956 soutient l’hypothèse que des mythologies féminisantes de la terre fertile serait plus une conséquence d’une contrainte linguistique qu’une source modelante de la langue, ce qui n’empêche pas par exemple Patrizia Violi en 1987 de conclure en le citant qu’en synchronie le genre féminin coutumièrement attribué à ''lune'' en français paraît aussi arbitraire que prompt à activement influer les représentations des locuteurs par des biais symboliques ou métaphoriques<ref name=":4" />.
 
De façon contemporaine dans une tradition stéréotypique encore largement prégnante, le féminin est associé au passif, sentimentalisme<ref name=":8" />.
 
Traditionnellement dans les grammaires françaises le féminin, lorsqu’un substantif est déclinable en genres, est présenté comme un genre dérivé, le masculin étant alors promut comme modèle prototypique, à l’instar du singulier vis-à-vis du pluriel<ref>{{Article|prénom1=Claude|nom1=Georgin|titre=L’enseignement de la langue française aux enfants de 6 à 10 ans (suite)|périodique=Revue pédagogique|volume=1|numéro=1|date=1878|lire en ligne=https://education.persee.fr/doc/revpe_2021-4111_1878_num_1_1_1137|consulté le=2021-08-08|pages=393–398}}</ref>. Or pour les substantifs relatifs à des personnes qui constituent l’essentiel de ces noms déclinables, sur un échantillon de 2 000 termes Edwige Khaznadar constate une distribution comprenant 3 % d’alternance complète des bases, 36 % de formes épicènes et 61 % en formes utilisant des suffixes alternants dont 6 % uniquement à l’oral<ref>{{Lien web|auteur1=Edwige Khaznadar|titre=Sexisme et grammaires scolaires - Langue-fr.net|url=https://www.langue-fr.net/Sexisme-et-grammaires-scolaires|site=www.langue-fr.net|date=2000|consulté le=2021-08-08}}</ref>. Il convient de noter que sur le plan des morphes, l’analyse se fait sur des alternances suffixales et non sur un complément suffixale au masculin. Par exemple sur le couple voyageur et voyageuse, il convient de segmenter la base voyag/ des suffixes -eur et -euse qu’il ne sera pas pertinent de segmenter en première articulation comme voyageu/ suivi de -r ou -se. D’autant que la même base morphémique sert par ailleurs à former les termes voyageable, voyagement, voyager, voyagisme et voyagiste. De même consultant et consultante ont pour base commune consult- et suffixes respectifs -ant et -ante, suffixes qu’il n’est pas plus pertinent de segmenter autrement en première articulation. Là aussi cette analyse est justifiée au regard des autres termes générés sur cette même base&nbsp;: consultable, consultance, consultat, consultatif, consultation, consulte, consulter, consulteur, consulting, consultrice. Aussi il n’est pas exagéré de conclure ici qu’en français le féminin ne dérive pas plus du masculin que l’inverse, mais que tous deux découlent toujours aux plus corrélativement d’une base commune.
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=== Masculin ===
<blockquote>🚧 À faire : définition tirée de la littérature et perspective étymologique.</blockquote>À l’instar du féminin, le genre masculin est souvent présenté comme fortement couplé aux notions stéréotypiques du rôle social masculin, qui bien qu’évidemment sujet de variations et d’évolutions à travers l’espace et le temps, n’en est pas moins souvent considéré comme un pilier identitaire stable et primordial. Le genre grammatical est largement commenté comme outil de normativité du genre social, et selon les postures vis-à-vis de thèses à fondement patriarcal ou phallocratique suscitera soutient ou rejet par les diverses parties<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Ollivier|nom1=Hubert|titre=« Féminin/masculin : l’histoire du genre »|périodique=Revue d'histoire de l'Amérique française|volume=57|numéro=4|date=2004|issn=0035-2357|issn2=1492-1383|doi=10.7202/009638ar|lire en ligne=https://www.erudit.org/fr/revues/haf/2004-v57-n4-haf833/009638ar/|consulté le=2021-08-12|pages=473–479}}</ref>. Parmi les traits souvent cités comme influençant un supposé modèle socio-sémantique influençant le genre grammatical se trouvent, les qualificatifs suivants&nbsp;: actif, belliqueux, dominant, sexuellement impulsif, violent<ref name=":8">{{Article|prénom1=Kostas|nom1=Yannacopoulos|titre=Corps érotique masculin et identités sexuelles au Pirée et à Athènes|périodique=Gradhiva : revue d'histoire et d'archives de l'anthropologie|volume=23|numéro=1|date=1998|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/gradh_0764-8928_1998_num_23_1_1010|consulté le=2021-08-12|pages=101–107}}</ref><ref>{{Article|prénom1=Bernd|nom1=Weisbrod|prénom2=Christian|nom2=Ingrao|titre=Violence guerrière et fondamentalisme masculin : Ernst Jünger|périodique=Genèses. Sciences sociales et histoire|volume=33|numéro=1|date=1998|doi=10.3406/genes.1998.1541|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/genes_1155-3219_1998_num_33_1_1541|consulté le=2021-08-12|pages=107–127}}</ref>.
 
En français, Hubert Séguin<ref>Le prénom Hubert est ici supposé par son emploi dans la présente référence, tandis que la référence suivante ne mentionne qu’un ''H. Séguin''. {{Article|langue=en|prénom1=Ph|nom1=Barbaud|prénom2=Ch|nom2=Ducharme|prénom3=D.|nom3=Valois|titre=D’ un usage particuliar du genre en canadien-français: la féminisation des noms à initiale vocalique*|périodique=Canadian Journal of Linguistics/Revue canadienne de linguistique|volume=27|numéro=2|date=1982/ed|issn=0008-4131|issn2=1710-1115|doi=10.1017/S0008413100023860|lire en ligne=https://www.cambridge.org/core/journals/canadian-journal-of-linguistics-revue-canadienne-de-linguistique/article/abs/d-un-usage-particuliar-du-genre-en-canadienfrancais-la-feminisation-des-noms-a-initiale-vocalique/827309BD7CF68AF54B4EEB701508F48E#|consulté le=2021-08-14|pages=103–133}}</ref> estime en 1954 que 54% des mots sont des noms dont 58,4 % sont du genre dit masculin<ref name=":7" />. Pour autant, cela n’empêche Pascale Alndriamamonjy en 2000 de faire remarquer, en reprenant ces statistiques, que les substantifs qui réfèrent effectivement à un être sexué constitue moins de 10,5 % de ce stocke lexicale et que l’usage en tant que marqueur sexualisant du genre est donc largement minoritaire. Aussi, même si le genre qui est mesurablement majoritairement présent est coutumièrement dénommé masculin, cette pratique ne relève pas d’une motivation statistiquement justifiée. Il indique que selon une approche ainsi objectivé, le système de catégorisation nominale peut être perçu comme assurant des fonctions majoritairement&nbsp;: