On étudie les suites récurrentes affines d'ordre 2 à valeurs dans un corps commutatifK, en s'intéressant en particulier aux cas où le corps est celui des réels ou des complexes.
En raison de limitations techniques, la typographie souhaitable du titre, « Approfondissement sur les suites numériques : Récurrence affine d'ordre 2 Approfondissement sur les suites numériques/Récurrence affine d'ordre 2 », n'a pu être restituée correctement ci-dessus.
Il est immédiat que est un sous-espace vectoriel (sur ) de l’espace des suites à valeurs dans . Une telle suite est entièrement définie par la donnée de et . L'application linéaire
est ainsi une bijection, donc est de dimension 2.
Supposons que ce polynôme admet deux racines — si , c'est toujours le cas. On peut donc écrire :
.
Le cas est celui où P admet une racine double, c'est-à-dire où est également racine de la dérivée de P :
.
Début d’un théorème
Théorème
*Si , alors est une base de .
Si , alors est une base de .
Fin du théorème
'Démonstration'
Vérifions d'abord que (dans les deux cas) les deux suites mentionnées appartiennent bien à . Soit . Pour tout :
(y compris pour , avec la convention même si ) donc la suite appartient à si et seulement si .
donc si , la suite appartient aussi à si et seulement si .
Puisque est de dimension 2, pour montrer que les deux suites mentionnées forment une base de , il suffit de vérifier (dans les deux cas) qu'elles sont linéairement indépendantes.
Si , les deux suites et sont linéairement indépendantes : soient tels que . Alors :
pour n = 0, , donc ;
pour n = 1, , donc .
Or les deux racines sont distinctes par hypothèse, donc .
On vérifie de même (exercice) que pour tout , les deux suites et sont linéairement indépendantes.
Si et si le discriminant du polynôme caractéristique P est strictement négatif, les racines complexes et de P sont distinctes mais non réelles. Elles sont conjuguées l'une de l'autre :
et .
Les suites complexes solutions sont donc, dans le cas général, toutes les suites de la forme :
avec paramètres complexes.
Par le changement de paramètres , ce sont aussi les suites de la forme
avec paramètres complexes.
Les suites réelles solutions sont donc les suites de la forme
avec paramètres réels.
En effet, la condition sur les paramètres A, B (complexes a priori) pour que cette suite soit à valeurs réelles est que A et B soient réels : c'est immédiat dans un sens (si A, B sont réels alors la suite est réelle), et pour la réciproque il suffit de remarquer que et non nul (donc si sont réels alors A et B aussi).
Lorsque les trois coefficients de la récurrence et les deux valeurs initiales de la suite sont des entiers (relatifs), la suite est évidemment à valeurs entières. Si ces cinq entiers sont positifs ou nuls, elle est même à valeurs dans , comme la suite de Fibonacci.
L'étude des suites récurrentes affines d'ordre deux se résume à l'étude de leur polynôme caractéristique. La solution générale est la somme de la solution de l'équation linéaire et d'une solution particulière.
Fin du principe
Début d’un principe
Conclusion
Ces suites peuvent toujours être « résolues » complètement. La connaissance des racines d'un polynôme de degré 2 suffit.