En raison de limitations techniques, la typographie souhaitable du titre, « Exercice : Exercices Anneau (mathématiques)/Exercices/Exercices », n'a pu être restituée correctement ci-dessus.
Soient A un anneau intègre et a un élément non nul de A.
Dans l'anneau de polynômes A[X], montrer que le seul idéal principal contenant a et X est l'anneau A[X] tout entier.
Montrer que si l'idéal (X, a) est égal à A[X] alors a est inversible.
En déduire que si a n'est pas inversible alors l'idéal (X, a) n'est pas principal.
En déduire que si A n'est pas un corps alors l'anneau A[X] n'est pas principal.
Solution
Soit (P) un idéal principal contenant a et X. Le polynôme P est constant (car P divise a) et de coefficient inversible (car P divise X) donc P est un élément inversible de A, si bien que (P) = (1) = A[X].
Si (X, a) est égal à A[X], il existe deux polynômes U et V tels que 1 = XU + aV donc 1 = aV(0).
Si l'idéal (X, a) est principal alors, d'après les deux questions précédentes, a est inversible.
Si A n'est pas un corps, il contient un élément a non nul et non inversible.
Dans un anneau commutatif intègre, montrer que pour toute famille non vide d'éléments et pour tout élément non nul :
existe si et seulement si existe ;
dans ce cas, .
Solution
(Toutes les égalités sont à prendre ici au sens « à produit près par un inversible ».)
Supposons que et montrons que est un ppcm des , c'est-à-dire qu'un élément est multiple de tous les si et seulement s'il est multiple de . S'il est multiple d'un ou de , il est divisible par , donc de la forme pour un certain . On conclut grâce à la suite d'équivalences :
est multiple de tous les
est multiple de tous les
est multiple de
est multiple de .
Réciproquement, supposons que existe. Puisqu'il est multiple d'un , il est divisible par , donc de la forme pour un certain . Alors, pour tout élément de l'anneau, on a :
On se place dans un anneau (commutatif, intègre) à PGCD, c'est-à-dire dans lequel deux éléments non nuls et possèdent toujours un ppcm, noté , donc aussi un pgcd, . On note la relation d'association (deux éléments sont associés si l'un est produit de l'autre par un inversible).
On va démontrer, pour tous éléments non nuls , et :
.
1° Montrer que le membre de gauche est associé à et celui de droite à .
2° Vérifier que et sont associés, en développant chacun d'eux en un pgcd de monômes.
3° A-t-on également
?
Solution
1° et .
2°
et
3° Oui, par la même méthode, ou simplement parce que dans un treillis, si l'une des deux lois ou est distributive par rapport à l'autre, la seconde est également distributive par rapport à la première.
On pose . Montrer que est une loi de composition interne sur et que est un anneau commutatif unitaire.
Solution
Immédiat.
Si alors donc . Donc est stable par , et bien sûr aussi par . Ces deux lois sur sont commutatives et admettent 1 pour neutre. Tout élément de a un symétrique dans pour : l'élément . Il reste à vérifier que est associative et que est distributive par rapport à : soient ;
Soient un entier et les deux solutions complexes de . On désigne par l'ensemble des nombres complexes de la forme où .
Calculer et .
Montrer que est un sous-anneau de stable par conjugaison.
Montrer que .
Montrer qu'un élément est inversible dans si et seulement si .
En déduire que les seuls éléments inversibles de sont et .
Solution
et .
est évidemment stable par somme et opposés et contient 0 et 1. Il est aussi stable par produit et conjugaison, car il contient et .
L'entier est positif car supérieur à .
Si alors est inversible dans , d'inverse . Réciproquement, si est inversible dans , d'inverse , alors donc l'entier positif , divisant 1, est égal à 1.
Soit un corps commutatif. Dans l'anneau , on note les classes de .
Vérifier que et sont associés, puis montrer qu'ils ne sont pas multiples l'un de l'autre par un élément inversible de l'anneau.
Référence : Daniel Perrin, Cours d'algèbre, remarque II.3.7
Solution
D'abord, et sont associés car on a non seulement , mais aussi puisque .
Montrons ensuite que les inversibles de l'anneau sont seulement les (classes des) constantes non nulles. Soient , de classes respectives inverses l'une de l'autre. Les images de dans sont a fortiori inverses l'une de l'autre donc à produit près par une constante non nulle, et avec . Alors, modulo , , c'est-à-dire . Comme est intègre, l'image de dans est donc nulle, si bien que (toujours à produit près par une constante non nulle), donc , et par conséquent .
Enfin, pour tout , car n'est pas divisible par .
Dans l'anneau , on note et les classes de et .
Vérifier que et sont associés, puis montrer qu'ils ne sont pas multiples l'un de l'autre par un élément inversible de l'anneau.
Solution
et sont associés car on a non seulement , mais aussi puisque .
Montrons ensuite que les inversibles de l'anneau sont seulement (les classes de) et . Soient , de classes respectives inverses l'une de l'autre. Les images de dans sont a fortiori inverses l'une de l'autre donc et avec . Alors, modulo , , c'est-à-dire . Les deux entiers et , vérifiant , sont alors nécessairement nuls ou égaux à , si bien que le reste de la division euclidienne de par est avec ou et de même, ou . Comme et sont entiers, la seule possibilité est ou . On en déduit donc .
Montrer que si deux éléments de n'ont pas de zéro commun, alors ils sont premiers entre eux.
Montrer que dans , si deux éléments ont un pgcd , alors (l'ensemble des zéros de ) est égal à et .
Solution
Soient et . Soient (par continuité des en 0) et un voisinage de 0 tels que sur , . Alors, sur , .
Supposons que et considérons la fonction . D'après la question précédente, il existe et un voisinage de 0 tels que sur , . Soit un voisinage de 0 tel que sur , . Alors, sur , donc toutes les fonctions de s'annulent, ce qui est absurde.
On a comme toujours . Réciproquement, soit . Alors avec et donc .
Pour tout non inversible, avec et non inversibles, donc est réductible.
Soit divisant et . On a donc si alors, ne s'annule pas donc est inversible.
Puisque divise et , . L'inclusion réciproque résultera du point suivant.
Soient tels que et et soit . Sur le fermé , et n'ont pas de zéro commun (car divise et donc divise et donc il existe tel que , si bien que sur , et même sur par continuité). On peut donc définir sur : et . En prolongeant continûment et de façon arbitraire, l'égalité reste vraie sur puisque .
Soient un espace compact et l'anneau des fonctions continues de dans . On note (pour ), et (pour ).
Montrer que est un idéal maximal de .
Quels sont les éléments inversibles de ?
Soient un idéal de et . Montrer que si , il existe telles que . Que peut-on dire alors de ? En déduire que .
En déduire que tout idéal maximal de est de la forme .
Si est infini, soit un point d'accumulation de . Montrer par l'absurde que n'est pas de type fini. (Indication : si et , montrer que , pour en déduire une contradiction.)
Solution
est le noyau du morphisme surjectif .
Si , ne s'annule pas. Réciproquement si ne s'annule pas, . Les inversibles de sont donc les qui ne s'annulent pas.
Si , les ouverts pour forment un recouvrement de . Comme est compact, on peut en extraire un sous-recouvrement fini, associé à , et l'on obtient , c'est-à-dire : pour tout , les réels ne sont pas tous nuls. D'après 2, est donc inversible, or , donc . (Réciproquement, ).
Soit un idéal maximal de . D'après 3, est non vide. Soit , alors donc (donc ).
s'annulent en donc aussi, donc . Soit alors une constante (il en existe, par compacité). On a donc , ce qui est incompatible avec .
Irréductibilité : si alors donc exactement l'un des deux ou est inversible, sauf dans l'éventualité où l'on aurait , mais ce cas est impossible car sont des carrés modulo alors que n'en est pas un.
Non primalité : dans cet anneau, divise mais ne divise pas .
Soit un corps commutatif. Déterminer les éléments inversibles et les idéaux (principaux et autres) de l'anneau .
Solution
Modulo , tout polynôme de s'écrit de manière unique (avec ), et l'on a ; les inversibles sont donc les avec .
Un idéal non trivial doit contenir un élément non nul et non inversible, donc de la forme avec (à produit près par un inversible, un tel élément est de la forme ou ). Un idéal non principal doit contenir deux tels éléments non proportionnels, qui engendrent alors et . L'idéal est maximal (puisque le quotient par cet idéal est le corps ). Les idéaux non triviaux sont donc les (avec ), et .
Soit l'idéal de engendré par et . Donner un isomorphisme entre et .
Solution
Le pgcd de ces deux polynômes (calculé par l'algorithme d'Euclide) est . L'idéal est engendré par . Les racines complexes de sont . Le morphisme a donc pour noyau et comme il est surjectif, il induit un isomorphisme comme souhaité (il n'y en a qu'un autre, induit par et qui est le composé du précédent par la conjugaison).
On suppose connu l'anneau (euclidien) et l'on se propose d'étudier les idéaux premiers de .
Montrer que est noethérien
Soit un idéal non nul de . Montrer que et en déduire que .
On suppose de plus premier. Montrer que est de la forme où est un nombre premier. Montrer que est maximal.
Montrer que les idéaux premiers non nuls de sont
les avec élément irréductible de
les avec élément irréductible de , et irréductible modulo (c'est-à-dire d'image irréductible dans ).
Soit un idéal maximal de contenant .
Montrer que est de la forme avec élément irréductible de et irréductible modulo , ou alors avec élément irréductible de et racine de modulo .
En déduire l'allure des idéaux premiers non nuls de .
Applications à et : dans les deux cas, montrer que est premier. Montrer que est un corps à éléments et que .
Solution
.
Soit non nul dans avec , alors est non nul car . Soient tels que , alors est non nul car .
est un idéal premier de , non nul d'après 2, donc de la forme annoncée. est donc une extension intègre finie (de dimension ) du corps , donc c'est un corps, donc est maximal.
Remarquons que si est de l'une des deux formes annoncées, est automatiquement premier. Réciproquement, soit un idéal premier non nul de , alors est un idéal premier de . S'il est nul, soit non nul de degré minimum, alors est irréductible dans et . S'il est non nul, soit premier non nul tel que . Si , on est encore dans le premier cas (avec de degré ). Sinon, est un idéal premier non nul de , donc de la forme avec premier, donc on est dans le second cas.
est irréductible dans mais n'est pas un corps donc . D'après (4), il existe donc élément irréductible de et irréductible modulo tels que et . Si est également irréductible modulo alors , et sinon, dans , se décompose sous la forme et est égal par exemple au premier facteur, d'où .
Si est un idéal premier non nul de (maximal d'après 3), son image réciproque dans est de l'une des deux formes indiquées dans la sous-question précédente ; dans le premier cas , dans le second .
Soient et . Alors est un corps à éléments et . De même, soient et , alors et .
Soit A un anneau non nul. On suppose que pour tout élément non nul de A, il existe un élément de A tel que Prouver que A est un corps.
Indication : on peut prouver que les éléments non nuls de A forment un monoïde pour la multiplication et, à l'aide du Problème 2 de la page Monoïde/Exercices/Lois de composition internes, monoïdes, que ce monoïde est un groupe.
Solution
Soient des éléments non nuls de A; prouvons que est non nul. D'après les hypothèses, il existe un élément de A tel que Alors , ce qui, d'après l'associativité de la multiplication dans A, peut s'écrire Puisque le membre droit n'est pas nul, le facteur du membre gauche est non nul. Nous avons donc prouvé que le produit de deux éléments non nule de A est toujours non nul. Puisque l'élément 1 de A est un de ces éléments non nuls, il en résulte que les éléments non nuls de A forment un monoïde pour la multiplication. Soit un élément non nul de A. Par hypothèse, il existe un élément de A tel que Il est clair que est non nul, donc, dans le monoïde multiplicatif formé par les éléments non nuls de A, chaque élément a un inverse à gauche. D'après le Problème 2 de la page Monoïde/Exercices/Lois de composition internes, monoïdes, il en résulte que ce monoïde est un groupe, donc l'anneau A est un corps.
Soient un corps commutatif et dans . On veut montrer que l'idéal est premier et que ne peut admettre moins de trois générateurs.
Soient le morphisme défini par , et . Vérifier que est premier et contient .
Montrer que les seuls tels que sont .
Soit . Soit , avec , le reste de la division euclidienne de par dans , puis et , avec , les restes des divisions euclidiennes de par dans .
Montrer que si et seulement si .
En déduire que (utiliser (2)), ce qui prouve que est premier.
Soit , idéal maximal de . La structure d'idéal de (idéal de ) induit sur une structure de -espace vectoriel, dont la dimension est majorée par . Montrer que cette dimension est exactement 3 (ce qui prouvera que ne peut avoir moins de trois générateurs). Pour cela, montrer que l'image dans du triplet est -libre.
Solution
contient car . est premier car , intègre.
Dans , les monômes de degré (resp. , ) viennent de (resp. , ).
.
Si alors , or donc modulo , .
Soient tels que . Soient tels que . Alors donc , donc , donc .