En raison de limitations techniques, la typographie souhaitable du titre, « Exercice : Rang, dimension Espace vectoriel/Exercices/Rang, dimension », n'a pu être restituée correctement ci-dessus.
Puisque v1 appartient à V, il existe des scalairesλ1, … , λn tels que
.
Comme v1 est non nul (puisqu'il appartient à une famille libre), l'un au moins de ces scalaires est non nul. Quitte à réordonner les wk, on peut donc supposer que λ1 est non nul. L'équation se réécrit alors
.
Ceci permet d'affirmer que l'ensemble {v1, w2, … , wn} engendre encore V.
On recommence cette opération pour chaque vi (pour i de 1 à m). À l'étape i, le raisonnement est le suivant. Puisque (à ce stade) {v1, … , vi–1, wi, … , wn} engendre V, il existe des scalaires μ1, … , μn tels que
.
Comme vi n'est pas combinaison linéaire de v1, ..., vi–1, l'un au moins des scalaires μi, … , μn est non nul (ce qui prouve au passage que i ≤ n). Quitte à réordonner à nouveau les wk correspondants, on peut alors supposer que μi est non nul, d'où l'on tire
,
si bien que {v1, … , vi, wi+1, … , wn} engendre encore V.
À la fin de la m-ième opération, on obtient le résultat annoncé.
Si , où est un polynôme de degré , , montrer que est une base de .
Si est un polynôme de degré , montrer que est une base de . Déterminer les composantes dans du polynôme défini par , où est un réel fixé.
Montrer que est une base de et déterminer, pour tout , les composantes de dans .
Solution
donc il suffit de remarquer que est libre.
est une base de d'après la question précédente. : on peut soit le voir comme un cas particulier de la formule de Taylor au point pour la fonction polynomiale , soit le démontrer de façon purement algébrique, par récurrence sur . Pour les polynômes de degré c'est clair. Puis, si la propriété est vraie pour les polynômes de degré alors ( étant de degré ) donc (par intégration formelle par rapport à ) .
donc est génératrice de . Puisque , c'est une base de .
Les seules solutions du système de quatre équations à 5 inconnues sont (tous calculs faits) : , donc et est libre. C'est donc une base de , qui est par conséquent égal à tout entier.
Soient (dans un espace vectoriel) des vecteurs linéairement indépendants. Montrer que :
les vecteurs , et sont linéairement indépendants ;
les vecteurs , et sont linéairement dépendants.
Solution
Si , c'est-à-dire , alors donc .
.
Déterminer si les vecteurs suivants sont linéairement dépendants ou indépendants :
et ;
et ;
et ;
, et ;
, et .
Solution
Indépendants car non colinéaires (par exemple : leur produit vectoriel n'est pas le vecteur nul).
Dépendants car .
Indépendants car non colinéaires (par exemple : et tandis que ).
Indépendants, comme (on résout le système homogène associé et l'on trouve comme unique solution, ou encore : le déterminant — de taille 3 — est non nul).
Dépendants car .
Pour quelles valeurs de la famille de vecteurs est-elle libre ?
Solution
Si , ce système a des solutions non nulles comme donc la famille est liée : .
Si , ce système n'a que la solution nulle donc la famille est libre.
Les systèmes de vecteurs suivants de sont-ils libres ou liés ? Forment-ils une base de ? Quelle est la dimension du sous-espace qu'ils engendrent ?
Dans , soient et avec , , , et où sont des paramètres fixés.
A-t-on ?
A-t-on ?
Déterminer .
Est-ce que est une base de ?
Solution
Oui car la matrice de dans la base canonique est , de rang 4.
Non car .
D'après le calcul ci-dessus et la formule de Grassmann, . Or la quatrième coordonnée d'un vecteur de est toujours 0. Donc est la droite engendrée par .
Non puisque .
Mêmes questions 1 à 3 pour
Solution
Oui car (par la méthode du pivot) .
Non car .
D'après le calcul ci-dessus et la formule de Grassmann, . Or l'hyperplan a pour équation . Donc est la droite engendrée par .
Dans , montrer que le sous-ensemble des matrices symétriques et celui des matrices antisymétriques sont deux sous-espaces vectoriels supplémentaires et préciser leurs dimensions.
Solution
Ce sont bien deux sous-espaces vectoriels car (vus comme sous-ensembles de ) ils sont les ensembles de solutions de deux systèmes linéaires homogènes.
Leur intersection est évidemment réduite à , et leurs dimensions respectives sont et . Comme , ils sont supplémentaires dans .
Soit A un anneau non nul (non forcément commutatif). Prouver que les trois conditions suivantes sont équivalentes :
a) tout A-module à gauche est libre;
b) tout A-module à gauche non nul comprend au moins un vecteur libre;
c) A est un corps.
Indication : d'après l'exercice 19 de la page Anneau (mathématiques)/Exercices/Exercices, il suffit, pour prouver que A est un corps, de prouver que pour tout élément non nul de A, il existe un élément de A tel que ; pour cela, on peut choisir un idéal à gauche maximal J de A et appliquer l'hypothèse b) au A-module à gauche A/J (puis faire preuve d'un peu d'astuce).
Solution
L'implication est claire et l'implication est démontrée dans le chapitre théorique. Il suffit donc de prouver l'implication
Supposons donc que
(hyp. 1) tout A-module à gauche non nul comprend au moins un vecteur libre.
Il s(agit de prouver que
(thèse 2)A est un corps.
D'après le (cas particulier du) théorème de Krull, nous pouvons choisir un idéal à gauche maximal J de A. En appliquant l'hypothèse b) au A-module à gauche A/J, nous trouvons que le A-module à gauche A/J admet au moins un vecteur libre. Un tel vecteur libre est un élément de A/J, avec , possédant la propriété suivante :
le seul scalaire tel que dans A/J est le seul scalaire nul.
Donc l'élément de A possède la propriété suivante :
(3) le seul élément de A tel que appartienne à J est l'élément nul de A.
Soit un élément non nul de A. D'après (3), nous avons
De cela et du fait que J est un idéal à gauche maximal de A, il résulte, d'aprèsun théorème de la page Anneau (mathématiques)/Définitions, qu'il existe un élément de A tel que
, d'où
, autrement dit
D'après (3), on a donc , autrement dit
Cela prouve que pour tout élément non nul de A, il existe un élément de A tel que Donc, d'après l'exercice 19 de la page Anneau (mathématiques)/Exercices/Exercices, A est un corps, ce qui achève la démonstration.
Cet exercice n'est pas vraiment un exercice sur les espaces vectoriels. Il montre qu'une propriété importante des espaces vectoriels, l'équipotence des bases d'un même espace, n'est pas vraie pour tous les modules.
a) Soit A un anneau. On a vu que les deux lois de A (addition et multiplication) font de A un A-module à gauche, parfois noté On dira ici « le A-module A ». Il est clair que ce module admet une base de cardinal 1, à savoir
On suppose que ce module admet aussi une base de cardinal 2. Prouver que pour tout nombre naturel , ce module admet une base à éléments. (Indication : on peut raisonner par récurrence sur )
Solution
Choisissons une base du A-module à gauche A.
Soient un nombre naturel et une base (famille basique) du A-module à gauche A. On va prouver que ce module admet une base à éléments et plus précisément que est une base de ce module.
Soit un élément de A. Puisque est une famille génératrice du A-module à gauche A, il existe des « scalaires » tels que
(1)
Puisque est une famille génératrice du A-module à gauche A, il existe des « scalaires » et tels que
, d'où
Nous pouvons donc remplacer dans (1) par Nous obtenons ainsi
Cela prouve que
(2) la famille engendre le A-module à gauche A.
Prouvons que cette famille est libre (linéairement indépendante sur A).
Soient des « scalaires » tels que
, autrement dit
Puisque, par hypothèse, la famille est libre, nous avons
et
Puisque, par hypothèse, la famille est libre, le dernier résultat donne
,
donc tous les « scalaires » sont nuls, ce qui prouve que, comme annoncé, la famille est libre. Joint à (2), cela prouve que, comme annoncé, la famille est une base du A-module à gauche A.
Il résulte de ce qui précède que si est un nombre naturel tel que le A-module à gauche A admette une base à éléments, alors ce module admet une base à éléments. Par récurrence sur , on en tire que pour tout nombre naturel , le A-module A admet une base à éléments, ce qui prouve le point a).
b) Soit V un espace vectoriel, par exemple sur le corps (Le fait que V soit un espace vectoriel et non un module sur un anneau plus général que n'est pas vraiment important.) On suppose que V admet une base (On peut par exemple prendre pour V la somme directe d'une famille infinie dénombrable de -espaces vectoriels égaux à ) L'ensemble End(V) des endomorphismes de V peut se munir d'une structure d'anneau, l'addition étant définie « point par point » : et la multiplication étant la composition des endomorphismes de V. Notons A = End(V) l'anneau ainsi défini. Le neutre multiplicatif de l'anneau A est l'endomorphisme identique de V. Comme au point a), considérons le A-module à gauche A.
D'après un théorème du chapitre Module sur un anneau/Définitions (détermination d'un homomorphisme par ses valeurs en les éléments d'une base), il existe un et un seul endomorphisme de V tel que
pour tout pair
et pour tout impair.
De même, il existe un et un seul endomorphisme de V tel que
pour tout impair
et pour tout pair.
Prouver que et forment une base (à deux éléments) du A-module à gauche A. (D'après le point a), il en résulte que pour tout nombre naturel , le A-module à gauche A admet une base à éléments.)
Solution
Prouvons d'abord que et engendrent le A-module à gauche A. Puisque l'élément de A engendre ce module, il suffit clairement de prouver qu'il existe des éléments de A = End(V) tels que
D'après un théorème déjà rappelé dans l'énoncé (détermination d'un homomorphisme par ses valeurs en les éléments d'une base), nous pouvons définir
un endomorphisme de V tel que, pour tout nombre naturel ,
et un endomorphisme de V tel que, pour tout nombre naturel ,
Alors pour tout nombre naturel ,
si est pair,
0 si est impair
et
si est impair,
0 si est pair.
Donc , ce qui, comme on l'a vu, montre que et engendrent le -module à gauche A.
Prouvons maintenant que la famille est libre dans le A-module à gauche A. Soient des éléments de A = End(V) tels que
Alors, pour tout nombre naturel ,
(1)
Si est pair, la relation (1) peut s'écrire
,
autrement dit
Puisque tout nombre naturel est de la forme avec naturel pair, on a donc
(2)
Si maintenant est impair, la relation (1) peut s'écrire
,
autrement dit
Puisque tout nombre naturel est de la forme avec naturel impair, on a donc
Joint à (2), cela prouve que la famille est libre dans le A-module à gauche A, ce qui achève de prouver que et forment une base (à deux éléments) de ce module.