Introduction aux mathématiques/Relations binaires
Ici désigne un ensemble.
Généralités
modifierVoir aussi : Relation (mathématiques)/Définition.
Définition, exemples
modifierOn appelle relation binaire sur E, toute partie de E × E.
Si est une telle relation sur E et si , on note plutôt que .
Exemples :
- Pour , posons . On a , , mais pas .
- L'égalité ( ) sur provient de . Ici on préfèrera à .
- L'inclusion sur : .
- L'ordre sur : .
Qualités d'une relation binaire
modifierSoit une relation binaire sur E. est dite :
- réflexive ssi (les exemples 2, 3, et 4 ci-dessus illustrent cette propriété) ;
- transitive ssi (exemples 1, 2, 3, et 4) ;
- symétrique ssi (exemples 2 et 3 si E est vide) ;
- antisymétrique ssi (exemples 1, 2, 3, et 4).
- complète ssi
Relations d'équivalence
modifierOn appelle relation d'équivalence sur E toute relation binaire sur E à la fois réflexive, transitive et symétrique.
Pour tout on appelle classe d'équivalence de x modulo la partie de E notée .
L'ensemble de ces classes d'équivalence, qui est une partie de est appelé ensemble quotient de par , noté .
L’application . C'est une surjection, appelée surjection (ou projection) canonique.
Par définition des classes et transitivité de , on a . Par symétrie de , on en déduit : , donc .
D'abord, ce sont des parties de E.
Par réflexivité de , , donc les classes sont non vides et leur réunion est égale à E.
Enfin, deux classes non distinctes sont disjointes, car deux classes non disjointes sont égales. En effet, si , c'est-à-dire si et alors, d'après le lemme, .
- Exercice
- Étant donnée une partition de , définir une relation d'équivalence canoniquement associée à la partition. Quelles en sont les classes d'équivalence ?
Relations d'ordre
modifierVoir aussi : Relation (mathématiques)/Relation d'ordre.
On appelle relation d'ordre sur E toute relation binaire sur E à la fois réflexive, transitive et antisymétrique.
On appelle ensemble ordonné un tel couple .
On note plus volontiers une telle relation.
L'ordre est dit total si pour tous éléments . C'est le cas de l’ordre usuel sur mais pas de l'inclusion sur dès que a au moins deux éléments.
Éléments remarquables d'un ensemble ordonné :
Soit .
Alors il existe au plus un élément tel que .
Un tel élément est appelé plus grand élément de , noté . On définit de même un éventuel plus petit élément.
Une partie est dite majorée (resp : minorée) ssi .
Un tel élément s’appelle un majorant (resp : minorant). s'il existe en est un.
Si l’ensemble des majorants (resp : minorants) de A admet un plus petit élément (resp : plus grand élément), celui-ci unique, s’appelle la borne supérieure (resp : inférieure) de A.
- Exercice
- Soit un ordre sur . On définit , par . Montrer que c’est un ordre. Quels en sont les éléments remarquables ?
Liens avec les applications
modifierOn s'intéresse ici à la compatibilité des applications avec les relations d'équivalence ou d'ordre.
Avec l'équivalence
modifierSoit une application et une relation d'équivalence sur . On dit que est compatible avec si . Alors, l'application passe au quotient, c'est-à-dire qu'on peut définir une nouvelle application .
Exercices :
- Étant donnée une application , la rendre canoniquement surjective. On note encore la surjection obtenue.
- On considère la relation binaire sur définie par . Montrer qu’il s'agit d'une relation d'équivalence. Que dire de l’application obtenue en passant au quotient ?
Avec l’ordre
modifierSoit une application et deux ordres sur et respectivement. On dit que est croissante (resp. : décroissante) si :
(resp. : ).
Exemple : est décroissante pour l'inclusion.
Exercices :
- Soit croissante pour l'inclusion. Montrer que admet un point fixe, c'est-à-dire une partie telle que .
- Soit et deux injections. Montrer le théorème de Cantor-Bernstein : « Il existe une bijection de sur . »
Indications :
- Considérer et .
- Faire un dessin et appliquer 1/, ou aller voir sur Wikipédia…