Introduction aux mathématiques/Rudiments de combinatoire

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Cette « relation binaire » (qui n'en n'est pas une car la classe de tous les ensembles n'est pas un ensemble) est clairement une « relation » d'équivalence.

Rudiments de combinatoire
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Chapitre no 6
Leçon : Introduction aux mathématiques
Chap. préc. :Entiers naturels

Exercices :

Ensembles infinis
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Ensembles finis modifier

Pour tout  , on pose  , en particulier  .

On en déduit immédiatement :

Ceci permet de définir


Ainsi dans « l’ensemble » des ensembles finis, le cardinal caractérise les « classes d'équivalence » de la « relation »  .

Propriétés des ensembles finis modifier

Parties d'un ensemble fini modifier

Début d'un lemme
Fin du lemme

Ce lemme sera complété par le corollaire 1 ci-dessous.

Union d'ensembles finis modifier

Début d'un lemme
Fin du lemme

Remarque : ce résultat ne s'étend pas aux ensembles infinis :   et   sont équipotents bien que l'inclusion soit stricte.

Ce résultat s'étend à un produit fini ; en particulier, on a  .


On peut déduire cette généralisation du corollaire 3 (par récurrence), ou la démontrer directement : voir Formule du crible.

Applications entre ensembles finis modifier

Début d'un lemme
Fin du lemme


Quelques cardinaux usuels modifier

Remarque : cela « justifie » un peu la notation  .

Signalons enfin qu'à l'aide du corollaire 2 ci-dessus appliqué à des partitions en fibres (chap. 3), on démontre successivement les deux propriétés suivantes (cf. Combinatoire, chapitres « Arrangements sans répétition » et « Combinaisons sans répétition ») :


Les infinis modifier

 
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Wikipédia possède un article à propos de « Cardinalité ».
 
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Wikipédia possède un article à propos de « Nombre cardinal ».

Généralités modifier

L'ensemble des entiers naturels nous a servi à classer les ensembles finis suivant leur cardinal. Mais par exemple   lui-même n’est pas fini, c’est un exemple d'ensemble infini. On souhaiterait quand même les classer. L’idée intuitive est que si l’on peut injecter un ensemble dans un autre, alors le premier est plus petit.

Cette « relation binaire » est réflexive (l'identité est injective) et transitive (la composée d'injections l'est aussi). C'est un « pré-ordre » et le théorème de Cantor-Bernstein montre que la « relation » d'équivalence associée est exactement l'équipotence.

La seconde question qui vient est : tous les ensembles infinis sont-ils équipotents entre eux ? La proposition suivante y répond par la négative, mais laisse entrevoir une théorie intéressante traitant des cardinaux infinis.

Début d’un théorème
Fin du théorème

Tout ensemble contenant un ensemble dénombrable est infini (pour plus de détails, voir l'exercice 1-3). En supposant une version faible de l'axiome du choix, la réciproque est vraie :

En quelque sorte,   est le plus petit ensemble infini. On s'intéresse plus particulièrement à sa classe d'équipotence dans la section suivante.

Ensembles dénombrables modifier


Outre l’intérêt purement théorique de cette notion, et des « cardinaux infinis », on peut citer quelques exemples d'application. On les mentionne pour culture, mais ils supposent une certaine familiarité avec des notions non encore introduites.

Voici d’abord quelques exemples classiques d'ensembles dénombrables :

  1.   est dénombrable ;
  2.   est dénombrable ;
  3.   est dénombrable ;
  4.   est dénombrable ;
  5. L'ensemble   des suites finies non vides d'entiers relatifs est dénombrable ;
  6. L'ensemble  des parties finies de   est dénombrable ;
  7. L'ensemble des nombres algébriques, c'est-à-dire des réels qui sont racines d'un polynôme non nul à coefficients entiers, est dénombrable.

Ensembles non dénombrables modifier

La notion de cardinal d'un ensemble fini s'étend aux ensembles infinis ; par exemple :


En raisonnant par l'absurde, et en utilisant l'argument de la diagonale de Cantor, on peut démontrer que   n'est pas dénombrable. Mais démontrons plutôt un énoncé qui, au vu du théorème de Cantor ci-dessus, est plus précis :

Début d’un théorème
Fin du théorème

Par conséquent,  . On ne sait pas[2] si   ou  . On dit qu'un ensemble a la puissance du continu s'il est équipotent à  . On fait souvent l'hypothèse du continu, qui consiste à admettre que  .


Puisque l’ensemble des entiers naturels est compris dans celui des nombres réels, et que l’ensemble des nombres réels n’est pas dénombrable,   est, au sens de l’injectabilité, « strictement plus grand » que  . On en déduit un résultat important :

Début d’un théorème
Fin du théorème

A fortiori, l’ensemble   des nombres irrationnels a la puissance du continu.

Notes modifier

  1. Cette définition nécessite l'axiome du choix.
  2. Plus précisément, on ne peut pas décider avec le jeu d'axiomes usuel ZFC (Gödel 1938, Cohen 1963).