Introduction à la théorie des nombres/Exercices/Géométrie des nombres
Exercice 6-1
modifierConstruire dans le plan :
- un convexe d'aire infinie mais ne contenant aucun point de ;
- une partie symétrique par rapport à l'origine et d'aire infinie mais ne contenant aucun point de .
- ;
- .
Exercice 6-2
modifierOn rappelle les deux points du théorème de Minkowski :
Soit un convexe symétrique par rapport à .
- Si , alors contient au moins un élément non nul de .
- Si et si est compact, on a la même conclusion.
Montrez que chacun des deux points se déduit de l'autre.
- car tout convexe -symétrique de volume contient un convexe -symétrique compact de volume : si alors donc (cf. Topologie générale/Exercices/Espaces topologiques#Exercice 2 : Mesurabilité des convexes). Si , remplacer au préalable par avec suffisamment grand pour que le volume reste .
- car si est compact et si , la suite est bornée donc (quitte à la remplacer par une sous-suite) convergente : . Alors, appartient au fermé , mais aussi au fermé car . (Variante de raisonnement, évitant d'extraire une sous-suite : la suite , à valeurs discrètes et bornées, prend une infinité de fois la même valeur . Alors, pour des arbitrairement grands, donc la limite appartient au fermé .)
Exercice 6-3
modifierSoit un entier .
- Démontrer le « principe des tiroirs pour les mesures » :
- Soient un espace mesuré et une suite de parties mesurables de .
- Si , alors il existe un point de appartenant à au moins de ces parties.
- En déduire le théorème de Blichfeldt :
- Soit une partie Lebesgue-mesurable de .
- Si , alors contient points distincts dont les différences sont à coordonnées entières.
- Si et si est compact, on a la même conclusion.
- Soit une partie Lebesgue-mesurable de .
- En notant l'indicatrice de toute partie de , on a donc la fonction est strictement supérieure à en au moins un point[1].
-
- Supposons et notons . Par les mêmes arguments que dans le cas (lemme de Blichfeldt du cours), on a :
.
D'après le principe des tiroirs, il existe donc au moins un point et vecteurs distincts tels que . Les points sont alors distincts, et leurs différences sont bien à coordonnées entières[2]. - Le second point se déduit du premier exactement comme dans l'exercice précédent[3].
- Supposons et notons . Par les mêmes arguments que dans le cas (lemme de Blichfeldt du cours), on a :
Bibliographie complémentaire : Lekkerkerker, Olds-Lax-Davidoff.
Exercice 6-4
modifierSoit un nombre premier
- .
Il existe doncErreur de référence : Balise <ref>
incorrecte : les références sans nom doivent avoir un contenu. un entier tel que .
En considérant le réseau et le disque ouvert de centre et de rayon , redémontrer[4] le théorème des deux carrés « de Fermat »[5] :
- est somme de deux carrés.
Le covolume de est et l'aire de est . D'après le théorème de Minkowski, il existe donc .
- Puisque , on a donc .
- Puisque , on a .
Par conséquent, .
Exercice 6-5
modifier- Soit un nombre premier . Il existe donc[6] des entiers tels que .
En considérant le réseau pour et la boule[7] ouverte de centre et de rayon , démontrer que- est somme de quatre carrés.
- En utilisant l'identité des quatre carrés d'Euler[8], selon laquelle le produit de deux sommes de quatre carrés est une somme de quatre carrés, en déduire le théorème des quatre carrés de Lagrange :
- tout entier positif est somme de quatre carrés.
- Le covolume de est et le volume de est . D'après le théorème de Minkowski, il existe donc .
- Puisque , on a et donc .
- Puisque , on a .
- Par conséquent, .
- Il suffit, pour compléter l'argument, de vérifier que , et sont aussi sommes de quatre carrés.
Exercice 6-6
modifierSoient et . Montrer qu'il existe :
- tels que et (considérer ) ;
- tels que , et .
- Le convexe ( -symétrique) est un cyclindre oblique de base et de hauteur , donc de volume . Il est compact donc contient un point non nul .
- Si , on peut choisir .
- Si , donc , et l'on cherche un autre (avec ) tel que .
En prenant les deux entiers les plus proches de et , on a bien .
- Un cas particulier du corollaire du théorème de Minkowski sur les formes linéaires est :
.
Pour , il donne : .
Exercice 6-7
modifierSoient et deux entiers. Montrer que pour tout réel , il existe deux entiers et tels que , et .
Appliquons le théorème de Minkowski pour les formes linéaires à . Alors, donc il existe un vecteur non nul tel que (donc ), et . De plus, car sinon, on aurait donc et , c'est-à-dire , ce qui est exclu car . On peut donc choisir (en remplaçant si nécessaire par son opposé).
Exercice 6-8
modifierSoient réels , et un entier . Démontrer qu'il existe un entier et des entiers relatifs tels que
- .
Indication :
- 1re méthode : imiter la preuve du cas vue au chapitre 2 (Application du principe des tiroirs) en considérant la partie fractionnaire de multiples convenables des et en découpant l'hypercube en sous-hypercubes adéquats.
- 2e méthode : exploiter le théorème de Minkowski pour des formes linéaires.
- 1re méthode (Hardy et Wright theorem 200, en rectifiant la ligne 5 de leur preuve) : partitionnons le « cube unité semi-ouvert » en sous-cubes semi-ouverts de côté . En notant la partie fractionnaire de tout réel , considérons les points (non nécessairement distincts)
D'après le principe des tiroirs, l'un des sous-cubes contient deux de ces points, et avec . Alors, l'entier vérifie et pour tout , l'entier vérifie . - 2e méthode : posons , , et pour tout ,
.
La matrice associée aux est triangulaire et
donc d'après le théorème de Minkowski pour des formes linéaires, il existe tel que
.
L'entier est alors forcément non nul, sinon tous les entiers le seraient aussi car on aurait . On peut donc se ramener au cas en remplaçant si nécessaire par son opposé.
Notes et références
modifier- ↑ Erreur Lua dans Module:Date à la ligne 216 : attempt to call field 'erreur' (a nil value)., Proposition 5.9, p. 30.
- ↑ Jesús A. De Loera et Raymond Hemmecke, Algebraic and Geometric Ideas in the Theory of Discrete Optimization, SIAM, 2013 [lire en ligne], p. 41-42.
- ↑ John W. S. Cassels, An Introduction to the Geometry of Numbers, Springer, 1971 (1re éd. 1959) [lire en ligne], p. 70.
- ↑ Cf. exercice 5-5.
- ↑ Énoncé par Albert Girard dès 1625, puis par Fermat, et démontré en 1749 par Euler.
- ↑ Cf. exercice 4-1.
- ↑ On rappelle que le volume de la boule unité en dimension n est égal à et que la fonction Gamma vérifie .
- ↑ Analogue pour 4 carrés de celle de Diophante pour 2 carrés, vue dans l'exercice 5-6.